Artéfacts à la Maison-Riel

Lieu historique national de la Maison-Riel

Points forts de la collection

Le lieu historique national du Canada de la Maison-Riel est situé dans le quartier de St. Vital à Winnipeg, Manitoba. La maison et le jardin sont visités pour leur lien avec Louis Riel (1844-1885) et l’histoire des Métis au Manitoba. Bien que Louis Riel lui-même n’ait jamais vécu dans cette maison, sa dépouille est restée exposée dans le salon de la maison pendant deux jours en décembre 1885, après sa pendaison pour haute trahison. La famille Riel-Lagimodière s’est installée dans la maison en 1864 et des descendants de la famille Riel y ont vécu jusqu’en 1969. La parcelle de terrain, qui formait à l’origine une longue bande étroite jusqu’à la rivière Rouge, rappelle également l’histoire des lots riverains des Métis.

On retrouve 846 artéfacts au lieu historique de la maison-Riel, qui expliqués par des interprètes historiques, offrent aux visiteurs la chance de découvrir en quoi consistait la vie de la famille Riel-Lagimodière en 1886.


Statuette brisée de saint Joseph (reproduction)
 
Statuette blanche brisée de saint Joseph. Statuette sans tête; le personnage porte une équerre de charpentier dans sa main gauche.

Fabricant de la réplique : Service de conservation de Parcs Canada (auteur de la statuette originale inconnu)
Date : 1980 (date de l’original 19e s.)
Matière : Résine Maraglass (objet original en porcelaine)
Dimensions : 11 cm (h) x 3,8 cm (l)
Numéro d’enregistrement : X.80.3.12-.13

Lieu : Salon

Cette statuette blanche de la taille d’une main qui représente saint Joseph est une reproduction de la statuette appartenant au musée de Saint-Boniface. Selon la légende, la statuette est tombée d’une étagère et s’est brisée un jour où Louis Riel priait dans sa cellule après son arrestation. L’histoire dit que Louis Riel a considéré cet incident comme un mauvais présage.

La statuette originale est en parian. Le parian est une porcelaine qui était utilisée au 19e siècle pour mouler des petits personnages, des bustes et parfois des poteries telles que des vases ou des cruches. La matière était pratique, car elle permettait de produire en série et à des prix abordables, et son apparence finale semblable à celle du marbre sculpté. La reproduction de Parcs Canada – faite en résine Maraglass puis teinte en blanc – a été moulée à partir de la statue originale en 1980. Elle est utilisée à des fins d’interprétation et est exposée à la Maison-Riel. Louis Riel était issu d’une famille métisse catholique et la statue originale appartenait à sa famille.

Le fait que cette statue représente saint Joseph est également important : Louis Riel et la communauté catholique de la colonie de la rivière Rouge reconnaissaient saint Joseph comme le saint patron du peuple Métis. Chez les catholiques, saint Joseph est également le patron du Canada, des immigrants, des pères, des travailleurs et d’une variété d’autres groupes sociaux et lieux. Dans la peinture et la sculpture religieuses, les saints sont reconnaissables grâce à certains traits physiques et attributs typiques. Joseph, l’époux de Marie, était un charpentier. Bien que la statuette n’ait plus de tête, saint Joseph est reconnaissable à l’équerre de charpentier qu’il tient dans sa main gauche.

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (épreuve)
 
Lithographie représentant la Vierge Marie les mains jointes devant elle. La Vierge porte une robe bleue et de son cœur en surimpression au premier plan sortent sept glaives. Lithographie avant les travaux de conservation; présence visible de tâches causées par l’eau et la lumière.

Artiste : Inconnu
Technique : Lithographie (épreuve)
Date : 1870 Dimensions : 54,4 cm (h) x 40,3 cm (l)
Numéro d’enregistrement : X.79.204.1

Lieu : Salon

Inscription manuscrite de Sara Riel :

A ma chére et bien aimé maman, que notre mère des douleurs vous console de l’absence de votre fille missionaire, par son sacrifice vous accord de longs et heureux jours! (Original en français)

Cette lithographie peinte à la main, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, a été offerte à la mère de Louis Riel, Julie Lagimodière (1819-1906), par sa sœur Sara Riel (1848-1883) le 18 juin 1871. Sara Riel était une religieuse de l’ordre des Sœurs Grises en poste à Île-à-La-Crosse. La lithographie porte une inscription manuscrite de Sara adressée à sa mère lui exprimant son amour et ses espoirs que la Vierge des Douleurs soit une source de consolation pour elle. Ce type de petites inscriptions, de peintures et d’illustrations de saints et de martyrs chrétiens a joué un rôle important dans la dévotion privée des catholiques. La représentation de la Vierge Marie en Notre-Dame des Douleurs est fréquente dans la tradition picturale utilisée pour représenter Marie. La couleur sur l’épreuve a été ajoutée à la main et, conformément à la tradition iconographique vieille de plusieurs siècles, la Vierge Marie porte du bleu. Vous remarquerez que les glaives et le cœur semblent se trouver du côté droit de son corps plutôt qu’à gauche, ce qui s’explique par le fait que la lithographie, comme toutes les autres méthodes d’impression, produit une image-miroir du dessin original de l’artiste.

Lorsque Parcs Canada a acquis la lithographie dans les années 1980, celle-ci avait été endommagée par l’eau et la lumière. Parcs Canada a suivi les étapes nécessaires pour conserver cette précieuse ressource culturelle. L’épreuve a été nettoyée avec du polyacétate de vinyle, puis désacidifiée et décolorée pour enlever les tâches. En 2013, l’objet a été soigneusement nettoyé puis inséré dans son cadre avec le produit Artsorb – un agent déshydratant qui maintient une humidité relative dans le cadre à 50 %. Une feuille de plexiglas avec filtre UV a été placée devant la pièce pour prévenir les dommages de la lumière. Ces mesures de conservation permettront de préserver cette œuvre pour les générations futures tout en continuant de la présenter aux visiteurs.

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