Oiseaux

Le site canadien des pingos

Le site canadien des pingos fait partie d’un habitat important pour les oiseaux migrateurs qui font la navette entre leur aire de reproduction estivale de l’Arctique et leur habitat hivernal dans le sud. Les espèces migratrices partent à l’approche de l’hiver. Les migrations automnales commencent en août et, à la fin septembre, il reste peu d’oiseaux, car l’hiver suivra dans quelques semaines seulement.


Les cygnes siffleurs se rassemblent sur les petits lacs du site des pingos ou à proximité, au début de la migration automnale © Jay Frandsen / Parcs Canada

Pour de nombreuses espèces, le site n’est qu’une aire de repos durant leur migration depuis les îles de l’Arctique plus au nord. Elles parcourent des milliers de kilomètres avant d’atteindre leurs aires d’hivernage dans le sud des États-Unis, au Mexique, en Amérique du Sud, ou même en Antarctique dans le cas de la sterne arctique. La sauvagine revient dans ses aires de reproduction du nord au début du printemps, dès que de petits bassins d’eau commencent à se former sur la glace ou la neige, dans les lacs, les terres humides, les rivières et les ruisseaux. Les petits lacs du site canadien des pingos constituent un excellent habitat de reproduction et de croissance pour de nombreuses espèces de sauvagine, y compris les cygnes siffleurs, qui s’y rassemblent en grand nombre au début de la migration automnale.

Les habitudes migratoires des oiseaux sont fortement liées aux sources de nourriture. Bien que la nourriture se fasse rare l’hiver dans l’Arctique, les oiseaux peuvent trouver une abondance de plantes, de graines, de petits invertébrés et d’autres aliments pendant l’été. Les terres humides, comme celles que l’on trouve au site des pingos, constituent une source de nourriture particulièrement riche. Les plantes vertes d’eau douce sont une source d’alimentation de prédilection des cygnes siffleurs, des oies et de nombreux canards. Les eiders à tête grise préfèrent les invertébrés aquatiques, notamment les larves d’insectes, les crustacés et les mollusques, tandis que les plongeons se nourrissent de poissons. Les oiseaux de rivage vont à la recherche des vers, des crustacés, des mollusques et des larves d’insectes qu’ils trouvent dans la boue ou le sable humide.


Le site procure un habitat extrêmement important aux espèces d’oiseaux de rivage (ordre des Charadriiformes). On peut voir ici un pluvier semipalmé adulte (Charadrius semipalmatus) arborant son plumage d’été © Jay Frandsen / Parcs Canada

Bien que la plupart des oiseaux de l’Arctique soient des espèces migratrices qui viennent temporairement dans le Nord pour s’y reproduire, 11 espèces d’oiseaux robustes hivernent dans la région, dont le lagopède alpin et le lagopède des saules (Lagopus mutus et L. lagopus), le harfang des neiges (Nyctea scandiaca), le mergule nain (Alle alle), ainsi que la mouette rosée et la mouette blanche (Rhodostethia rosea et Pagophila eburnea).

Les oiseaux percheurs, dont le sizerin flammé (Carduelis flammea) et le grand corbeau (Corvus corax), peuvent également hiverner à de hautes latitudes. Le guillemot de Brünnich (Uria lomvia) et le guillemot à miroir (Cephus grylle) sont des oiseaux marins noirs et blancs qui passent la plupart de leur temps en mer, mais qui viennent nicher dans les plages rocheuses ou les falaises côtières de l’Arctique. Le faucon gerfaut (Falco rusticolus) est une autre espèce qui niche dans les falaises.

Certains de ces oiseaux sont carnivores. Le faucon gerfaut chasse les lagopèdes, le harfang des neiges mange des lemmings et le grand corbeau se nourrit de campagnols, de lemmings, de charognes et des déchets des établissements humains. D’autres espèces, comme le sizerin flammé, se nourrissent de graines. La mouette chasse les poissons et les crustacés qui se trouvent aux lisières des banquises, l’hiver.

