Établissement autochtone et Compagnie de la Baie d'Hudson : 1812-1850

Lieu historique national de La Fourche

On y voit deux pièces en pierre calcaire gravée. Celle de gauche montre les logos de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la York Factory, ainsi que les mots Thompson’s River et Fraser’s Lake. La pièce de droite montre le logo de la Compagnie du Nord-Ouest ainsi que le mot Perseverance enchâssé dans un ruban au-dessus d’un arbre.
Logos de la Compagnie de la Baie d’Hudson : à gauche, celui de la York Factory, et à droite, celui de la Compagnie du Nord-Ouest. Les gravures sont réalisées sur de la pierre calcaire.

Devant les graves pressions économiques qu'entraînait la concurrence féroce qu'elles se livraient, la Compagnie de la Baie d'Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest ont fusionné en 1821 en conservant le nom de la plus ancienne des deux, c'est-à-dire la CBH. Le fort Gibraltar II (le premier ayant été détruit en 1816) est devenu le principal poste de la CBH à La Fourche et a été rebaptisé fort Garry, d'après Nicholas Garry, actionnaire principal de la Compagnie et délégué de Londres pour s'occuper de la fusion. La Fourche est devenue un centre de colonisation de la Terre de Rupert (maintenant l'ouest et le nord du Canada) et un important point de débarquement pour les commerçants, les explorateurs et les missionnaires chrétiens entrant dans le nord-ouest. À la colonie de la rivière Rouge, les Cris et Ojibways, les Métis et les colons de Selkirk ont vu se joindre à eux des marchands écossais à la retraite et un grand nombre de Métis anglophones, nés d'un père anglo-protestant et d'une mère amérindienne, ainsi que des voyageurs Métis dont on n'avait plus besoin à la suite de la fusion. Ce groupe hétéroclite allait constituer une colonie florissante de près de 5000 personnes au milieu du XIXe siècle.

Tout au long de cette ère, la colonie a été grandement dépendante de la CBH et, à bien des égards, était une « ville d'entreprise ». L'entreprise constituait le gouvernement officiel de la colonie : elle exerçait un monopole officiel sur les affaires, elle était le principal propriétaire foncier et, d'une façon ou d'une autre, tous les colons en dépendaient économiquement pour une certaine part. Les propriétaires de la Compagnie estimaient toutefois que, malgré la position officielle de la CBH, la colonie était un obstacle aux profits et une source d'irritation constante pour les hommes dirigeant l'entreprise.

Comme la société ne voulait pas payer des soldats pour faire exécuter ses règles, elle partageait le pouvoir politique avec les dirigeants de diverses communautés et devait prendre soin de ne pas offenser la majorité des colons. Par ailleurs, un grand nombre de Métis faisaient valoir que, en tant qu'Autochtones, ils avaient le droit de négocier avec qui ils voulaient et n'avaient pas à accepter le monopole de la CBH. La CBH a fait envoyer des soldats britanniques temporairement pour intimider ses adversaires, mais a dû renoncer au monopole lorsque les troupes sont retournées en Angleterre sans avoir réglé la question. En 1850, la Compagnie a accepté le fait qu'elle ne pouvait former de gouvernement ni exercer de monopole dans la région. Toutefois, comme elle devait toujours financer le gouvernement de la colonie, elle a commencé à rechercher un nouveau régime politique pour la Terre de Rupert.

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