Espèces en péril

Parc national du Gros-Morne

Les espèces en péril... De quoi s'agit-il?

Les espèces en péril sont celles qui nécessitent des mesures spéciales pour leur conservation. Certaines ont connu des déclins importants sur le plan de l’effectif ou de la répartition et risquent de disparaître à l’échelle locale, voire à l’échelle planétaire. Ces espèces ont besoin de notre aide immédiatement. D’autres ont besoin d’attention pour éviter qu’elles ne connaissent le même sort.

Pourquoi nous préoccuper des espèces en péril?

En protégeant la gamme complète des organismes vivants, nous préservons la santé et la beauté de notre planète. Les écosystèmes qui abritent une riche diversité d’espèces sont souvent en santé et fonctionnent comme ils le devraient.

Comment les espèces en péril sont-elles protégées dans les parcs nationaux?

La Loi sur les parcs nationaux du Canada prévoit la protection de l’ensemble des plantes, des animaux et des objets naturels présents dans les parcs nationaux. Parcs Canada accorde une attention particulière aux espèces inscrites à la Loi sur les espèces en péril (LEP), à celles dont la conservation est considérée comme préoccupantes par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), ainsi qu'à certaines espèces rares à l'échelle provinciale. D’un bout à l’autre du Canada, y compris dans les parcs nationaux, il existe des lois qui nous obligent à protéger et à rétablir les espèces en péril.

Dans le parc national du Gros-Morne, nous avons élaboré un plan d’action visant des espèces multiples afin de garantir la mise en place des mesures voulues pour assurer la survie des espèces en péril du parc. Le plan intégral se trouve ici. Voici certaines des espèces visées, les agresseurs qui les menacent et les mesures que nous prenons pour leur venir en aide :

Chauves-souris : vespertilion brun et vespertilion nordique

Une petite chauve-souris brune s'accroche à l'envers à un tronc d'arbre.
Un vespertilion brun.

Le syndrome du museau blanc est une maladie qui affecte les chauves-souris en hibernation. Il s'agit d'un champignon qui se développe sur leur peau et perturbe leur hibernation. La perturbation de l'hibernation peut entraîner la déshydratation, la famine et, dans de nombreux cas, la mort. Dans les régions du pays où la maladie est présente depuis des années, le taux de mortalité oscille entre 90 et 95 %. Le syndrome du museau blanc a été détecté pour la première fois en 2017 chez les chauves-souris de Terre-Neuve, mais la maladie se propage, et elle a été découverte chez une chauve-souris à moins de 1 kilomètre du parc en 2018. Nous avons surveillé les populations de chauves-souris à Gros-Morne et, bien qu'elles aient considérablement diminué, elles semblent se maintenir à une densité plus faible.

Martre de Terre-Neuve

Une martre regardant à l'extérieur depuis son perchoir dans un arbre.
Une martre de Terre-Neuve.

La martre de Terre-Neuve fait partie de la famille des mustélidés (dont fait également partie la belette). Elle habite dans les forêts matures, où elle chasse des petits mammifères et des oiseaux, et est une agile grimpeuse d'arbres. Il s’agit d’une sous-espèce de la martre d’Amérique qui ne vit qu’à Terre-Neuve, et a connu un tel déclin qu’elle a été désignée en péril au début des années 2000. Le parc national du Gros-Morne a participé aux efforts de rétablissement de la martre de toute l’île par divers moyens : surveillance de l’effectif et de la répartition de la population; cartographie de l’habitat propice et essentiel à l’espèce dans les différents secteurs du parc; promotion du respect de la réglementation sur l’utilisation de fil à collets en laiton (sans danger pour la martre) en vue de réduire les risques de mortalité accidentelle attribuable à la chasse aux collets du lièvre d’Amérique; et réduction de la population d’orignaux pour prévenir toute disparition ou dégradation future de l’habitat de l’espèce. Grâce à ces efforts, la population de martres s’est rétablie dans la majeure partie de leur aire de répartition à Terre-Neuve, y compris à Gros-Morne, ce qui a conduit le COSEPAC à recommander le reclassement de l'espèce dans une catégorie de risque moins élevée. La martre est certes mignonne, mais c’est plutôt sa ténacité qui lui a permis de se rétablir !

