Chronologie
Parc national des Glaciers
Depuis plus de 50 ans, Parcs Canada et les Forces armées canadiennes travaillent de concert pour veiller à ce que les couloirs de la Transcanadienne et de la voie ferrée du Canadien Pacifique demeurent ouverts et à l’abri des avalanches pendant l’hiver.
1885
Les avalanches présentent une menace pour le couloir de transport à compter de 1885, année où le Canadien Pacifique achève la construction de son chemin de fer transcontinental à travers le col Rogers. Compte tenu de l’extrême risque d’avalanche et des chutes de neige annuelles de 9 mètres dans le col Rogers, la société ferroviaire a besoin de nouvelles technologies et de nouvelles compétences de la part de ses cheminots. Pendant l’hiver 1884-1885, le Canadien Pacifique met sur pied une équipe d’observation de la neige dans le col Rogers. En 1887, Granville C. Cunningham, employé de la société ferroviaire, publie un article sur ses observations nivologiques dans un journal de génie civil. Les ouvrages de protection contre les avalanches se limitent alors à des paravalanches (il n’y a encore aucune mesure de déclenchement préventif). Les travaux de Cunningham marquent le début d’une série d’études sur la neige et les avalanches qui se poursuivront jusqu’à ce que la voie ferrée soit déplacée sous la terre, en 1916.
1886
Le parc national des Glaciers et le parc national Yoho deviennent les deuxième et troisième parcs nationaux du Canada.
1910
Une équipe de 58 cheminots perd la vie dans une avalanche qui balaie le sommet du col Rogers – il s’agit de l’accident d'avalanche le plus meurtrier du Canada. Par suite de la tragédie de 1910 et en raison d’autres facteurs, le Canadien Pacifique construit le tunnel Connaught, un ouvrage de 8 km de longueur, sous le mont Macdonald, dans le col Rogers. Les travaux sont achevés en 1916.
1949
Le Suisse Marcel de Quervain, spécialiste des avalanches qui sera ultérieurement placé à la tête de l’Institut fédéral de recherche sur la neige et les avalanches à Davos, en Suisse (1950-1980), se rend au col Rogers, où il réalise le tout premier profil stratigraphique du secteur.
1952
Des techniques d’observation météorologique sont instituées et adoptées par des gardes de parc aux ruisseaux Stoney, Glacier et Flat, dans le parc national des Glaciers.
Noel Gardner
1952 : Noel Gardner réalise les premières études officielles sur les avalanches dans le parc, en prévision du possible choix du col Rogers comme axe pour la construction de la Transcanadienne jusqu’en Colombie-Britannique. Pendant la majeure partie des travaux de construction, il dirige le programme de protection contre les avalanches pour le compte du gouvernement fédéral (Parcs Canada et le ministère des Travaux publics). À l’inauguration de la route en 1962, il est à la tête du Groupe de recherche sur la neige et d’alerte en cas d’avalanche. Gardner exercera cette fonction jusqu’en 1965, année où il quitte le col Rogers.
1952-54
Noel Gardner passe deux hivers à effectuer des patrouilles d’étude des avalanches dans le col Rogers pour le compte de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC). Il travaille en compagnie de James R. Webb, de la Division du génie et de la construction du Service des parcs nationaux, à Banff. Ces travaux s’inscrivent dans les préparatifs en vue de l’éventuelle construction de la Transcanadienne. Gardner et Webb font la navette en train de Banff au col Rogers pour effectuer deux patrouilles à skis par mois. En 1954, Noel Gardner quitte Parcs Canada. En 1956, alors qu’il travaille pour TPSGC, il met en place un protocole d’observation de la neige, des conditions météorologiques et des avalanches, et il construit un petit bâtiment sur le mont Abbott à une altitude convenant aux études nivologiques et à l’observation des couloirs d’avalanche.
1956
Le gouvernement fédéral choisit le col Rogers comme axe pour la Transcanadienne (qui sera achevée en 1962). Les études nivologiques, les recherches sur les avalanches et les mesures de protection se poursuivent, cette fois pour le compte du ministère des Travaux publics (TPSGC), puis du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), du ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles (l’ancêtre de Parcs Canada) et des Forces armées canadiennes.
1957
TPSGC sollicite auprès du CNRC l’aide d’un ingénieur pour ses observations météorologiques et nivologiques au col Rogers. Peter Schaerer est embauché à cette fin. Il est responsable de la conception et du choix de l’emplacement des ouvrages statiques (paravalanches, monticules de terre et digues), des travaux de protection contre les avalanches ainsi que de l’observation de la neige et des avalanches. Peter Schaerer contribue au programme, participe aux premiers tirs d’essai, travaille en collaboration avec Noel Gardner, de Parcs Canada, puis dirige le programme en l’absence de ce dernier pendant l’hiver 1958-1959.
1958
Le premier détachement des Forces armées canadiennes arrive au col Rogers pour y réaliser des tirs d’artillerie d’essai (mortier et obusier de 75 mm), l’objectif consistant à déclencher des avalanches pour en prévenir de plus grosses. Les canons se révèlent difficiles à manœuvrer dans la neige épaisse – la Transcanadienne n’est pas encore terminée, et il n’y a aucune chaussée.
