Un Noël victorien

Lieu historique national de la Citadelle-d'Halifax

Au dix-neuvième siècle, Noël était un joyeux festival de lumières, de couleurs, de sons et d’odeurs. On avait coutume de se donner des cadeaux, de décorer des sapins de Noël et de se régaler de mets des Fêtes depuis un certain temps déjà, mais la plupart des traditions que l’on considère aujourd’hui comme des coutumes de Noël anciennes ont été popularisées à l’époque victorienne.

Noël dans une garnison britannique à l’époque victorienne

Le jour de Noël était un grand jour dans l’armée britannique, un des rares de l’année où les militaires et leurs familles étaient dispensés des activités habituelles de la garnison. Un des temps forts des célébrations était la procession religieuse, qui était suivie d’un repas de fête dans les casernes.

Tous les logements des casernes étaient décorés de sapins, de guirlandes de fleurs ou de papier, de baïonnettes disposées en étoile et d’autres décorations fantaisistes. On récompensait souvent les meilleures décorations par un prix du commandant, généralement un baril de bière ou quelque chose du genre. 

Le repas de Noël pour les soldats avait lieu à midi. Suivaient de la musique, des contes et des échanges de cadeaux entre amis, et parfois un bal. Les officiers du régiment visitaient tous les logements de la caserne et prenaient un verre avec les hommes. À la fin de la tournée, ils étaient passablement éméchés et prêts pour leur propre repas, qui avait lieu le soir au mess des officiers. 

Les spectacles de théâtre amateur étaient également une grande tradition de Noël pour les soldats de l’armée victorienne, qu’ils soient au pays ou ailleurs. Dans une lettre écrite en 1868, un soldat de la garnison déclarait que Noël n’était tout simplement pas Noël sans la production traditionnelle du « A Christmas Carol ».

La fin d’une époque

On dit souvent que l’époque victorienne n’a pas réellement pris fin avant la Première Guerre mondiale. En cette période de grands bouleversements mondiaux, Noël pouvait s’avérer un moment difficile, mais les nombreux soldats canadiens en service à l’étranger faisaient du mieux qu’ils pouvaient pour en profiter. Les fêtes et les rassemblements organisés dans les camps aidaient à remonter le moral des soldats et les cadeaux reçus de la maison étaient attendus avec impatience par ceux qui servaient dans les tranchées gelées.

Le jour de Noël, il y avait souvent un cessez-le-feu, si ce n’est que pour quelques heures, une sorte de trêve impromptue en prévision peut-être de la venue de la « paix sur terre ».

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