Évaluation de l’état du parc (2018)

Forêt

• L’état des zones brûlées est jugé mauvais en raison des décennies d’activités de lutte contre le feu qui ont altéré les écosystèmes forestiers. Les effets à long terme de cette lutte systématique contre les incendies ne peuvent être résorbés en 10 ans, soit la période d’évaluation.
• L’état des plantes non indigènes de la forêt est jugé passable. D’importants efforts ont été investis dans le contrôle des espèces non indigènes. Toutefois, le pourcentage pondéré de la superficie occupée par des plantes envahissantes dépasse de 3,25 % le seuil de la cote « bon » de 1 %, mais se trouve nettement en deçà de la cote « mauvais », soit 10 %.
  

Toundra

Eau douce

• L’état général des milieux d’eau douce est jugé mauvais. Cet état médiocre est attribuable à la connectivité de ces milieux, qui est également jugée mauvais du fait de la conception et de l’emplacement inadéquats d’anciens ponceaux et de deux paramètres de la biodiversité des poissons, que l’ensemencement avec des espèces non indigènes par le passé a dégradée.
• Certains ponceaux problématiques ont été remplacés, mais il reste de nombreux obstacles au passage du poisson qu’il faudra abattre.
• L’indice des poissons de ruisseau est passable. Pour obtenir la cote «bon», les ruisseaux doivent contenir uniquement des poissons indigènes. La cote «passable» est attribuée lorsque le nombre de poissons indigènes est supérieur à celui des espèces non indigènes. La cote «mauvais» est attribuée lorsqu’au contraire, la population non indigène est supérieure à la population indigène. Tous les bassins hydrologiques du parc contiennent des poissons non indigènes et le paramètre de l’eau est jugé médiocre, car 16 lacs contiennent des espèces non indigènes. Six de ces bassins sont dans un état passable et sept sont dans un état mauvais.
• L’état des poissons lacustres est mauvais, car 16lacs (53%) du parc abritent des espèces non indigènes. Or, pour obtenir la cote «passable», il faut que 50% à 70% des lacs soient sans poissons non indigènes et pour obtenir la cote «bon», plus de 70% des lacs doivent ne pas en contenir. Certains écosystèmes lacustres naturellement sans poissons, que l’ensemencement de poissons non indigènes a détériorés, ont fini par se vider de leurs populations, ce qui a contribué à améliorer leur état de santé.
• Depuis la dernière évaluation de l’état du parc, l’indicateur des écosystèmes aquatiques (réintitulé « eau douce ») et la plupart des paramètres qui s’y rattachent ont changé. Ces changements permettent d’obtenir des données plus justes sur l’état global des milieux d’eau douce du parc. La qualité globale de l’eau est jugée bonne et stable dans la majeure partie du parc. Toutefois, comme ces changements sont survenus pendant la période d’évaluation de 10ans, nous manquons de données pour établir une tendance générale.

Sommaire

Des ressources culturelles variées témoignent de l’occupation humaine du parc national Yohoau cours de plusieurs siècles. On y trouve notamment des sites archéologiques, des bâtiments patrimoniaux ainsi que des objets archéologiques et historiques. On dénombre troislieux historiques nationaux dans le parc, mais ceux-ci font l’objet d’une évaluation indépendante et ne sont pas pris en compte dans les indicateurs présentés ici. La page suivante contient néanmoins un aperçu de ces sites.

Sites archéologiques

Il y a 142 sites archéologiques connus dans le parc. Au besoin, certains de ces sites font l’objet de mesures de surveillance, principalement en cas de projets de développement ou de menaces liées à la dynamique du paysage. La cote «passable» attribuée à ce paramètre est fondée sur un jugement professionnel éclairé, la plupart de ces sites n’ayant pas encore fait l’objet d’une surveillance en bonne et due forme.

Bâtiments et structures

Au total, le parc abrite 10édifices patrimoniaux fédéraux (outre les lieux historiques nationaux). L’état de quatre d’entre eux est jugé passable, quatre autres sont dans un mauvais état et deux nécessitent une évaluation de l’état.

Neuf de ces bâtiments n’ont pas fait l’objet d’une évaluation professionnelle de leur état. Par conséquent, l’indicateur connexe n’est pas coté.

Des travaux de restauration sont en cours à la résidence du directeur et au chalet des gardes des chutes Takakkaw. Ces travaux devraient remettre ces deux bâtiments en bon état, celui-ci étant actuellement jugé passable.

