Un fort de pierre pour défendre Montréal

Lieu historique national du Fort-Chambly

Un fort de pierre pour défendre Montréal
Les plans du fort de Beaucours
© Parcs Canada

Au tournant du 18e siècle, Philippe de Rigaud de Vaudreuil, alors gouverneur de la Nouvelle-France, ordonne l’érection d’une fortification de pierre à Chambly. Son but : contrer une invasion britannique imminente. Devant des forces anglaises numériquement supérieures aux effectifs français, le fort de bois de Chambly ne pourra suffire à défendre Montréal : il faut une structure de pierre résistante aux tirs de fusil et de canon. C’est Josué Dubois Berthelot de Beaucours, futur ingénieur en chef du Canada, qui est chargé de sa conception.

En réponse à cette requête, Beaucours réalise une évaluation stratégique et topographique du lieu. Les rapides forçant le portage, l’ennemi ne pourra transporter une artillerie lourde, ni les vivres nécessaires à un long siège. C’est donc à un assaut, une attaque de courte durée, que l’on doit s’attendre à Chambly. De hautes et épaisses murailles devraient pouvoir contrer une telle menace.

Beaucours conçoit alors un carré de maçonnerie à quatre bastions (tours). Les courtines (murailles) sont percées de meurtrières sur deux niveaux pour tirer du fusil. Sur les bastions, le tir est étagé sur trois niveaux. En plus des meurtrières, des embrasures permettent de tirer du canon. Si l’élévation verticale du fort rappelle les hauts murs médiévaux, son architecture met néanmoins en application un des principes fondamentaux de la fortification classique : la géométrie du flanquement. Grâce à son flanquement adéquat, toutes les parties de la fortification peuvent être défendues de l’intérieur, éliminant ainsi les angles morts autour du fort.

Ce fort de pierre, inauguré en 1711, est occupé par les Français jusqu’à la Conquête. À la suite du passage de la colonie aux mains des Britanniques, ces derniers occupent le fort jusqu’en 1869, année où il est définitivement abandonné. Des années plus tard, Joseph-Octave Dion, citoyen de Chambly, entame un processus de restauration du fort. Ses efforts ont permis à la fortification d’échapper aux bouleversements du temps. Il est encore possible, aujourd’hui, d’en apprécier l’architecture.

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