La sauvagine, notamment les cygnes, les oies et les canards, abonde au site des pingos. Les hareldes kakawis mâles (Clangula hyemalis) ont une tache blanche autour des yeux en été et une tache foncée en hiver. Ces canards peuvent plonger à une profondeur allant jusqu’à 60 m pour se nourrir, ce qui en fait l’un des plongeurs atteignant les profondeurs les plus importantes parmi les espèces de sauvagineFootnote 1. Le site compte également des eiders à tête grise (Somateria spectabilis), un autre canard plongeur.


On peut voir ici un pluvier semipalmé adulte (Charadrius semipalmatus) arborant son plumage d’été © Jay Frandsen / Parcs Canada

Pour se nourrir, les canards barboteurs restent près de la surface de l’eau plutôt que de plonger. Parmi les canards barboteurs observés au site, on trouve des sarcelles d’hiver (Anas carolinensis) et des canards colverts (Anas platyrhynchos). Les canards colverts constituent l’espèce de canard la plus nombreuse du Canada. Vous reconnaîtrez les mâles à la tache bleue qu’ils portent sur leur aile et à leur tête vert vif caractéristique.

Les habitants de la région ont vu des bernaches cravants (Branta bernicla), avec leur tête noire et leur doux cri « cr-r-r-rk », nicher près des harfangs des neiges pour éviter les renards. Parmi les oies communes, on trouve la petite oie des neiges (Anser caerulescens) et l’oie rieuse (Anser albifrons).

Les cygnes siffleurs (Cygnus columbianus) sont d’un blanc pur et leur bec, leurs pattes et leurs pieds sont noirs. Ils se rassemblent en grand nombre sur les petits lacs du site canadien des pingos ou à proximité au début de la migration automnale. Vous les reconnaîtrez à leur tache jaune devant leurs yeux et au cri aigu « ouah-ouah-ouah » qu’ils poussent en vol.


Les grues du Canada ont une couleur d’argile passée et un front rouge très distinctif © Jay Frandsen / Parcs Canada

Vous pourriez entendre peut-être le fameux « ou-aa-o », aussi appelé un ioulement, poussé par les plongeons au site des pingos. Les quatre espèces de plongeons du Canada sont présentes sur le site canadien des pingos et à proximité, y compris le plongeon catmarin (Gavia stellata), le plongeon du Pacifique (G. pacifica), le plongeon huard (G. immer) et le plongeon à bec blanc (G. adamsii). Le plongeon huard est le plongeon le moins susceptible d’être aperçu parce que le site est situé juste en dehors de son aire de répartition estivale. Toutefois, sa présence a été confirmée à Tuktoyaktuk par le passé. Ces mangeurs de poisson savent bien voler et nager, et sont heureux de passer du temps en eau douce ou salée.

L’habitat du site des pingos est extrêmement important pour les oiseaux de rivage (ordre des Charadriiformes), y compris les pluviers et les bécasseaux. Pendant leur longue migration vers le nord, ces oiseaux dotés d’une bonne capacité de vol s’arrêtent pour se nourrir et accumuler des réserves de gras en prévision du stress qu’ils subissent dans l’Arctique au printemps. Certains oiseaux de rivage parcourent d’extrêmement longues distances durant leur migration. Les bécasseaux à croupion blanc (Calidris fuscicollis) et les bécasseaux de Baird (Calidris bairdii) partent du sud de l’Amérique du Sud, soit un trajet de plus de 14 000 km.

On veut voir des grues du Canada (Antigone canadensis) debout sur les rivages ou en vol au-dessus du site canadien des pingos et le long de la route entre Inuvik et Tuktoyaktuk. On les identifie à leur couleur d’argile passée, à leur front rouge et à leur grande envergure. Soyez à l’affût de leur cri de trompette, qu’on peut entendre de très loin.

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