Histoires entrelacées des communautés mi’kmaq et acadienne

Lieu historique national de Skmaqn–Fort-Amherst–Port-la-Joye : les partenariats avec les communautés mi’kmaq et acadienne favorisent la diversification de l’histoire.

Cet article représente un exemple du travail effectué pour interpréter l’histoire sous de multiples perspectives dans les lieux historiques nationaux. Lisez d’autres histoires et découvrez comment ce travail est guidé par le Cadre pour l’histoire et la commémoration de Parcs Canada.

Un lieu au cœur d’histoires indissociables

Au fil du temps, 4 groupes culturels vivent à cet endroit qui deviendra le lieu historique de Skmaqn–Fort-Amherst–Port-la-Joye :

  • Mi’kmaq;
  • Français;
  • Acadiens;
  • Britanniques.

Les amitiés, les alliances et les conflits qui marquent ces groupes au cours du XVIIIe siècle façonnent l’histoire de ce qui deviendra l’Île-du-Prince-Édouard.

Un nom qui évolue

1958

L’endroit est désigné parc historique national du Fort-Amherst en 1958 en raison du rôle que joue le fort en tant que siège du gouvernement colonial britannique de 1758 à 1768. Il était aussi le port d’entrée des colons venus s’établir dans l’île, et un lieu d’affrontement dans la lutte entre Français et Britanniques pour la domination de l’Amérique du Nord. La déportation des Acadiens en 1758 s'y est également déroulée. Le nom du lieu et les motifs qui sous-tendent son importance historique nationale sont ensuite modifiés non pas une, mais deux fois afin de bien illustrer sa riche histoire.

A man and woman in historical clothing standing in a field. A city and harbour are visible in the background.

1985

En 1985, il est renommé lieu historique national Port-la-Joye–Fort-Amherst pour tenir compte de son histoire française et acadienne. En 1720, les Français fondent le premier établissement européen permanent sur l’île Saint-Jean (aujourd’hui l’Île-du-Prince-Édouard). De 1720 à 1758, Port-la-Joye est le port d’entrée des colons acadiens qui arrivent à l’île. Dans cette nouvelle colonie, les familles acadiennes construisent des fermes, dont on peut encore voir les vestiges aujourd’hui!

2018

Le nom du lieu change de nouveau en 2018. Les membres de la communauté mi’kmaq font part de leurs préoccupations quant aux opinions en faveur de l’élimination des populations autochtones exprimées par Jeffrey Amherst lorsqu’il était gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique dans les années 1760. Ils proposent d’abord de retirer le nom d’Amherst du nom du lieu historique. Cependant, après une réunion entre les dirigeants mi’kmaq et la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, ils demandent qu’on ajoute un nom mi’kmaq plutôt que d’effacer l’histoire difficile associée au nom d’Amherst.

Ainsi, en 2018, Skmaqn (« lieu d’attente ») est ajouté au nom du lieu historique national pour reconnaître la présence continue des Mi’kmaq à Epekwitk (Île-du-Prince-Édouard) depuis des millénaires.

Travailler ensemble pour une compréhension élargie de l’histoire

Le personnel de Parcs Canada a travaillé avec les communautés mi’kmaq, acadienne et britannique pour enrichir les récits racontés au lieu historique national. Ce travail a notamment donné lieu à l’installation de nouveaux panneaux d’interprétation multilingues, ainsi qu’à la création d’une exposition extérieure qui présente les histoires des Mi’kmaq, des Français, des Acadiens et des Britanniques qui s’entrelacent au lieu historique.

Les visiteurs peuvent désormais se renseigner sur le territoire traditionnel qu’est le Mi’kma’ki, sur la présence des Mi’kmaq qui date de milliers d’années et sur les amitiés et les alliances que les Mi’kmaq ont nouées avec les colons européens. Dès le début du XVIe siècle, le lieu est un endroit important où les Mi’kmaq et les colons français se rassemblent pour participer à des cérémonies, savourer des festins et renouer leurs liens d’amitié.

Une femme et un jeune garçon debout devant un monument historique. Le garçon a la main sur le dessus et la regarde attentivement.
Trois murs extérieurs en bois avec panneaux interprétatifs.

Les conflits et les controverses ne sont toutefois pas oubliés dans l’exposition. Les visiteurs sont informés du déplacement des Mi’kmaq après l’arpentage de l’île dans les années 1760 par les Britanniques, qui n’ont mis de côté aucune terre pour les peuples autochtones, contrairement à ce que prévoyaient les traités de paix et d’amitié. Les visiteurs sont aussi informés de la déportation des Acadiens (le Grand Dérangement). Lorsqu’ils prennent possession de l’Isle Saint-Jean en 1758, les Britanniques procèdent à une déportation massive de la population française et acadienne. Plus de la moitié des personnes déportées meurent pendant le voyage vers la France.

Histoires entrelacées, une vidéo d’interprétation de dix-huit minutes en anglais, en français et en mi’kmaq, présente l’histoire complexe du lieu historique selon divers points de vue.

Le lieu historique national de Skmaqn–Fort-Amherst–Port-la-Joye offre aux visiteurs une histoire riche et pertinente racontée du point de vue de quatre cultures distinctes et des liens qui les unissent.

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