Une approche coopérative, axée sur l’écosystème, pour protéger les plantes rares

La belle des landes

Le lieu historique national du Canada de Port au Choix

La minuscule braya de Fernald (une plante de la famille de la moutarde dont le nom scientifique est Braya fernaldii) pousse uniquement dans les landes calcaires [Disponible en anglais seulement] de la côte du nord-ouest de Terre-Neuve. Cette plante résistante, haute de quelques centimètres à peine, possède de petites fleurs blanches qui poussent au bout d’une tige issue d’une rosette de feuilles posées à la surface du sol graveleux. À l’état sauvage, la braya de Fernald résiste aux mouvements du gravier qui accompagnent le gel et le dégel des landes.

La plante est cependant vulnérable aux activités qui modifient son habitat– extraction de gravier, enfouissement sous des tas de matériaux, circulation automobile. C'est l'une des raisons justifiant sa désignation comme espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), en plus de sa population restreinte et peu nombreuse. L’avenir s’annonce toutefois moins sombre pour la braya de Fernald : les habitants de la région apprennent maintenant à connaître et à aimer les landes, ce qui les incite à contribuer à la protection des plantes rares.

Joindre les habitants de la région

Panneaux d’interprétation sur les landes calcaires

Faire connaître la beauté des landes aux habitants de la région est une priorité pour Parcs Canada. Une partie des landes calcaires se trouve dans les limites du lieu historique national de Port au Choix, où poussent environ 25 % de la population mondiale de braya de Fernald. En tant que gestionnaires de ce lieu historique, nous devons donc protéger cet habitat et cette espèce, dont nous devons également favoriser le rétablissement.

Par l’entremise de l’équipe nationale de rétablissement, de nombreux organismes participaient déjà aux travaux de recherche et de rétablissement associés à la braya de Fernald. Des biologistes de la province et des chercheurs universitaires cherchaient à mieux comprendre les besoins de la plante sur le plan écologique ainsi que son cycle de vie afin d’élaborer des stratégies de conservation, de rétablissement ou même de préservation sur place.

La braya de Fernald pousse uniquement dans les landes calcaires de la côte du nord-ouest de Terre-Neuve

Nous avons constaté que la principale menace pour les landes venait du manque de connaissance et du désintérêt du public. Aux yeux de la plupart des gens, les landes étaient des terres incultes où ils venaient prélever du gravier, ranger leurs filets de pêche, jeter leurs déchets et circuler à bord de leurs véhicules sans savoir que ces activités avaient des conséquences sur les plantes rares. C’est là que nous pouvions intervenir.

Apprendre à aimer les landes

Nous n’avons pas agi seuls. En coordonnant nos efforts avec ceux de nos partenaires scientifiques, membres de l’équipe de rétablissement, et en appuyant une initiative axée sur l’ensemble de l’écosystème, nous avons pu influer positivement sur les 300 km de l’aire de distribution de la braya, de Port au Choix jusqu’au Cap Norman, à la pointe de la péninsule. Des fonds provenant du programme d’intendance de l’habitat d’Environnement Canada ont permis aux interprètes de Parcs Canada de former un coordonnateur d’intendance local et d’engager les collectivités qui utilisent les landes. Différents outils ont été développés : une affiche sur les fleurs sauvages des landes, des programmes scolaires et un programme de jeunes ambassadeurs, sont venus s’ajouter à un site Web, à un guide du randonneur, et à des ateliers d’art et de visites.

Bénévoles participant aux efforts de sensibilisation pour protéger les landes calcaires et ses plantes

Avec l’appui du Fonds des mesures de rétablissement et d'éducation pour les espèces en péril, Parcs Canada a installé à Port au Choix des panneaux d’interprétation qui donnent de l’information sur les landes calcaires, qui en expliquent le caractère spécial et qui encouragent les gens à en profiter de manière responsable. Nous avons confié à Shirley Alyward, une résidante de la région, l’interprétation de l’histoire naturelle du lieu. Mme Alyward explique les landes aux visiteurs en plus d’aider les chercheurs et les étudiants qui viennent y travailler. Elle surveille aussi étroitement les plantes rares.

Il ne s’agit pas d’interdire le lieu aux visiteurs

Le lieu historique reste ouvert et les gens sont encouragés à venir y admirer les landes. Nous voulons rapprocher les visiteurs du lieu.

Nous avons porté une attention particulière aux besoins des pêcheurs qui doivent franchir les landes pour retirer leurs filets le long de la côte ou pour vérifier l’épaisseur de la glace. En trouvant des solutions mutuellement acceptables, nous avons gagné des alliés pour nos efforts de conservation.

Aujourd’hui, notre réussite est tangible. De plus en plus de gens optent pour des activités compatibles avec la conservation des landes, tel que la marche. Une récente enquête sur les attitudes démontre que le public est de plus en plus sensibilisé à la question. La circulation en VTT, même si elle n’a pas totalement cessé, n’est plus tolérée. Et le lieu historique est plus populaire que jamais auprès d’une foule de visiteurs. Écoles et groupes de naturalistes n’ont jamais appelé si souvent pour organiser des visites.

Tour guidé sur la piste côtière

Forger des liens

L’avenir s’annonce favorable pour le patrimoine culturel de Port au Choix et pour l’intégrité écologique des landes. Les populations locales appuient la conservation des landes calcaires, de la braya de Fernald et d’autres plantes rares. Collaborer avec ses partenaires à l’atteinte d’un objectif à long terme est l’une des choses que Parcs Canada fait le mieux.

Fichier(s)

Version imprimable : « La belle des landes » (PDF, 3.42 Mo)

Date de modification :