Changements climatiques

Quelles sont les répercussions des changements climatiques sur le parc national Kouchibouguac ?

Les répercussions des changements climatiques sur les lieux administrés par Parcs Canada sont complexes, et l'Agence s'est engagée à intégrer des mesures d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques dans son travail.

Les écosystèmes du parc national Kouchibouguac sont façonnés par les processus naturels et le climat qui définissent cet endroit dynamique et en constante évolution. L'accélération des changements climatiques aura de nombreuses répercussions sur toutes les espèces et tous les écosystèmes du parc, dont certaines que nous ne comprenons pas encore tout à fait. En voici quelques exemples :

Pour nos systèmes côtiers, la diminution de la glace de mer du littorale pendant les mois d'hiver entraînera une augmentation de l'érosion, nos côtes étant de plus en plus exposées à l'impact direct des vagues pendant les tempêtes hivernales. Les systèmes de dunes devraient changer et migrer à un rythme accéléré, ce qui aura des répercussions sur certaines de nos espèces les plus rares et les plus sensibles.

Pour nos forêts, le changement climatique se traduira par la disparition de certaines espèces d'arbres et l'arrivée de nouvelles au fur et à mesure que les températures annuelles moyennes augmenteront. Il pourrait également entraîner l'apparition de nouveaux ravageurs et de nouvelles maladies des forêts qui seraient normalement éliminés par les journées d'hiver les plus froides. Les sécheresses prolongées augmenteront le risque d'incendies de forêt, de même que l'abondance des débris ligneux causée par l'augmentation des tempêtes violentes.

Pour nos zones humides, des températures plus élevées pourraient avoir un impact sur les nappes phréatiques et conduire à un assèchement de certaines zones. Ces changements entraîneront probablement une perte nette de zones humides, ce qui aura des répercussions importantes sur les écosystèmes, les étangs disparaissant et les marécages se transformant progressivement en forêts sèches.

En ce qui concerne l'eau douce, nous pouvons nous attendre à une augmentation des inondations le long de nos rivières, mais aussi à une baisse des niveaux d'eau en période de sécheresse. L'irrégularité des niveaux d'eau, l'augmentation du nombre de tempêtes violentes et le réchauffement des températures de l'eau auront un impact sur les chaînes alimentaires des eaux douces de multiples façons, depuis les insectes aquatiques jusqu'à l'omble de fontaine et au saumon atlantique.

Parcs Canada continue de surveiller de près les effets des changements climatiques dans le parc national Kouchibouguac et de perfectionner ses programmes de surveillance afin de mieux comprendre comment les espèces et les écosystèmes réagissent à l'évolution rapide du climat.

Quel sera l'impact des changements climatiques sur les ressources culturelles du parc ?

Le parc national Kouchibouguac se trouve à l'intérieur du Mi'gma'gi, le territoire traditionnel de chasse et de cueillette des Mi'gmaq. Les premières preuves archéologiques de la présence des peuples autochtones à Kouchibouguac et de leur exploitation des ressources naturelles remontent à environ 4 000 ans. Le parc compte de nombreux sites archéologiques autochtones connus, qui datent de la période de l'Archaïque maritime jusqu'à la création du parc à la fin des années 1960. L'accélération de l'érosion, aggravée par l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des tempêtes due au changement climatique, risque de déterrer des objets importants et de menacer d'anciens lieux de sépulture. De même, les repères historiques et les signes de l'occupation plus récente de la région par les communautés acadiennes, tels que les vestiges des fossés et des digues construits dans les vastes marais salés du parc, risquent de disparaître à cause de l'érosion et de l'élévation du niveau de la mer.

Le réchauffement climatique entraînera également le déclin et la disparition d'espèces animales et végétales qui sont des sources importantes de nourriture, de médicaments, d'outils et de matériaux de construction. La disparition de ces espèces, dont beaucoup ont une importance historique et spirituelle, représente un impact social et culturel important et à long terme du changement climatique.

