Paysages culturels

Lieu historique national du Fort-George

Rivière Niagara

La rivière Niagara relie les lacs Érié et Ontario. Pendant des millénaires, elle a servi d’autoroute et de réserve de ressources naturelles. À commencer par les peuples autochtones, les gens l’ont utilisée comme autoroute pour le transport et les déplacements, avec des embarcations telles que des canoës, des bateaux et des navires. L’archéologie des sites autochtones de la péninsule du Niagara a permis de retrouver de nombreux objets qui servaient à extraire de la nourriture de la rivière et des lacs, tels que des pointes de harpon, des plombs de filet, des hameçons, etc.

Les premiers colons européens ont également compris l’importance de la rivière Niagara, qui justifie à elle seule l’emplacement de nombreuses fortifications, y compris celles des lieux historiques nationaux de la région de Niagara.

Une vue de la rivière Niagara à partir du site historique national de Fort George
Une vue de la rivière Niagara à partir du lieu historique national de Fort-George

Par un traité datant de 1796, les Britanniques ont déplacé leurs opérations sur la rive canadienne de la rivière. Le fort George a été créé pour abriter les troupes britanniques et leurs approvisionnements, ainsi que pour garder l’embouchure de la rivière et le Navy Hall. En conservant des troupes à cet endroit sur les hauteurs surplombant l’entrée de la rivière, ils espéraient « hisser le drapeau » et maintenir la domination britannique dans cette partie de l’Amérique du Nord. De même, ils ont construit la chambre du conseil du ministère des Affaires indiennes sur le terrain communal pour abriter les opérations de ce ministère britannique, chargé de maintenir de bonnes relations entre l’armée et les peuples autochtones qui avaient des traités d’alliance avec la Couronne. Les archives indiquent que l’armée britannique dépendait de la rivière pour nourrir son personnel au fort George et en d’autres lieux. Les soldats utilisaient des filets pour prendre du poisson, qu’ils mangeaient une fois par semaine. 

Les lieux historiques nationaux du Navy Hall et de l’Île-Navy abritaient des chantiers navals, des quais et des entrepôts nécessaires au transport des fournitures envoyées vers l’intérieur du continent nord-américain. Queenston était le point de départ de la route de portage qui permettait de transporter les fournitures dans des chariots afin de contourner les chutes du Niagara qui entravaient le trafic fluvial. 

Lorsque la guerre a été déclarée en 1812, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont tous deux mis au point des stratégies d’attaque et de défense mettant à profit la rivière Niagara. La rivière était à la fois un obstacle et une voie de passage. Les Britanniques, plus nombreux, pouvaient utiliser le fleuve comme ligne de défense, mais les forces américaines pouvaient également l’utiliser à leur propre avantage pour acheminer des troupes et des approvisionnements. Contrairement aux Grands Lacs, où les deux parties ont construit des flottes de navires de guerre pour le combat et le transport, on se disputait la rivière depuis la terre ferme. Seuls les bateaux et petites embarcations pouvaient être bien manœuvrés dans le courant rapide, mais ils demeuraient vulnérables à l’artillerie placée de chaque côté de la rivière. 

Lors de la bataille des Hauteurs de Queenston, les Américains avaient prévu de traverser la rivière en bateaux pour amener leur armée au Canada. Les fragiles embarcations transportant des hommes devaient affronter des courants rapides et changeants dans la rivière ainsi que l’artillerie britannique de la batterie du Redan, au-dessus du village de Queenstown. 

L’escarpement du Niagara

Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara

L’escarpement domine le paysage de la région de Niagara et produit les chutes Niagara, qui représentent depuis longtemps un problème de transport, une merveille naturelle et une destination touristique. Mais pendant la guerre de 1812, ses hauteurs ont également constitué un atout pour les défenseurs et un défi pour les attaquants. Pendant la guerre, plusieurs endroits sur les deux rives de la rivière Niagara ont été choisis comme emplacement de fortifications de plusieurs types. Il y avait des redoutes, comme le fort Drummond sur les hauteurs de Queenston, qui étaient de petits forts où l’on postait des soldats pour surveiller l’ennemi et former une première ligne de défense contre une invasion de l’une ou l’autre rive. Il y avait aussi des batteries, ou des fortifications, conçues comme des lieux de protection de l’artillerie. Elles étaient construites soit pour défendre un point de franchissement de la rivière, comme la batterie du Redan ou la batterie de Vrooman, soit pour bombarder une cible ennemie, comme la batterie de sel américaine à Youngstown, qui a été construite dans le but exprès de bombarder le fort George en mai 1813. Placer une fortification sur les hauteurs de l’escarpement la sécurise contre les attaques ennemies, puisque les attaquants doivent escalader les hauteurs sous le feu des défenseurs pour pouvoir prendre la position. Cela donnait aux défenseurs un meilleur champ de vision pour surveiller les attaquants, ainsi qu’un meilleur champ de tir pour leur artillerie. Pour la science du génie militaire, qui visait à concevoir les fortifications et à planifier les opérations pour les prendre, l’escarpement du Niagara a représenté à la fois un défi et un atout. 

Le terrain communal

Lorsque l’armée britannique a arpenté les terres acquises auprès des Mississaugas lors de l’achat de la région de Niagara en 1783, la zone située en dehors des terrains de la ville de Newark (aujourd’hui Niagara-on-the-Lake) a été désignée « réserve militaire ». Cette parcelle est aujourd’hui connue sous le nom de terrain communal. Selon les endroits, elle a servi de terrain d’entraînement militaire, de pâturage pour le bétail et de zone naturelle récréative.  

Les Grands Lacs

Une vue du fort Mississauga vers le fort Niagara
Une vue du fort Mississauga vers le fort Niagara

Les Grands Lacs comptent parmi les plus grands plans d’eau douce du monde, et beaucoup les considèrent comme la « quatrième côte » du Canada et des États-Unis. Ce sont des lieux de loisirs, de commerce et d’industrie. Dans les premières périodes de l’histoire de l’humanité, la plupart des échanges commerciaux ou des déplacements se faisaient sur l’eau, dans des canoës, sur des bateaux ou des navires. En temps de conflit, comme lors de la guerre de 1812, les voies navigables étaient essentielles pour accéder à la victoire.

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