Paysages et caractéristiques du paysage

Les paysages culturels et les caractéristiques du paysage du parc n’ont pas été officiellement répertoriés. En conséquence, cet indicateur ne s’applique pas pour le moment. Les caractéristiques culturelles associées au corridor de l’autoroute Transcanadienne ont été répertoriées récemment à l’occasion de la planification des travaux d’élargissement de la Transcanadienne.

Objets (historiques)

On a évalué l’état de 21objets historiques et 47% sont en bon état, 43% sont dans un état passable et 10% sont dans un mauvais état. Toutefois, 82autres objets historiques nécessitent une évaluation de l’état. Cette collection est composée d’artefacts des lieux historiques nationaux du parc.

Objets (archéologiques)

La collection d’objets archéologiques du parc national Yoho compte 1946 artefacts. Ces objets s’ajoutent à ceux trouvés dans les lieux historiques nationaux. Selon une évaluation réalisée en 2017, 64% de ces objets sont dans un bon état, 19% sont dans un état passable et 5% sont dans un mauvais état. Aucun de ces objets n’est menacé de détérioration.

Mise en contexte

Les relations externes englobent les programmes d’information grand public, les partenariats, la mobilisation des parties prenantes et la présence sur le Web et dans les médias sociaux. Que ce soit pour sensibiliser des Canadiens qui ne visiteront peut-être jamais le parc national Yohoou pour informer les visiteurs éventuels sur le parc et la préparation de leur séjour, l’Agence Parcs Canada tâche de toucher les Canadiens dans leur milieu de vie et de travail pour leur faire découvrir le patrimoine naturel et culturel du Canada.

Les indicateurs des relations externes étant relativement nouveaux, il est impossible d’établir une comparaison directe avec le dernier rapport sur l’état du parc (2008). Nous avons donc plutôt utilisé les statistiques de 2015-2016.

Sommaire

Bénévoles

Le bénévolat offre aux Canadiens un moyen concret de découvrir les parcs nationaux tout en s’investissant dans des projets qui leur tiennent à coeur. Des bénévoles prennent part aux randonnées guidées des schistes argileux de Burgess, aux programmes de contrôle de la végétation non indigène, aux relevés fauniques de même qu’au programme des hôtes de terrains de camping.

En 2016-2017, 70bénévoles ont travaillé 657heures dans le parc national Yoho.

Diffusion externe

Le personnel de l’Agence participe à diverses activités à Calgary, Vancouver et Toronto pour faire connaître le parc national Yohodans ces villes. Au total, 191696 échanges avec le public ont eu lieu en 2017-2018, comparativement à 250278 en 2016-2017 et à 136830 en 2015-2016.

Une exposition permanente au musée Science World at Telusà Vancouver et une exposition itinérante en Alberta ont permis à l’Agence de toucher de nouveaux publics dans les villes. L’Agence s’est associée à des agences de tourisme locales pour trouver des possibilités de collaboration.

Selon l’enquête de satisfaction auprès des visiteurs des parcs nationaux du Canada de 2017, 80% des nouveaux visiteurs ont dit être attachés aux parcs nationaux. Les campagnes de promotion et les activités de diffusion externe ont contribué à améliorer le taux d’appréciation des Canadiens et leur connaissance des lieux administrés par Parcs Canada et à s’assurer leur soutien à l’égard du mandat de l’Agence.

Présence dans les médias sociaux et numériques

Au cours des dernières années, l’activité s’est intensifiée sur toutes les plateformes des médias sociaux du parc national Yoho, en anglais comme en français. Le nombre de réactions dans ces médias a augmenté de 20% à 130% (selon la plateforme) depuis 2015-2016.

Depuis 2015-2016, le nombre de visites et de pages vues sur le site Web a augmenté en moyenne de 44%.

Sommaire

La Nation Ktunaxaa des liens ancestraux avec les terres du parc national Yoho. Elle comprend quatre collectivités de la bande des Ktunaxa, en Colombie-Britannique, et cinq collectivités de la Nation Secwepemc(Pespesellkwe). Le personnel du parc est également en contact avec la Nation métisse de la Colombie-Britannique.

L’Agence travaille depuis peu à bâtir des relations avec ces groupes et à comprendre leur histoire, leurs intérêts et leurs perspectives. Les indicateurs et les paramètres servant à évaluer la relation entre L’Agence et les peuples autochtones devraient être choisis de manière concertée et reposer sur une compréhension et une évaluation communes de ce qui revêt de l’importance pour les deux parties. Les indicateurs et les paramètres énumérés ci-contre n’ont pas encore fait l’objet de discussions avec les groupes concernés. Il serait donc prématuré de leur attribuer une cote à ce stade.

