Patrimoine culturel
Lieu historique national des Îles-Canso
C'est dans les années 1500 que des pêcheurs et des entrepreneurs européens, comme Nicholas Denys, sont venus dans les îles Canso pour pêcher et faire le commerce des fourrures. Ils y aménagèrent le long de la côte des installations temporaires, des quais et des vigneaux pour saler et sécher la morue, qui était en abondance. D'après les vestiges mis au jour, les Mi'kmaq, leurs partenaires commerciaux, fréquentaient déjà les îles à cette époque depuis au moins 1 500 ans.
Le France et la Grande-Bretagne se disputèrent le pouvoir en Amérique du Nord tout au long des 17e et 18e siècles. En 1713, le traité d'Utrecht transférait la propriété de la Nouvelle-Écosse continentale aux Britanniques tout en laissant les îles du golfe Saint-Laurent aux Français. La question de la propriété des îles Canso demeura en litige, car on ne s'entendait pas sur l'interprétation du traité. Les pêcheurs aussi bien de la Nouvelle-Angleterre que de la France convoitaient ce territoire connu pour ses stocks abondants de morues. Les choses s'envenimèrent et les Français furent finalement chassés de Canso. Craignant des représailles des Français installés à la forteresse de Louisbourg au Cap-Breton, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Richard Phillips, établit en 1720 une petite garnison à l'île Grassy, et y fit construire par la suite un simple fort de terre.
Canso prospéra, en dépit de la menace française. Dès 1730, des gens de la Nouvelle-Angleterre affluaient par milliers dans les îles pour y pêcher pendant la belle saison. Simples travailleur à terre, intrépides pêcheurs, soldats et marchands, tous vivaient et travaillaient côte à côte. Les pêcheurs utilisaient des goélettes, plus grandes et plus rapides que les chaloupes françaises. Dans les meilleures années, il s'y pêchait plus de huit million de poissons en une seule saison. Le poisson séché et salé était expédié aux marchés de l'Europe, de l'Amérique et des Antilles contre toutes sortes de merchandises.
Mais, à Canso, tout le commerce n'était pas légitime. En effet, comme la loi anglaises interdisait aux habitants de la Nouvelle-Angleterre de commercer directement avec les colonies françaises en Amérique du Nord, on vit bientôt prospérer la contrebande entre Canso et Louisbourg. Malgré tout, les conditions de vie demeuraient austère, sauf pour quelques riches marchands. Les produits de luxe étaient rares et les soldats de la garnison n'avaient pas suffisamment à manger et ne disposaient ni d'abris ni de vêtements adéquats.
La colonie de Canso connut une fin plutôt abrupte au cour de l'été 1744. Peu après la déclaration de guerre entre la France et l'Angleterre, une expédition de Louisbourg attaqua les îles Canso et réduisit en cendres l'avant-poste. L'année suivante, les îles servit de lieu d'escale à une armée suivante, les île servit de lieu d'escale à une armée venue de la Nouvelle-Angleterre pour attaquer Louisbourg. Après la capture de Louisbourg, la menace française s'évanouit et les miliciens de la Nouvelle-Angleterre se retirèrent de Canso.
Aujourd'hui, ces îles dénudée, balayée par le vent, n'est plus qu'un monument à la pêche florissante si intimement liée à la prospérité que la Nouvelle-Angleterre connut au 18e siècle.
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