Ingénierie

Lieu historique national de Coteau-du-Lac

Le site de Coteau-du-Lac constitue un poste de transit important dans la logistique militaire britannique. La mise en place par l'armée d'une importante infrastructure entre 1781 et 1814 témoigne bien de l'importance d'améliorer et de protéger les transports et les communications sur la route du Saint-Laurent, entre Montréal et Kingston.

L'approvisionnement
Vue d'une partie du canal et des entrepôts, en 1816.
Vue d'une partie du canal et des entrepôts, en 1816.
Illustration de Bernard Duschêne, 2002, Parcs Canada

Coteau-du-Lac occupe une position stratégique entre Montréal et les Grands Lacs. La construction de 2 entrepôts d'une superficie de 160 m2 sur 3 niveaux, destinés au transit des provisions pour l'arrière du pays, fait du site un centre de ravitaillement important.

 
L'arrivée de ravitaillement à Coteau-du-Lac
L'arrivée de ravitaillement à Coteau-du-Lac
Illustration de Y. Larochelle, 1987, Parcs Canada

De plus, avec la construction d'un canal à écluses, l'implantation d'un système de transport efficace accélère l'approvisionnement des postes les plus reculés. Les marchandises sont transbordées par voie de terre ou sur les glaces, depuis Montréal jusqu'à Coteau-du-Lac, durant l'automne et l'hiver. Au printemps, ces provisions sont chargées sur les " batteaux " qui assurent la navette jusqu'à l'île Carleton, aujourd'hui Wolfe Island, à l'entrée du lac Ontario, face à Kingston. De là, elles sont transbordées sur de plus gros navires qui les acheminent à destination. Selon un bilan effectué en 1780, près de 900 voyages de " batteaux " ont acheminé les denrées nécessaires à l'approvisionnement de 6000 personnes réparties dans les différents postes des Grands Lacs.

 
Une fonction économique
Bateau Durham sur le Saint-Laurent, Ontario / Québec, 1832
Bateau Durham sur le Saint-Laurent, Ontario / Québec, 1832
Bibliothèque et Archives Canada/ Crédit : Henry Byam Martin/ C-115051

Après la Révolution américaine, au début du XIX e siècle, l'arrivée des Loyalistes entraîne une croissance importante des échanges entre le Haut et le Bas-Canada. Le ravitaillement militaire diminue au profit du transport commercial. L'augmentation du volume de marchandises en transit force les Britanniques à utiliser des "batteaux" de plus en plus gros. Ils sont remplacés par le bateau Durham, embarcation provenant des États-Unis dont les dimensions dépassent largement celles du "batteau". L'utilisation de ce nouveau type d'embarcation entraîne certaines modifications au réseau de canalisation. Au début du XIX e siècle, les canaux de Coteau-du-Lac et du Rocher-Fendu sont élargis et approfondis, alors que ceux du Trou-du-Moulin et de la Faucille sont remplacés par le canal des Cascades.

 
Un système défensif
Le Bassin d'entrée du canal, vers 1812
Le Bassin d'entrée du canal, vers 1812
Illustration de Y. Larochelle, 1987, Parcs Canada

En 1812, la reprise des hostilités avec les Américains ravive les fonctions militaires du canal de Coteau-du-Lac. On y construit alors des fortifications où s'installe une importante garnison. Pendant toute la durée du conflit, le poste militaire sert de relais entre Montréal et Kingston. La guerre démontre l'importance d'améliorer les communications entre le Haut et le Bas-Canada. Aussi entreprend-on, entre 1814 et 1817, un programme d'élargissement des canaux militaires afin de faciliter le passage des bateaux Durham. La largeur du canal de Coteau-du-Lac double et on transforme les écluses d'origine qui passent de trois à deux. Le transport commercial s'intensifie par la suite et bénéficie d'importantes réparations du canal entre 1826 et 1832.

 
Une canalisation parallèle

La crainte d'un nouveau conflit avec les États-Unis et la difficulté d'assurer une défense efficace sur la route du Saint-Laurent amènent les autorités britanniques à entreprendre la canalisation de la rivière des Outaouais, voie secondaire reliant Montréal et Kingston. L'ouverture des canaux de l'Outaouais en 1834 draine une part importante du trafic des canaux du Saint-Laurent. L'ouverture du canal de Beauharnois en 1845 met un terme à la fonction commerciale du canal de Coteau-du-Lac. Le premier canal à écluses est officiellement abandonné en 1858.

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