Gestion des wapitis

Parc national Banff

Le wapiti, animal magnifique et imposant, joue un rôle vital dans l'écosystème du parc national Banff. Herbivore le plus répandu du parc, le wapiti constitue une source importante de nourriture pour des carnivores comme le loup.

Dans les 15 dernières années, la concentration d'un grand nombre de wapitis dans le lotissement urbain de Banff a eu de graves incidences écologiques, notamment la dégradation de la végétation et la perturbation des relations prédateur-proie, en plus de menacer la sécurité du public.

Stratégie de gestion des wapitis

En 1992, le Comité consultatif sur la gestion des wapitis a été créé afin de conseiller Parcs Canada sur les mesures à prendre pour diminuer le nombre d'affrontements entre wapitis et êtres humains. Au cours de ses cinq premières années d'existence, ce comité communautaire a mis l'accent sur les programmes de sensibilisation, la fermeture préventive de secteurs et l'orientation de certains projets de recherche.

En 1999, Parcs Canada et un Comité consultatif sur la gestion des wapitis revitalisé ont mis en œuvre la Stratégie de gestion des wapitis du parc national Banff. Axée sur une approche de gestion adaptive, cette stratégie tendait vers deux buts principaux : la restauration des processus écologiques naturels sur les terres adjacentes à la ville et la réduction des affrontements entre wapitis et humains.

Objectifs:

  • Restaurer les corridors fauniques pour rétablir les relations prédateurs-proies.
  • Réduire le nombre d'affrontements entre les humains et les wapitis ou les autres animaux sauvages.
  • Diminuer la population de wapitis (zone centrale de la vallée de la Bow).
  • Favoriser chez le wapiti la méfiance envers les humains et le comportement migratoire.
  • Régénérer les peuplements de saules et de trembles qui servent d'indicateurs.
  • Réduire les attractifs artificiels qui font venir des wapitis dans la ville.

Diminution de la taille de la harde

Installation de rassemblement des wapitis
Installation de rassemblement des wapitis

Entre 1999 et 2002, dans le cadre de la Stratégie de gestion des wapitis, 212 individus dénaturés qui fréquentaient le lotissement urbain ont été attrapés, puis relâchés à l'extérieur de la vallée de la Bow. Une fois ces wapitis transportés ailleurs, le reste de la harde a été soumis à un programme de déconditionnement afin d'augmenter la méfiance des animaux envers les humains, de restaurer leur comportement migratoire et de les inciter à éviter la ville.

Résultats préliminaires :

  • La restauration des corridors fauniques a amélioré l'accès des prédateurs aux proies.
  • Les objectifs en matière de sécurité du public ont été atteints : le nombre de wapitis dont le comportement agressif a été signalé est passé de 106 en 1999 à 19 en 2003, et un seul animal a chargé un humain en 2003, alors que la moyenne était de sept par année entre 1995 et 1999.
  • L'objectif de diminution de la population de wapitis a été atteint (un an plus tôt que prévu).
  • Le taux de migration des wapitis a augmenté.
  • Les essais de déconditionnement ont permis d'augmenter le niveau de méfiance des wapitis envers les humains.
  • Moins d'une douzaine de wapitis dénaturés continuent de fréquenter régulièrement le lotissement urbain; malheureusement, ces animaux pourraient en attirer d'autres.
  • Les saules ont bien répondu à la diminution du broutage, mais les peuplements de trembles mettent plus de temps à réagir.
  • Il semble essentiel de limiter de beaucoup le nombre de wapitis au moyen de la prédation par les loups pour conserver l'intégrité de l'écosystème du parc.

Recherche et surveillance

Les recherches et la surveillance sont des outils clés de la Stratégie de gestion des wapitis. Les projets de recherche suivants font partie de ceux réalisés au cours des cinq dernières années :

  • Tremble, wapiti et feu dans les Rocheuses canadiennes : C. White, Université de la Colombie-Britannique et Parcs Canada
  • Broutage et interactions entre les wapitis, les castors et les saules : C. Nietvelt, Université de l'Alberta
  • Corridors fauniques à Banff : D. Duke, Université de l'Alberta
  • Interactions du couguar et du loup avec le milieu urbain : A. Kortello, Université de l'Idaho
  • Déconditionnement du wapiti : E. Kloppers, Université de l'Alberta
  • Habitudes migratoires du wapiti en lien avec le risque de prédation et la qualité du fourrage : John McKenzie, Université de Guelph

Essais de déconditionnement effectués par John Zehnder, maître de chien
Essais de déconditionnement effectués par John Zehnder, maître de chien
© Elsabe Kloppers

Sans oublier les activités suivantes…

  • Surveillance continue des corridors fauniques : Parcs Canada
  • Relevé semestriel de la population de wapitis : Parcs Canada

Comité consultatif sur la gestion des wapitis

Le Comité consultatif sur la gestion des wapitis est un élément important de la Stratégie de gestion des wapitis. Ce groupe formé d'employés du parc et d'autres intervenants (dont des représentants de la municipalité de Banff, du Banff Centre, du Banff Springs Hotel & Golf Course, de la municipalité de Canmore, de la Banff – Lake Louise Hotel/Motel Association, du Bureau du tourisme Banff – Lake Louise, de l'association Bow Valley Naturalists, du Projet de recherche sur le loup dans le Centre des Rocheuses et du public) se réunit deux fois l'an pour étudier les mises à jour de projets et les nouvelles initiatives liées à la Stratégie.

Comment résoudre les problèmes qui se posent toujours (manque de proies, déclin des prédateurs et capacité de récupération de l'écosystème)?

  • Poursuivre la recherche écologique.
  • Continuer le programme de déconditionnement.
  • Réduire la mortalité et l'accoutumance causées aux animaux sauvages par l'activité humaine.
  • Restaurer des habitats productifs (p. ex. grâce au feu).
  • Coordonner les efforts entrepris avec ceux des collectivités voisines et des autres organismes.
  • Maintenir l'accès des prédateurs aux proies grâce aux corridors fauniques, à des passages pour animaux sauvages, à des zones-liaison régionales et à des habitats sûrs.
  • Déplacer entre six et douze wapitis extrêmement dénaturés sur lesquels le déconditionnement n'a aucun effet; surveiller la réaction de la harde.
  • Poursuivre les programmes d'éducation et de sensibilisation de la collectivité afin de réduire les attractifs artificiels et les affrontements entre wapitis et humains.

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