Cependant, les choses ont avancé; au cours des dernières années, l’Agence Parcs Canada et divers groupes autochtones ont pris part à plusieurs activités communes et des liens ont commencé à se tisser. Par exemple:

Partenariats avec les Autochtones

L’Agence (parcs Yoho, Kootenay, Mont-Revelstokeet des Glaciers) est en train de négocier individuellement des ententes de travail avec la Nation Ktunaxaet cinq bandes de la Nation Secpwepemc. Une fois conclues, ces ententes aideront à resserrer les relations et définiront la contribution respective des parties à l’administration du parc dans l’intérêt supérieur de tous. Elles permettront en outre d’encadrer les discussions sur diverses questions comme l’accessibilité, le savoir ancestral et le soutien des peuples autochtones.

Accessibilité des Autochtones

Respect mutuel

Depuis cinq ans, le personnel du parc se réunit avec ses partenaires autochtones pour tisser des liens autour de leurs intérêts communs. En août 2016, une sortie éducative dans les parcs nationaux Kootenayet Yohoa été organisée avec des membres des bandes Shuswap et Splatsin.

Intégration du savoir ancestral

Soutien des collectivités autochtones

Plusieurs projets ont été réalisés en concertation avec les peuples autochtones, dont les plans d’action pour les espèces en péril et le projet d’élargissement de l’autoroute Transcanadienne. Une séance de formation sur l’approvisionnement a également eu lieu en 2017. Des consultations sont en cours en vue d’orienter les discussions sur le projet d’élargissement de la Transcanadienne (phaseIVB), y compris sur le potentiel d’intégration du savoir ancestral. Enfin, une étude culturelle a été réalisée à l’égard des travaux exigés par certains éléments d’infrastructure.

Sommaire

Les chiffres donnés pour l’expérience du visiteur sont fondés sur les données de fréquentation normale de Parcs Canada et le sondage réalisé dans le cadre du programme d’information sur les visiteurs (PIV) au parc national Yoho en 2018. Les tendances reflètent le changement par rapport au précédent sondage réalisé dans le cadre du PIV en 2011.

Visites

Cet indicateur a obtenu la cote «bon» parce que la fréquentation a continué d’augmenter.

Entre 2011-2012 et 2017-2018, les visites ont augmenté de 30,1%, dépassant les cibles du plan directeur de 2% par an pour la période de six ans.

Agrément

Les visiteurs interrogés en 2018 ont indiqué un niveau de satisfaction élevé en ce qui concerne l’agrément, bien que certains indicateurs étaient inférieurs aux 90% nécessaires pour obtenir la cote «bon».

Apprentissage

Seventy percent of visitors surveyed felt that they learned something about the natural and/or cultural heritage of the park during their visit.

Satisfaction

La satisfaction globale en ce qui concerne les visites dans le parc était très élevée. Les niveaux de satisfaction en ce qui concerne l’information reçue avant la visite et le rapport qualité-prix étaient inférieurs au seuil de la cote «bon», mais ils se sont améliorés depuis le précédent sondage réalisé dans le cadre du PIV en 2011.

Sommaire

L’évaluation portait sur 276 biens inscrits dans la base de données de la gestion des biens. Il s’agit de bâtiments, de l’autoroute Transcanadienne, de chemins, de ponts routiers et piétonniers, d’installations de fréquentation diurne, de campings et de sentiers. Comme il s’agit de la première année où les biens bâtis sont intégrés à l’évaluation de l’état du parc, aucune tendance n’a pu être établie.

Bâtiments

L’état des 131bâtiments qu’on trouve dans le parc est jugé passable. Des bâtiments fonctionnels (ateliers, magasins, logements du personnel, etc.) nécessitent des investissements.

Autoroutes

L’état des autoroutes est passable. La Transcanadienne a fait l’objet d’importants travaux et son état s’est considérablement amélioré depuis.

Chemins

L’état des chemins est passable. Le chemin du lac Emeralda récemment fait l’objet d’un resurfaçage.

Ponts routiers

Les ponts routiers sont dans un état passable. Le parc compte 22ponts routiers, dont un tunnel pour animaux construit en 2013 sous la Transcanadienne.

Installations pour visiteurs

Les installations pour visiteurs sont dans un état passable. Cette catégorie comprend 133biens (sans compter les bâtiments). Il s’agit de sentiers, de campings de l’avant-pays et de l’arrière-pays, d’aires de fréquentation diurne et de belvédères.

Changement du statut de conservation des espèces ou des tendances à cet égard

Le parc national Yohoabrite cinq espèces menacées ou en péril figurant à l’annexe1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Toutes y sont inscrites depuis 10ans ou moins. Deux espèces d’hirondelles ont récemment été inscrites à la liste et ne sont pas encore traitées dans le plan d’action multi-espèces2017 du parc.

