Un village pris entre deux feux

Lieux historiques nationaux de Beaubassin et du Fort-Lawrence

Ce paysage maintenant paisible était autrefois un des lieux les plus convoités de l’Acadie.

En 1749, des soldats français sont venus de Québec pour revendiquer le territoire au nord de la rivière Mésagouèche. Au printemps 1750, les Britanniques ont répliqué en déployant des troupes d’Halifax sur la rive sud de la rivière. À leur arrivée, ils constatèrent que le village de Beaubassin, y compris l’église paroissiale Notre-Dame-de-l’Assomption et la chapelle Mi’gmaq de Sainte-Anne, avait été incendié par les Français et leurs alliés des Premières Nations. Craignant de ne pas pouvoir prendre le contrôle du village, les Britanniques ont rebroussé chemin. Les Acadiens et les Mi’gmaq de Beaubassin ont été forcés de se réfugier sur la rive nord de la rivière.

À l’automne 1750, les établissements acadiens qui étaient toujours debout du côté sud de la rivière ont aussi été incendiés par les Français et leurs alliés. En tout, 940 Acadiens vivaient désormais en tant que réfugiés sur le territoire français et bon nombre de Mi’gmaq ont été déplacés à cause du conflit. L’affrontement à Beaubassin a mis un terme aux tentatives de ramener la paix et a marqué le début d’une décennie de bouleversements et de violence dans la région.

Ligne du temps

  • 1696

    Guerre en Europe. Des troupes de la Nouvelle-Angleterre attaquent Beaubassin; le village est complètement détruit.

  • 1704

    Guerre en Europe. Les troupes de la Nouvelle-Angleterre pillent Beaubassin.

  • 1713

    Traité d’Utrecht. La France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne, mais les frontières sont imprécises. Les Premières Nations ne reconnaissent pas le traité. L’isthme de Chignectou devient une zone frontalière contestée.

  • 1722

    Les Mi’gmaq saisissent un navire de pêche de la Nouvelle-Angleterre au large de Chignectou, durant la guerre continue avec la Grande-Bretagne.

  • 1726-1728

    Les Britanniques, les Mi’gmaq et les Wolastoqiyik ratifient un traité de paix et d’amitié. Le chef Argiumeau de Chignectou signe le traité.

  • 1730

    Les Acadiens prêtent un serment d’allégeance conditionnel au roi de la Grande-Bretagne, ce qui les exempte de prendre les armes contre les Français ou les Mi’gmaq.

  • 1744-1748

    Guerre en Europe. Les Français organisent à partir de Beaubassin des attaques contre les Britanniques en Nouvelle-Écosse. Des Acadiens et des Mi’gmaq les appuient.

  • 1749

    Les Britanniques fondent un établissement à Kjipuktuk ou Chibouctou, qu’ils nomment Halifax. Les Français consolident leurs positions sur le fleuve Saint-Jean et à Chignectou.

  • 1749

    Joannes Pedousaghtigh, un Mi’gmaq de Chignectou, renouvelle le traité de 1726, à Halifax. Peu de Mi’gmaq signent le traité.

  • 1749

    De nombreux Mi’gmaq de Shubenacadie déménagent à Beaubassin.

  • 1750

    Les Britanniques débarquent afin de prendre le contrôle de Chignectou.

  • 1750

    Les Acadiens sont contraints de quitter leurs maisons, ce qui marque le début d’une période de bouleversements qui s’étendra sur toute une génération.

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