Origines de la guerre de 1812
Lieu historique national de la Bataille-de-la-Châteauguay
© Archives nationales du Québec, Québec / A. Boucher-Desnoyers / P600,S5,PGH68
Le conflit opposant les États-Unis et l'Angleterre prend sa source dans
le contexte plus large des guerres napoléoniennes qui ont cours en Europe,
au début du XIXe siècle. La France de Bonaparte et
l'Angleterre de George III s'affrontent dans une guerre à caractère économique
où la France domine la plus grande partie du continent européen
et où l'Angleterre maîtrise les mers.
Un double blocus
© Musée de la civilisation, Dépôt du Séminaire de Québec / Edward Smith / 1993.32840
L'enjeu fondamental du conflit entre la France et l'Angleterre étant l'économie des deux pays, les coups portés comme autant de batailles sont principalement des gestes visant à réduire les activités commerciales de part et d'autre. Ainsi s'établit un double blocus où la France interdit aux navires britanniques de commercer avec le continent et la Grande-Bretagne empêche les navires français de quitter quelque port du continent. Ces barrières économiques favorisent le commerce avec les pays neutres, dont les États-Unis. En effet, tout le transport de marchandises de l'Europe se fait dès lors à bord de navires américains.
Les enjeux économiques et commerciaux
Les États-Unis souhaitent rester en dehors de ce conflit, mais leurs échanges commerciaux avec l'Europe représentent une part importante de leur économie et le double blocus pratiqué par la France et l'Angleterre rend difficile leur neutralité. La Grande-Bretagne est bien déterminée à empêcher la France d'expédier ou de recevoir des marchandises, quelle que soit leur provenance ou leur destination. Les États-Unis, pour leur part, sont fermement décidés à poursuivre leurs activités commerciales avec le continent européen. Le statu quo ne fait qu'accentuer les tensions entre la Grande-Bretagne et les États-Unis.
Un incident provocateur
Plusieurs accrochages surviennent entre les États-Unis et l'Angleterre. Le 22 juin 1807, le vaisseau anglais Leopard, en quête de déserteurs britanniques, attaque le navire américain USS Chesapeake pour l'arraisonner. Trois marins américains sont tués. L'irritation des États-Unis est telle que, conjuguée aux interdits imposés maintenant aux vaisseaux neutres de commercer dans les eaux britanniques avec le continent européen, les Américains réagissent et adoptent une loi de non-importation. Ils décrètent un embargo interdisant l'accès des ports américains à tout négoce ou commerce étranger.
Des enjeux géographiques et territoriaux
Aux problèmes commerciaux s'ajoutent ceux créés par la convoitise des Américains pour les terres de l'ouest, territoires autochtones. La résistance des Amérindiens devant l'expansion américaine s'insère bien dans cette guerre de frontière menée depuis l'Atlantique jusqu'au Pacifique pour conserver héritages et traditions. Cependant, l'opinion publique américaine entretient et propage l'idée du soutien de la Grande-Bretagne auprès des Amérindiens.
Le rêve expansionniste américain sous-tend aussi l'incorporation du Canada dans l'Union américaine, déjà exprimée lors de la guerre de 1776. L'affaire du USS Chesapeake ne fait que raviver ce projet et accentue de façon de plus en plus vive l'idée d'une guerre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Les Américains disposant cependant d'une marine trop peu importante pour affronter directement la marine anglaise, s'empressent de cibler le Canada, colonie britannique.
Ces faits et événements accumulés comme autant d'irritants amènent le président américain James Madison à faire entériner par le Congrès une déclaration de guerre contre l'Angleterre, le 18 juin 1812.
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