Informations et menaces principales

Voici les principales menaces susceptibles d’avoir des impacts sur les espèces en péril du parc :

• Altération de l’habitat causée par la lutte active contre le feu pratiquée par le passé, l’introduction d’espèces non indigènes et les changements climatiques.
• Absence d’information sur la répartition et la situation des populations d’oiseaux et de chauves-souris du parc.
• Prolifération du syndrome du museau blanc chez les populations de chauve-souris.
Une gestion prudente des infrastructures du parc abritant des gîtes de maternité ou des hibernacles s’impose pour éviter toute perte et de tout dommage de l’habitat de cette espèce.

Résultats des mesures de gestion

L’Agence a réalisé d’importants travaux de conservation et de restauration du pin à écorce blanche, notamment par la collecte de cônes résistants à la rouille et par la propagation et la transplantation de ces semis résistants dans les parcs des montagnes (parcs nationaux Kootenayet Banff).

Élaboration de programmes de rétablissement et respect d’autres exigences juridiques

• De toutes les espèces, seul l’habitat vital du pin à écorce blanche a été défini (de façon partielle à l’échelle du paysage). Par conséquent, les effets de la création d’une parcelle d’habitat vital dans le parc sont inconnus.
• Approbation du plan d’action multi-espèces —LEP du parc.

Rétablissement des écosystèmes aquatiques

L’état des écosystèmes aquatiques est mauvais en raison de la présence de poissons non indigènes et de nombreux obstacles d’origine humaine qui bloquent le passage du poisson entre les parcelles d’habitat. Des poissons non indigènes ont été introduits dans des cours d’eau en divers endroits du parc et menacent maintenant la biodiversité des espèces indigènes en détrônant celles-ci ou en s’hybridant avec elles. La plupart de ces obstacles sont attribuables à des chemins et à des ponceaux mal conçus qui nuisent à la connectivité des milieux aquatiques. L’état de la connectivité comme celui des poissons lacustres est jugé mauvais et l’état des poissons de ruisseau est jugé passable.

État des écosystèmes forestiers

L’état des forêts est passable dans le parc national Yoho. Le principal facteur qui influe sur l’état des forêts est le manque de feux de forêt en raison de la lutte systématique contre le feu pratiquée sur une longue période au XXe siècle. Il en résulte que ces forêts sont plus anciennes et que leur âge est plus uniforme que prévu. L’état des zones brûlées est jugé mauvais. Des opérations de brûlage dirigé réalisées en 2011 dans la vallée Ottertail et sur le mont King ont permis de restaurer le cycle de feu dans des secteurs restreints. Depuis, il n’a pas été nécessaire de recourir de nouveau au brûlage dirigé. La santé des écosystèmes forestiers est également affectée par la présence d’espèces végétales non indigènes envahissantes pouvant détrôner les espèces indigènes. Le paramètre d’état des plantes non indigènes est jugé passable.

Relations avec les Autochtones

L’Agence Parcs Canada aspire à se rapprocher des peuples autochtones et à renouveler avec eux la relation de nation à nation pour qu’elle soit fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat. L’Agence s’emploie à approfondir ses relations avec les groupes autochtones ayant des liens ancestraux avec le parc national Yoho. L’Agence s’emploie à approfondir ses relations avec les groupes autochtones ayant des liens ancestraux avec le parc national Yoho. Ce rapprochement étant encore récent, les indicateurs des relations avec les Autochtones n’ont pas été évalués dans ce rapport.

Durabilité des biens bâtis

Tous les indicateurs pertinents des biens ont reçu la cote « passable ». Des investissements dans les biens bâtis sont nécessaires pour aider à l’exécution du mandat de l’Agence, pour offrir aux visiteurs une expérience significative et pour s’adapter aux changements qui surviennent, comme les changements climatiques.

Indicateurs des ressources culturelles

Nous disposons de peu d’information sur l’état des bâtiments patrimoniaux du parc. Certains objets historiques nécessitent une évaluation professionnelle de leur état.

Hausse de la fréquentation

Le nombre de visiteurs a radicalement augmenté depuis 2010 et la tendance devrait se maintenir dans un avenir prévisible. Cette hausse de la fréquentation pourrait avoir une incidence sur l’expérience du visiteur et l’intégrité écologique du parc. Pendant des années, les innovations et les efforts de l’Agence lui ont permis d’atténuer ces impacts par l’éducation, l’application de la loi, la gestion active de l’activité humaine et de la faune ainsi que l’amélioration de divers éléments d’infrastructure. Cette affluence accrue nécessite la prise de mesures de gestion supplémentaires.