Rencontrez Melanie Robinson

Parc national du Mont-Riding

« Si je devais choisir une expérience que je n’oublierai jamais, ce serait l’allumage d’un brûlage dirigé à partir d’un canot sur la rivière Birdtail, ici dans le Parc national du Mont Riding. »
Melanie allume un brûlage dirigé à partir d’un canot sur la rivière Birdtail, dans le parc national du Mont Riding. Ne vous en faites pas, elle porte bien un gilet de sauvetage sous toutes ces couches de vêtements!

Quels sont votre titre et votre rôle en tant que membre de l’équipe de Parcs Canada au parc national du Mont-Riding?

Je travaille actuellement comme technicienne du feu, mais mon poste permanent est chef d’équipe de lutte contre les incendies. À titre de technicienne du feu au parc national du Mont-Riding, je dois, dans le cadre de mon travail, entretenir les stations météorologiques et recueillir les données météorologiques, aider à la planification et la mise en œuvre des brûlages dirigés, travailler au sein des équipes de gestion des incidents et donner de la formation. J’assume aussi parfois le rôle d’agente de service pour la gestion du feu; je dois alors recevoir les appels lorsqu’on rapporte un incendie, affecter les ressources nécessaires et tenir les gestionnaires locaux et nationaux au courant de toute situation en cours. En tant que chef d’équipe de lutte contre les incendies, mon rôle est de veiller à ce que l’équipe et l’équipement soient prêts au cas où des feux de forêt se déclareraient dans le parc, de mettre en œuvre des brûlages dirigés, d’assurer une intervention initiale et des services de suppression en cas de feux de forêt dans le parc ainsi que de fournir une expertise et de l’aide à d’autres organismes partout au Canada (au besoin). Durant l’hiver, habituellement, je vais sur le terrain avec ma scie à chaîne et je participe à des projets de réduction des risques de feux de forêt et d’élimination des arbres dangereux.

Avez-vous un endroit préféré au parc du Mont-Riding?

L’une des raisons pour lesquelles j’aime tant le mont Riding, c’est que je peux choisir mon aventure en fonction de mon humeur du jour. Je peux me rendre dans une prairie ouverte pour humer les fleurs sauvages et ressentir la caresse de la brise, puis visiter l’une des nombreuses prairies naturelles. Je préfère parfois admirer des conifères et me mouiller les pieds dans la forêt boréale. Je peux gagner le côté est du parc où m’attendent de l’herbe à puce, des chênes et d’autres feuillus. Ceci dit, voici mes cinq endroits préférés du parc national du Mont Riding :

  • le lac Moon – j’aime faire le tour du lac au moins une fois par année;
  • la prairie Mitchell;
  • la parcelle d’ormes du Smithsonian Institution Monitoring and Assessment of Biodiversity – ou, en général, les peuplements d’ormes du côté est;
  • la rive nord du lac Clear (pas le secteur des chalets, mais la rive en tant que telle);
  • la terrasse Birdtail.

Quels sont le niveau de scolarité que vous avez atteint et le cheminement professionnel que vous avez suivi pour décrocher votre poste actuel?

Lorsque j’étais enfant, mes parents m’ont inscrite à un programme d’immersion française, donc je crois qu’ils m’ont orientée vers un emploi au gouvernement fédéral! J’ai commencé à étudier en microbiologie à l’Université du Manitoba immédiatement après mes études secondaires, et j’ai travaillé à Parcs Canada durant l’été cette année-là, au poste dont j’avais toujours rêvé enfant, soit préposée à l’entrée nord! Après avoir passé quelques saisons à travailler pour l’Agence pendant mes études universitaires, j’ai conclu que j’aimerais y œuvrer à la conservation des ressources. J’ai été en mesure de changer de programme et j’ai obtenu mon baccalauréat ès sciences en biologie.

Y a-t-il eu, dans votre vie, un événement ou une personne qui vous a marquée et vous a incitée à faire carrière en sciences?

