Le poste de signalisation de la Citadelle d’Halifax

Lieu historique national de la Citadelle-d'Halifax

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi servent les grands mâts qui surplombent la Citadelle d’Halifax?

Vue de la place Grand Parade vers l’Horloge de la ville sur la colline Citadelle, avec les drapeaux du mât de signalisation commerciale flottant en arrière-plan.
Vue de la place Grand Parade vers l’Horloge de la ville sur la colline Citadelle, avec les drapeaux du mât de signalisation commerciale flottant en arrière-plan. Photo : Wayne Kerr

Le mât de signalisation commerciale et le mât de signalisation militaire étaient des caractéristiques proéminentes à l’horizon à Halifax qui servaient de moyens de communication civils et militaires essentiels avant l’avènement des télécommunications électroniques.

Les deux mâts constituaient le poste de signalisation de la Citadelle d’Halifax il y a plus de 150 ans.

Ces mâts ne servent plus d’outil de communication, mais des répliques des mâts qui servaient de systèmes de signalisation sont encore « parés » aujourd’hui de drapeaux et de fanions, rappelant les couleurs et l’apparat d’autrefois.

Parcs Canada fait revivre une partie de l’histoire d’Halifax par le biais de cette tradition impressionnante et colorée grâce au programme d’interprétation du patrimoine du lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax.

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Signalisation commerciale
L’affiche du code de signalisation commerciale qui montre la signification des différents drapeaux.
L’affiche du code de signalisation commerciale qui montre la signification des différents drapeaux. L'affiche est en vente à la Boutique du régiment (en anglais seulement). Photo : Andrea d'Entremont

Le mât de signalisation commerciale de la Citadelle d’Halifax était jadis utilisé par l’armée britannique pour communiquer au public l’état du trafic maritime dans le port. Le mât commercial était très visible dans toute la ville portuaire animée, mesurant 140 pieds (42,6 mètres) de haut et s’élevant à 117 pieds (35,6 mètres) au dessus des remparts du fort.

Les divers signaux hissés sur le mât indiquaient le nombre de navires, leur nature, leur nationalité, leur direction d’approche et leur port de départ. Un deuxième bras de manœuvre, plus petit, a été ajouté au mât dans les années 1850 pour indiquer le mouvement des navires à vapeur. Grâce à ces renseignements, les citoyens, en particulier les marchands locaux, disposaient de quatre à cinq heures pour se préparer à l’arrivée imminente des navires.

Les marchands étaient chargés de fournir leurs propres drapeaux de commerce aux militaires qui exploitaient le poste de signalisation. Le code de signalisation utilisé sur le mât commercial était bien connu des citoyens locaux, les almanachs et journaux locaux publiant des descriptions des signaux commerciaux ainsi que des diagrammes permettant de les lire.

Le mât commercial est devenu plus une tradition qu’une nécessité avec l’invention du télégraphe électrique et du téléphone. Néanmoins, ce service est resté si utile à l’économie d’Halifax que la Chambre de commerce a payé pour son entretien de 1868 jusqu’aux années 1930, l’armée continuant à exploiter le mât par courtoisie jusque dans les années 1950.

Aujourd’hui, le programme d’interprétation du patrimoine de la Citadelle fait voler un et parfois deux signaux commerciaux historiques par jour, du mois de mai au 31 octobre. La plupart d’entre eux sont historiques et font référence à des maisons marchandes qui n’existent plus – bien qu’à l’occasion, un vrai signal soit encore envoyé.

 
Signalisation militaire
Des ouvriers lèvent les signaux appropriés sur le mât de signalisation militaire.
Des ouvriers lèvent les signaux appropriés sur le mât de signalisation militaire dans le cadre du programme d’interprétation du patrimoine de la Citadelle d’Halifax. Photo : Chris Reardon

Au 19e siècle, l’armée britannique avait perfectionné un système de télégraphie militaire constitué de mâts avec des vergues qui utilisaient des drapeaux et des boules [disques] comme signaux pour transmettre des messages militaires codés confidentiels et protégés.

Perché à 78 pieds au-dessus des remparts du fort, le mât de signalisation militaire de la Citadelle d’Halifax était un outil indispensable à l’efficacité et à la fiabilité des opérations militaires.

Les boules et les drapeaux étaient attachés aux drisses appropriées et hissés en même temps. La combinaison des drapeaux et des disques correspondait à des numéros selon leur position sur le mât ou la vergue. Jamais plus de quatre boules n’étaient hissées en même temps ni plus de deux sur la même drisse.

Un livre de code militaire était nécessaire pour déchiffrer la signification de ces signaux numériques, mais les livres de code militaire étaient remis uniquement au personnel autorisé.

Les signaux étaient transmis entre quatre postes de signalisation répartis dans Halifax, dont le poste le plus éloigné, situé sur l’île Sambro, et deux postes de relais, situés à Camperdown et à la Redoute York. La Citadelle d’Halifax était le quartier général opérationnel de tout le système, dirigé par le directeur des transmissions.

Le directeur était chargé de superviser l’ensemble des opérations, de s’assurer que tout l’équipement était en bon état de marche, de préparer tous les signaux pour la transmission, de déchiffrer les messages reçus et d’enregistrer chaque signal envoyé et reçu dans un registre. Le personnel comprenait également trois ouvriers chargés d’élever les signaux appropriés et d’assurer l’entretien de routine de l’équipement de signalisation, ainsi que deux messagers.

Les signaux restaient en place jusqu’à ce qu’ils soient validés par un autre poste de signalisation (normalement pas plus de cinq minutes). Lorsque le directeur recevait un message, il envoyait un messager pour le transmettre à la personne concernée, souvent l’officier général commandant. La rémunération supplémentaire que recevait le directeur pouvait être perdue en cas d’inexactitude ou de non réponse à un signal provenant d’un autre poste dans les cinq minutes suivant le moment où il était hissé.

Aujourd’hui, le programme d’interprétation du patrimoine de la Citadelle recrée les signaux militaires à des fins d’exposition, en envoyant des signaux historiques comme ils le faisaient à l’époque où le télégraphe électrique n’était pas encore répandu.

Diagrammes des codes secrets de signaux militaires

On peut voir que la position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents que seules quelques personnes savaient interpréter.  La position des disques sur le mât ont été numérotée de 1 à 9. Le drapeau pouvait être hissé à partir de positions indiquant 100, 200, 300 ou 400.

La position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents : 1, 2, 3, 4, 5, 0.  
La position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents : 6, 7, 8, 9, 9, 9.
 
La position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents : 100, 200, 300, 400.  
La position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents : 300, 6, 3.  
La position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents : 9, 4, 1, 300
 
La position des drapeaux et des disques correspond à des nombres différents : 9, 200, 3.  
 
Autres drapeaux
Le drapeau historique de la garnison (« Union Jack »).
Le drapeau historique de la garnison (« Union Jack »), flotte sur un mât situé dans le demi bastion sud ouest de la Citadelle. Photo : Chris Reardon

En plus des drapeaux sur les mâts de signalisation, deux autres drapeaux importants flottent à la Citadelle.

Le drapeau canadien flotte sur le mât officiel situé à l’entrée principale de la Citadelle,

Le drapeau historique de la garnison (« Union Jack ») flotte sur un mât situé dans le demi bastion sud ouest du fort.

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