Parcs Canada rappelle aux visiteurs qu'il est illégal de ramasser des plantes, des champignons, des baies, des animaux, des parties d'animaux (y compris les bois), des fossiles, du bois de grève, des roches ou tout autre objet historique ou naturel. Si vous croyez avoir trouvé quelque chose d'important, laissez l'objet sur place et signalez votre découverte au bureau de Parcs Canada le plus proche.

Quel sera l'impact du changement climatique sur les nombreuses activités que j'aime faire lorsque je visite le parc ?

Les activités que nous aimons ne seront pas épargnées par les effets du changement climatique. Par exemple, le changement climatique entraînera probablement une diminution des chutes de neige et une augmentation des dégels et des pluies au milieu de l'hiver, ce qui raccourcira la saison de ski et de raquettes. Le réchauffement des eaux entraînera des changements dans les populations de poissons dans votre coin de pêche préféré. La modification des schémas de migration et des saisons de nidification pourrait décevoir les ornithologues (ou les ravir avec l'arrivée de nouvelles espèces dans notre région), tandis que l'élévation du niveau de la mer et l'érosion qui l'accompagne modifieront les plages populaires des parcs et pourraient nécessiter le déplacement de certains sentiers et terrains de camping. Le réchauffement des températures annuelles contribue à l'expansion de l'aire de répartition de plusieurs espèces de tiques vers des latitudes plus élevées, ainsi que des maladies qu'elles véhiculent. Il sera de plus en plus important d'être attentif aux tiques et de se couvrir lors de randonnées dans des habitats connus pour les tiques.

Quelle est l'importance du problème de l'érosion côtière au parc national Kouchibouguac ?

L'érosion est un processus naturel et essentiel dans toutes les zones côtières. Cependant, les changements climatiques augmentent le taux d'érosion côtière en raison de l'élévation du niveau de la mer, de la réduction de la glace de mer du littorale hivernale et de l'augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Dans le parc national Kouchibouguac, l'érosion côtière et les changements dans les systèmes de cordons dunaires sont surveillés sur une grande partie du littoral du parc. Nos dunes côtières et nos plages sont dynamiques et toujours en mouvement sous l'effet du vent et des vagues. Un équilibre naturel entre l'enlèvement et l'apport de sédiments permet d'obtenir un littoral relativement stable. Lorsque le bilan sédimentaire n'est pas équilibré, l'érosion peut user les matériaux du littoral, entraînant le recul de la côte vers l'intérieur des terres. Largement composée de sable et de tourbe, la côte du parc national Kouchibouguac est particulièrement sensible à l'érosion. À mesure que le climat change, nous surveillerons de près les répercussions de l'élévation du niveau de la mer et des phénomènes météorologiques extrêmes sur les rivages du parc.

Quelle est l'importance du problème de l'érosion côtière au parc national Kouchibouguac ?

L'érosion côtière et le mouvement des sédiments sont des processus naturels qui jouent un rôle important dans la santé des écosystèmes côtiers. Nous reconnaissons que ces écosystèmes dynamiques se déplacent et évoluent constamment, et qu'il faut leur permettre de migrer et de s'adapter en réponse au changement climatique. Bon nombre de nos activités de surveillance en cours, établies de longue date, sont axées sur l'évaluation des changements dans nos habitats côtiers (y compris les dunes, les estuaires et les tourbières côtières) et dans les populations d'espèces côtières en péril. Comprendre les changements qui se produisent dans ces écosystèmes nous permettra d'adapter nos approches de conservation à un climat changeant.

Lorsque l'érosion côtière menace des infrastructures bâties telles que des sentiers, des bâtiments et des campings, Parcs Canada évalue et gère ces situations au cas par cas. Il s'agit parfois de reculer les biens côtiers exposés ou de tester de nouveaux types de structures qui peuvent être facilement déplacées. Ce type de planification est un élément essentiel de notre stratégie d'adaptation au changement climatique et entre régulièrement en jeu. L'été 2022 en a été un bon exemple, lorsque l'ouragan Fiona a causé des dommages aux sentiers et la perte de deux campings dans l'arrière-pays.

