Thé du Labrador
Parc national Wapusk
Deux espèces de cet arbrisseau odorant sont répandues dans la région de Churchill, y compris dans le parc national Wapusk. Les deux variétés sont pourvues de feuilles vert foncé ternes et coriaces aux bordures légèrement arrondies et au dessous velu. Elles produisent toutes deux des grappes rondes et régulières de fleurs blanches. Il est relativement facile de les différencier, en fonction de leur taille et de leur lieu de croissance.
L’espèce la plus grosse, le Rhododendron groelandicum, pousse dans les forêts d’épinettes noires et d’épinettes blanches de l’intérieur des terres, et elle se retrouve rarement ailleurs. La variété naine, le Rhododendron tomentosum, forme un buisson bas qui porte des feuilles plus petites et plus étroites. Elle pousse au ras du sol, dans la toundra subarctique. Si, par une chaude journée d’été, vous sentez un parfum exquis en vous promenant dans la toundra, il y a fort à parier que vous trouverez, écrasé sous vos pieds, un plant de la variété naine de thé du Labrador.
Cette plante fait l’objet de nombreuses utilisations traditionnelles. Les peuples autochtones et les pionniers européens en faisaient une boisson chaude. La plante est aussi utilisée à des fins médicinales. Diverses concoctions orales, préparées par une personne expérimentée, servent à traiter la diarrhée et la grippe intestinale, les frissons et les maux de tête, les douleurs associées à la dentition chez les nourrissons ainsi que la mauvaise haleine. Des applications topiques peuvent en outre apaiser les douleurs arthritiques, réduire la perte de cheveux et traiter les infections oculaires, les éruptions cutanées, les brûlures, les démangeaisons, les gerçures et les lésions cutanées. Les Autochtones utilisent aussi la plante pour parfumer les sueries en versant de l’eau bouillie avec ses feuilles sur les pierres chaudes. Il est important de noter qu’une préparation inadéquate peut causer des problèmes de santé.
Le thé du Labrador a un autre usage pratique intéressant : il éloigne les insectes. Il suffit d’écraser les feuilles fraîches, de les placer dans un bocal de verre et de les couvrir d’huile d’olive, de pépins de raisin ou de canola. Placez ensuite le bocal sur le bord d’une fenêtre où il sera exposé à beaucoup de soleil et de chaleur. Après deux semaines, filtrez le liquide pour retirer les feuilles écrasées. Vous obtiendrez ainsi un insectifuge biologique sans pesticide qui laissera votre peau douce et parfumée!
Sources d’information sur les utilisations traditionnelles :
- Johnson, Karen. Wildflowers of Churchill, Musée manitobain de l’homme et de la nature, 1987.
- Keane, Kahlee. Labrador Tea, Northroots, octobre-novembre 2009.
- Marles, Robin et coll. Aboriginal Plant Use In Canada’s Northwest Boreal Forest, Ressources naturelles Canada, 2008.
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