1959
La responsabilité de la sécurité en avalanche passe de TPSGC à Parcs Canada. Noel Gardner devient alors chef du nouveau Groupe de recherche sur la neige et d’alerte en cas d’avalanche. V. G. et son frère Walter se joignent au programme de Parcs Canada et travaillent aux côtés de Noel Gardner. Ils réalisent de nouveaux tirs d’essai avec le Canadien Pacifique dans le couloir d’avalanche du pic Ross.
Les frères Schleiss
V.G. (Fred) Schleiss et son frère Walter arrivent au col Rogers. Ils sont affectés au programme de déclenchement préventif d’avalanches sous la direction de Noel Gardner. Fred devient le prévisionniste d’avalanche principal en 1965 et continue de diriger le service tout au long de ses années de formation jusqu’à sa retraite en 1991. Tout au long de cette période, Walter lui sert d’adjoint, et les deux frères assument en alternance la fonction de prévisionniste afin d’assurer la sécurité en avalanche 24 heures sur 24 tout au long de l’hiver, de 1965-1966 à 1990-1991, jusqu’à leur retraite.
1960/61
Disposant d’un talus de route raboteux mais déneigé, le 2e régiment de la Royal Canadian Horse Artillery poursuit ses tirs d’essai sous le commandement de Conrad A. Namiesniowski et conclut que l’obusier est le canon le plus efficace pour le déclenchement préventif d’avalanches. Les obusiers C-1 de 105 mm et de 75 mm sont retenus. Les Forces armées canadiennes et le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles (Parcs Canada) concluent un accord en vertu duquel les Forces armées canadiennes prêtent leur soutien pour l’exécution du programme de déclenchement préventif d’avalanches. Les Forces armées canadiennes donnent au programme le nom d’AVCON.
L’obusier C-1 de 105 mm est utilisé depuis le début du programme et demeurera en usage pendant une cinquantaine d’années, jusqu’à ce qu’il soit remplacé par l’obusier C-3 de 105 mm, au terme d’une période de transition pendant les hivers 2010-2011 et 2011-2012. C’est le 5 mars 2012 que l’obusier C-1 se fait entendre pour la dernière fois. Le 10 mars 2012, l’obusier C 3 devient le seul canon en usage.
1962
La Transcanadienne est achevée et inaugurée par le premier ministre John Diefenbaker. Les moyens de protection statiques (paravalanches, digues, monticules de terre, fermetures de route et zones d’arrêt interdit) et le nouveau programme de déclenchement préventif d’avalanches jouent alors un rôle essentiel dans un train de mesures visant à maintenir la route ouverte en hiver.
1964/65
Noel Gardner démissionne, et les frères Schleiss se voient confier la responsabilité du service de prévision d’avalanche. Ils demeureront responsables du programme de déclenchement préventif d’avalanches au col Rogers jusqu’à leur retraite en 1991. Ils sont alors remplacés par Dave Skjonsberg (1991-2004), puis par Bruce McMahon (2004-2012) et Jeff Goodrich (2012-2021). Aujourd’hui (depuis 2021), c’est Jim Phillips qui exerce les fonctions d’agent principal des avalanches à Parcs Canada.
1966
Le CNRC entreprend un programme de recherches sur les avalanches au col Rogers sous la direction de Peter Schaerer. Il termine ses recherches en 1991.
1991
En raison de compressions budgétaires, le CNRC met fin à son programme de recherches au col Rogers. Cependant, les recherches sur les avalanches et la neige se poursuivent grâce à des partenariats avec l’Université de la Colombie-Britannique (Dave McClung y obtient un poste de chercheur et de professeur) et, en 1997, avec l’Université de Calgary (Colin Johnston et Bruce Jamieson), des partenariats auxquels collaborent également la Canadian Avalanche Association et le secteur du ski. Remarque : Le programme exécuté conjointement avec l’Université de Calgary se terminera en mars 2015.
1994
Parcs Canada donne un nouveau nom au Groupe de recherche sur la neige et d’alerte en cas d’avalanche. Cette équipe devient la Section du déclenchement préventif d’avalanches.
2006
Les Forces armées canadiennes rebaptisent le programme AVCON, qui sera désormais connu sous le nom d’opération Palaci (OP PALACI).
2011
Parcs Canada célèbre le 50e anniversaire de son partenariat avec les Forces armées canadiennes pour l’exécution du programme de déclenchement préventif d’avalanches. Pour souligner cet anniversaire, les Forces armées canadiennes transfèrent trois obusiers C-1 au parc national des Glaciers pour qu’ils soient exposés en permanence au col Rogers. L’obusier C 1 est déclassé pour le travail actif de déclenchement préventif d’avalanches et est remplacé par l’obusier C-3.
2013
En mars, une trousse de Klein est transférée à la collection d’artefacts du Musée canadien des sciences et de la technologie. Cette trousse d’analyse de la neige, qui a été conçue par George Klein, inventeur du CNRC et officier de l’Ordre du Canada, a facilité les recherches sur la neige au Canada.
2015
le Canada inaugure son premier musée virtuel sur les avalanches, Terre des neiges en furie. Ce projet est le fruit d’un partenariat entre Parcs Canada, le Revelstoke Museum and Archives et d’autres organismes.
Liens connexes
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