Thélyptère de Quelpart

Un groupe de fougères d'un vert éclatant poussant dans la forêt, avec un employé de Parcs Canada en arrière-plan.
En 2017 plus de 1300 thélyptères de Quelpart furent comptées dans de nouvelles zones de recensement. Nous pourrons désormais compter sur ces zones représentatives pour suivre l'évolution de la population.

La thélyptère de Quelpart est connue principalement dans l’Est de l’Asie et dans l’Ouest de l’Amérique du Nord. Sur le continent nord-américain, son seul lieu de croissance connu à l’est des Rocheuses se trouve dans le parc national du Gros-Morne, où elle a été recensée dans une seule vallée alpine. En raison de son isolement et de sa rareté, il est très important de surveiller et de protéger cette population. Pour empêcher toute perturbation de l’habitat et assurer la survie à long terme d’une population viable, Parcs Canada a délimité une zone de préservation spéciale autour du secteur où pousse cette fougère. Par ailleurs, d’autres plantes de thélyptères de Quelpart ont été découverts pendant un recensement de la population en 2017, de sorte que le plan directeur de 2019 du parc prévoit l’agrandissement de cette zone afin de mieux protéger l’espèce.

Le frêne noir

Un frêne sain et feuillu pousse à côté d'une route dans le parc national du Gros-Morne.
Le frêne noir.

Le frêne noir est l'arbre natif le plus rare du parc national du Gros-Morne. C'est un arbre à feuilles caduques de taille moyenne. Il a de grandes feuilles multilobées, semblables à celles du sorbier (connu localement sous le nom de « dogberry »), et on le trouve le plus souvent sur les sols humides des basses terres et des plaines inondables. Son aire de répartition dans la province est limitée à la côte ouest de Terre-Neuve, de Bonne Bay à Flat Bay, et à l'est jusqu'à Springdale.

Les préoccupations concernant le frêne noir ont augmenté en raison de l'introduction de l'agrile du frêne en Amérique du Nord. Ce coléoptère envahissant originaire d'Asie et a eu un effet dévastateur sur les frênes de l'Ontario à la Nouvelle-Écosse. Par conséquent, le frêne noir est maintenant considéré comme une espèce en péril et, même si l'agrile du frêne n'est pas encore arrivé à Terre-Neuve, il est important de prendre des précautions et des mesures préventives pour assurer la santé des frênes du Gros-Morne.

Comme première étape, l’équipe de la santé des forêts au parc national du Gros Morne a commencé un relevé du frêne noir en 2022. Cette étude poursuit deux objectifs clés. Premièrement, cartographier la répartition et le nombre de frênes au Gros Morne. Deuxièmement, réaliser une évaluation de base de la santé des arbres. Les données recueillies pour chaque arbre comprennent son emplacement, sa hauteur, son diamètre, sa santé, l'ampleur des dommages causés par le broutage des orignaux et les signes de l'agrile du frêne.

Le relevé mené jusqu'à maintenant a déjà confirmé que le frêne noir est présent à plus d'endroits au Gros-Morne qu'on ne le savait auparavant, et jusqu'à présent, plus de 1 600 arbres ont été recensés dans 17 endroits différents!

Arnica de Griscom

Une fleur jaune poussant sur un sol rocheux.
Arnica de Griscom.

L'arnica de Griscom est une plante de taille moyenne de la famille des tournesols qui produit des fleurs jaune vif qui ressemblent à des marguerites. Elle pousse sur des sols rocheux calcaires, et on la trouve dans seulement huit sites autour du golfe du Saint-Laurent, y compris à trois endroits à Terre-Neuve: au lieu historique national de Port au Choix, sur l'île Saint-Jean, et au parc national du Gros Morne. Compte tenu de son aire de répartition restreinte, l'arnica de Griscom a été désignée espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril en 2019. Au Gros-Morne, une petite population d’arnica de Griscom s’accroche au bas de falaises du sommet d’une montagne. Elle pousse en groupes denses, se propageant par rhizomes, et s’implante souvent avec deux espèces étroitement apparentées et d'apparence similaire : l'arnica laineuse et l'arnica à longues feuilles.

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