Établissement d'une aire protégée
Agrandissement de la réserve de parc national du Canada Nahanni
Les parcs nationaux et les réserves de parc national sont créés pour protéger et mettre en valeur des exemples représentatifs et exceptionnels des paysages et des phénomènes naturels des 39 régions naturelles du Canada. Grâce à ces aires protégées, Parcs Canada cherche à sauvegarder à jamais les endroits qui constituent d'importants exemples du patrimoine naturel du Canada et à favoriser chez le public la connaissance, l'appréciation et la jouissance de ce patrimoine de manière à le léguer intact aux générations à venir.
Parcs Canada travaille à l'agrandissement de la réserve de parc national Nahanni afin qu'elle représente mieux la région naturelle où elle est située et qu'elle protège une plus grande partie du bassin hydrographique de la rivière Nahanni Sud. À la suite de cet agrandissement, la superficie de la réserve passera de moins de 5 000 km2 à près de 30 000 km2.
Une évaluation environnementale stratégique (EES) a été réalisée conformément à la directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L'objet d'une EES est de faire en sorte que l'élaboration des politiques, des plans et des programmes publics tienne compte des réalités environnementales de manière à favoriser un processus décisionnel qui respecte l'environnement.
En 2003, le ministre responsable de Parcs Canada et le grand chef des Premières nations du Dehcho ont signé un protocole d'entente portant sur l'agrandissement de la réserve de parc national Nahanni. Pour mettre en œuvre ce protocole d'entente, Parcs Canada et les Premières nations du Dehcho ont mis sur pied le groupe de travail sur l'agrandissement de la réserve de parc national Nahanni. Ce groupe, composé de deux membres de chaque organisation, a établi les priorités de recherche, dirigé les études de faisabilité et examiné les résultats. Il s'est penché sur les valeurs de conservation, notamment en matière de faune et de paysages, de même que sur le potentiel minier, pétrolier et gazier de la région. Il a également géré le vaste programme de consultations publiques, qui comprenait plusieurs rencontres communautaires et deux séries de consultations officielles.
Le grand écosystème de la Nahanni est une région sauvage relativement peu altérée par l'homme, et la réserve agrandie demeurera en grande partie à l'état naturel. Les régions aménagées à des fins d'exploitation minière, c'est-à-dire les régions de Prairie Creek et de Tungsten, ne feront pas partie de la réserve agrandie. L'agrandissement de la réserve modifiera la région au plan juridique, mais aura peu d'incidence au plan environnemental et socioéconomique. L'objectif du projet d'agrandissement est de protéger les processus naturels et la nature sauvage de l'endroit. Si la réserve n'était pas agrandie, l'exploitation minière et les autres formes de développement pourraient entraîner une détérioration du caractère sauvage et de la qualité de l'eau de la région.
Le vaste territoire de la réserve agrandie s'ajoutera aux régions protégées par la Loi sur les parcs nationaux du Canada (LPNC), qui exige que l'intégrité écologique des réserves de parc national soit placée devant toute autre priorité de gestion. D'ici les cinq prochaines années, il faudra élaborer un plan directeur. Celui-ci obligera vraisemblablement les gestionnaires de la réserve agrandie à accorder une importance toute particulière à la protection du caractère sauvage de la région. Les ressources culturelles seront également gérées de manière à en assurer le plus grand niveau de protection, comme le prévoient la LPNC et la Politique sur la gestion des ressources culturelles de Parcs Canada. L'intégrité des ressources naturelles et culturelles sera contrôlée pour assurer l'efficacité des mesures de gestion.
Pour bien gérer le parc, il sera peut-être nécessaire de construire des installations, dont la pertinence sera évaluée au cours du processus de planification de gestion du parc. Les plans de gestion du parc feront l'objet d'une évaluation environnementale stratégique, et les projets de construction devront être évalués au plan environnemental en vertu de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie (LGRVM). Le Règlement sur la liste d'exemption, énoncé dans la partie de la LGRVM qui porte sur l'évaluation environnementale, prévoit que les projets de développement dans les parcs nationaux et les réserves de parc national de la vallée du Mackenzie soient soumis à un système de présélection et d'évaluation environnementale plus rigoureux qu'à l'extérieur de ces aires protégées.
Il est peu probable que les nouvelles voies d'accès aériennes et activités de tourisme soient beaucoup plus nombreuses que celles qui sont actuellement liées à l'exploration minière, à la chasse au gros gibier et au tourisme. Le plan directeur du parc évaluera l'incidence éventuelle de ces activités et prévoira des mesures d'atténuation.
Par ailleurs, il est probable que l'agrandissement de la réserve de parc national Nahanni améliore la situation actuelle. En effet, les activités et le financement de Parcs Canada permettront d'améliorer la gestion de l'écosystème, et le grand écosystème sera soumis à un contrôle plus rigoureux, notamment en ce qui concerne la qualité de l'eau et l'intégrité de la faune. En outre, l'agrandissement du parc limitera les accès par voie aérienne et les activités liées à l'exploitation minière, et l'interdiction de la chasse commerciale au gros gibier réduira la pression de chasse exercée sur certaines espèces.
Enfin, l'agrandissement de la réserve de parc national Nahanni n'aura aucun impact négatif important sur l'environnement. Au contraire, l'agrandissement de la réserve fera en sorte qu'une partie importante du grand écosystème de la Nahanni sera protégée dans l'avenir.
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