Quels sont les exemples de mesures prises par Parcs Canada pour s'adapter aux effets du changement climatique ou les atténuer ?

Le réseau canadien d'aires protégées joue un rôle important dans l'atténuation des effets des changements climatiques en protégeant et en rétablissant des écosystèmes sains et résilients et en contribuant à la conservation et au rétablissement des espèces en péril. Voici quelques exemples de mesures prises par Parcs Canada pour s'adapter aux changements climatiques et en atténuer les effets :

• La culture et la transplantation d'espèces végétales en péril, dans le but de rendre les populations du parc résistantes au climat ;
• Utilisation de sources d'énergie durables et écologiques (p. ex. panneaux solaires photovoltaïques sur le kiosque d'entrée du terrain de camping South Kouchibouguac) ;
• Planification, préparation et renforcement des capacités d'intervention en cas d'événements météorologiques violents (p. ex. ouragans ou tempêtes post-tropicales) ;
• Participation au Programme national de lutte contre les incendies de Parcs Canada et renforcement des capacités d'intervention en cas d'incendie de forêt dans le parc, afin d'améliorer la sécurité des visiteurs et de protéger les écosystèmes forestiers ;
• Installation de stations de recharge pour véhicules électriques ;
• L'abandon des outils à essence au profit d'outils électriques lorsque cela est possible ;
• Planification et construction d'infrastructures résistantes au climat: ;
• Renforcement de la surveillance des espèces et des écosystèmes particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique.

Les fortes tempêtes comme Dorian, Fiona et Lee sont-elles le résultat du changement climatique ?

Il n'est pas rare que des ouragans ou tempêtes post-tropicales atteignent le Canada atlantique à la fin de l'été et à l'automne, et il est impossible de dire si l'une d'entre elles est due au changement climatique. Cependant, nous savons qu'avec le changement climatique et le réchauffement des océans, nous pouvons nous attendre à ce que la fréquence et la gravité des tempêtes extrêmes s'intensifient dans le Canada atlantique. Les effets connus des changements climatiques sur les lieux côtiers comme Kouchibouguac comprennent l'augmentation du taux d'érosion côtière et de l'étendue des inondations pendant les tempêtes.

Parcs Canada continuera de surveiller ces effets et d'autres effets des changements climatiques au fil du temps, de mettre en œuvre des mesures d'atténuation significatives dans la mesure du possible et d'adapter ses approches de conservation des ressources naturelles et culturelles en conséquence..

Comment les divers écosystèmes présents dans le parc national Kouchibouguac peuvent-ils servir d'inspiration pour l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets ailleurs

Les parcs et les aires protégées du Canada font partie d'une "solution fondée sur la nature" au changement climatique, car des écosystèmes sains aident la nature et les gens à s'adapter au changement climatique. Ces lieux conservent la biodiversité, protègent les services écosystémiques, relient les paysages, absorbent et stockent le carbone, renforcent les connaissances et la compréhension, et sert d’inspiration. Voici quelques exemples de la manière dont la nature peut inspirer l'action en faveur du climat :

Les systèmes dunaires, caractérisés par l'ammophile à feuilles étroites et son vaste système racinaire, constituent une première ligne de protection contre l'impact des vagues et les ondes de tempête. Ils jouent un rôle essentiel dans le maintien de la richesse des lagunes estuariennes et des marais salés. Lorsque des cordons dunaires sont présents, les protéger et les restaurer est la meilleure façon de garantir la santé et la résilience des zones côtières.