La nature et les sciences m’ont toujours intéressée. J’ai grandi au pied du mont Riding et j’ai toujours aimé y aller. J’étais aussi très curieuse, et je voulais en savoir davantage sur le monde dans lequel je vivais. Initialement, se sont surtout les sciences médicales qui m’attiraient, en particulier les microbes (c’est pourquoi j’ai une majeure en microbiologie). Toutefois, mon point de vue a un peu changé après que j’ai traversé une période où ma santé mentale n’allait pas très bien; j’ai compris l’importance de la nature et du plein air dans ma vie ainsi que leur incidence positive sur ma santé mentale. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment décidé d’entreprendre une carrière en sciences de la nature et de travailler pour Parcs Canada dans le domaine de la conservation des ressources, pour pouvoir vivre et travailler dans des endroits qui me rendent heureuse et être en mesure de protéger ces espaces afin que d’autres aient cette même possibilité.

Quelle est l’expérience la plus mémorable que vous avez vécue sur le terrain?

Elles sont nombreuses : me tenir debout près de pins blancs au sommet de la crête Kindersley, en surplomb de la route 93 Sud, lorsque je travaillais à un feu; admirer le lac Louise depuis le sommet du mont Lipalian; enlever des chênes rouges et des pruches au parc national Kejimkujik après l’ouragan Dorian; explorer la rive nord du lac Supérieur en bateau, en hélicoptère ou à pied dans le parc national Pukaskwa; admirer la vue depuis la pointe Peace dans le parc national Wood Buffalo. Je suis très privilégiée puisque mon travail me permet de voir certains des plus beaux endroits au Canada, mais si je devais choisir une expérience que je n’oublierai jamais, ce serait l’allumage d’un brûlage dirigé à partir d’un canot sur la rivière Birdtail, ici dans le parc national du Mont Riding.

Melanie se détend sur les rives du lac Moon, au parc national du Mont-Riding, avec son chien Runa.

Au cours des cinq à dix prochaines années, que souhaitez-vous accomplir dans votre carrière à Parcs Canada?

C’est une question difficile, car je suis plutôt satisfaite de ce que je fais à l’heure actuelle. Une chose que j’aimerais, ce serait de passer toute une saison des feux sans avoir de problème avec les stations météorologiques, mais je ne pense pas que ça va arriver! Autrement, je souhaite simplement continuer de me perfectionner et d’acquérir de l’expérience au poste que j’occupe actuellement, renforcer mes capacités en tant que membre des équipes de gestion des incidents et réaliser d’autres brûlages dirigés pour préserver la santé de nos écosystèmes.

Avez-vous des passions ou des passe-temps en dehors de votre travail quotidien?

Mon chien (Runa, un elkhound norvégien), le ski de fond et le yoga sont les trois sujets dont je n’arrête pas de parler. Ma passion, c’est le plein air et l’exploration sous toutes ses formes, et j’ai récemment adopté un chien pour m’accompagner dans ces aventures. J’ai aussi commencé à voyager dans d’autres pays pour voir et découvrir de nouveaux écosystèmes ainsi que des plantes et animaux différents… sans oublier tous les délicieux mets dont je peux m’y régaler!

Quels sont vos livres ou films sur la nature préférés? Qu’aimez-vous de ces œuvres?

Aussi cliché que cela puisse paraître, je crois qu’il s’agit de Wild, de Cheryl Strayed. C’est une histoire dans laquelle je me reconnais : une personne qui ne trouve pas sa place dans le monde et qui se redécouvre elle-même, et redécouvre ses forces, par l’immersion dans la nature.

Préférez-vous certaines espèces à d’autres? Si oui, pourquoi?

C’est une question difficile, mais je dirais probablement l’ours noir. Il mange toujours, il est curieux, il grimpe aux arbres et lorsqu’il a assez mangé, il dort pendant des mois. Cela semble plutôt agréable comme vie.

Que diriez-vous sur la science à une fillette de 10 ans?

Probablement ce que je dirais à n’importe qui d’autre au sujet de la science : si le domaine t’intéresse vraiment, n’hésite pas! Les possibilités sont nombreuses pour quiconque dans le domaine. Et j’espère que quand cette petite fille de 10 ans commencera sa carrière dans une quinzaine d’années, on lui demandera plutôt : « Que diriez-vous sur les sciences à un enfant de 10 ans? », parce que rendu là, les sciences et la technologie ne seront plus des secteurs dominés par les hommes, et le milieu de travail sera véritablement empreint de diversité et d’égalité.

Liens connexes

Date de modification :