Des récits bonifiés à la citadelle d’Halifax
Lieu historique national de la Citadelle-d'Halifax : une nouvelle exposition retrace comment les conflits ont façonné le fort, la ville d’Halifax, le Mi’kma’ki et la région de l’Atlantique.
L’évolution d’une exposition
Désignée lieu historique national en 1952, la citadelle d’Halifax est le dernier d’une série de quatre forts construits par les Britanniques de 1749 à 1856 afin de protéger le lieu stratégique qu’est le port de la ville. De nos jours, il s’agit d’un lieu emblématique qui fait partie de l’histoire canadienne et qui figure parmi les attraits culturels les plus importants et les plus aimés du pays.
Partager une histoire plus inclusive
Des connaissances manquantes
Lorsque le personnel de Parcs Canada a commencé à se pencher sur une nouvelle exposition intitulée Forteresse d’Halifax : Une ville façonnée par le conflit, son objectif était d’abord de présenter l’histoire des quatre citadelles qui se sont succédé sur le site depuis les années 1700. Mais une fois le processus de planification entamé, l’équipe s’est rendu compte qu’elle se devait d’élargir ses horizons et de présenter d’autres perspectives de l’histoire. En étroite collaboration avec la Confederacy of Mainland Mi’kmaq, elle a étendu la portée de l’exposition.
Bien avant l’arrivée des Britanniques, les Mi’kmaq formaient une nation dans le Mi’kma’ki (le territoire ancestral des Mi’kmaq), qui comprenait Kjipuktuk (« le Grand Port »), et avaient une vision du monde complètement différente de celle des Européens. En voulant présenter les perspectives mi’kmaq dans le cadre de l’exposition, l’équipe a eu l’occasion de déconstruire le mythe voulant que les Britanniques étaient arrivés dans une contrée sauvage inconnue. Leur arrivée a plutôt donné lieu au premier conflit de l’histoire à cet endroit, entre deux peuples opposés qui voyaient la nature et l’intendance de la terre de manières bien différentes.
Travailler ensemble pour une compréhension élargie de l’histoire
À mesure qu’a évolué la recherche pour préparer l’exposition, les récits des Mi’kmaq, des Acadiens, des Français et des Afro-Néo-Écossais, précédemment vus comme accessoires à l’histoire du lieu, ont pris une part importante de l’histoire. Outre la Confederacy of Mainland Mi’kmaq et d’autres groupes autochtones, le personnel de Parcs Canada a travaillé en étroite collaboration avec les communautés afro-néo-écossaise et acadienne à la création de l’exposition.
Une terre, quatre peuples
Fruit de cette recherche et de cette collaboration, l’exposition Forteresse d’Halifax est la plus vaste et la plus récente présentée à la citadelle et occupe plus de 550 mètres carrés au sein du fort de pierre historique.
Outre l'histoire militaire associée au site, cette nouvelle exposition relate les expériences des Mi’kmaq, des Acadiens, des Afro-Néo-Écossais, des colons et des soldats britanniques, des hommes et des femmes, des réfugiés de guerre, et des groupes marginalisés. Une expérience interactive avec des cartes numériques appelée Une terre, quatre peuples permet aux participants d’explorer une carte de la région qui, selon qu’ils choisissent la lentille culturelle britannique, française, acadienne ou mi’kmaq, dévoile des cartes différentes. Des journaux numériques donnent aux lecteurs une occasion supplémentaire d’approfondir les thèmes de l’exposition.
On a demandé à l’artiste mi’kmaq de renom Leonard Paul d’illustrer des événements pour lesquels il n’y avait aucune représentation visuelle, malgré le fait qu’ils soient bien consignés.
Forteresse d’Halifax propose aux visiteurs un mélange dynamique d’éléments d’exposition traditionnels et interactifs qui montrent comment l’histoire du Canada est mieux comprise lorsqu’il y a diverses perspectives. L’exposition met en valeur un récit bonifié et inclusif de la longue histoire de la citadelle, de la région et des peuples qui y ont vécu.
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