Les marais salés et autres zones humides côtières constituent une deuxième ligne de défense. Ils réduisent l'énergie des vagues qui arrivent en diminuant leur amplitude et leur vitesse, ce qui permet d'atténuer efficacement les dégâts causés par les tempêtes, les inondations et l'érosion. Avec les estuaires, ces habitats abritent une faune diversifiée et représentent certains des écosystèmes les plus productifs au monde. Les marais salés sont le système de filtration de la nature, interceptant la pollution et fournissant de l'eau propre. Dans la mesure du possible, il est important de ne pas perturber ces zones humides côtières et de leur laisser suffisamment d'espace pour qu'elles puissent migrer vers l'intérieur des terres en réponse à l'élévation du niveau de la mer.

Les forêts sont les poumons de la terre. Elles peuvent constituer d'importants puits de carbone (en absorbant le carbone de l'atmosphère lors de la croissance des plantes et en le stockant dans leurs cellules) et/ou d'importantes sources d'émission de gaz à effet de serre (GES) (lors d'incendies, d'infestations d'insectes ou de récoltes). La protection et la restauration des corridors forestiers profitent à une multitude d'espèces végétales et animales et faciliteront la migration de ces espèces en fonction du réchauffement progressif du climat. La plantation d'une diversité d'arbres résistants au climat, que ce soit dans les zones urbaines ou non urbaines, est un bon moyen d'atténuer le changement climatique.

Lors de la poursuite du développement immobilier, le coût du remplacement des services écosystémiques naturels tels que le contrôle de l'érosion, l'atténuation des inondations ou la filtration de l'eau (infrastructure naturelle) par des services créés par l'homme doit être pris en compte. Il convient de donner la priorité à l'imitation de la nature (solutions basées sur la nature) ou à son intégration dans la conception finale du site.

Qu'est-ce que la compression côtière?/h3>

Les écosystèmes côtiers s'adaptent à l'élévation du niveau de la mer en migrant vers des terres plus élevées. Par conséquent, la compression côtière se produit lorsqu'une infrastructure dure ou un élément naturel du paysage tel qu'une falaise rocheuse empêche la migration naturelle des habitats côtiers vers l'intérieur des terres. Lorsque nous tentons de ralentir l'érosion à court terme en utilisant des éléments tels que des enrochements ou des digues, les habitats côtiers tels que les plages, les dunes et les marais salés se retrouvent "coincés" entre l'élévation du niveau de la mer qui les pousse vers l'intérieur des terres et les structures dures qui stoppent leur migration. Au fil du temps, cette situation peut entraîner une aggravation des inondations côtières et de l'érosion du littoral par rapport à ce qui aurait pu se produire autrement.

Que puis-je faire pour aider à ralentir les changements climatiques lorsque je visite le parc national Kouchibouguac ?

Les changements climatiques peuvent sembler accablants, mais la bonne nouvelle est que les gens et les organisations adoptent de plus en plus des pratiques durables sur le plan environnemental. Les choix individuels peuvent avoir un impact plus important que vous ne le pensez. Vous pouvez faire votre part en réduisant votre empreinte écologique lorsque vous visitez le parc :

• Évitez ou minimisez l'utilisation de génératrices à carburants fossiles.
• Reconsidérez votre choix de transport pour vous rendre au parc, faites du covoiturage avec des amis, optez pour un véhicule électrique et utilisez nos bornes de recharge pour véhicules électriques, ou arrivez même à vélo !
• Réduisez vos kilomètres alimentaires en remplissant votre panier de pique-nique d'aliments locaux et de saison.
• Faites des bagages légers, si vous le pouvez. Laissez le véhicule récréatif à la maison et apportez une tente à la place, ou essayez l'un de nos oTENTiks prêts à camper.
• Faites de petits feux de camp.
• Ne laissez aucune trace. Rapportez ce que vous apportez. Recyclez et compostez ce que vous pouvez, et jetez vos déchets de manière appropriée.
• Restez sur les sentiers et dans les zones d'utilisation désignées et évitez de piétiner la végétation fragile. Vous contribuerez ainsi à réduire la propagation des mauvaises herbes exotiques et à préserver nos espèces végétales indigènes, dont certaines joueront un rôle clé dans notre adaptation au changement climatique.