Plan directeur du parc national du Canada
des Hautes-Terres-du-Cap-Breton,
2022

Quatre images - Une femme avec un tambour à main, une famille qui cuisine sur un feu de camp, un employé de Parcs Canada en train de travailler sur le terrain, une chaise rouge avec vue sur l'océan.

Note aux lecteurs

La santé et la sécurité des visiteurs, du personnel et de l’ensemble de la population canadienne sont de la plus haute importance. Parcs Canada suit les conseils et les orientations des experts en santé publique pour limiter la propagation de la COVID 19 tout en permettant aux Canadiens et Canadiennes de découvrir le patrimoine naturel et culturel du Canada.

Parcs Canada reconnaît que la pandémie de la COVID-19 peut avoir des effets imprévisibles sur le Plan directeur du parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Parcs Canada informera les peuples autochtones, les partenaires, les intervenants et le public de ces répercussions dans le cadre de la mise à jour annuelle sur la mise en œuvre de ce plan.


Avant-propos

Steven Guilbeault

L’honorable Steven Guilbeault
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada

D’un océan à l’autre, les lieux historiques nationaux, parcs nationaux et aires marines nationales de conservation sont une source de fierté pour toute la population canadienne. Ils reflètent le patrimoine naturel et culturel du Canada et racontent qui nous sommes, y compris les histoires, les cultures et les contributions des peuples autochtones.

Ces endroits prisés sont une priorité pour le gouvernement du Canada. Nous sommes résolus à protéger le patrimoine naturel et culturel, à élargir le réseau d’aires protégées et à contribuer au rétablissement des espèces en péril.

Nous devons en même temps continuer d’offrir des activités et des programmes innovateurs sur place et à distance pour permettre à un nombre accru de Canadiens et de Canadiennes de faire l’expérience de ces destinations emblématiques et de découvrir l’histoire, la culture et l’environnement.

En collaboration avec les communautés autochtones et des partenaires clés, Parcs Canada protège et restaure les lieux historiques et parcs nationaux; permet aux gens de découvrir l’histoire et la nature et de s’en rapprocher; contribue à maintenir, pour les collectivités locales et régionales, la valeur économique de ces lieux.

Ce nouveau Plan directeur du parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton vient appuyer cette vision.

Les plans directeurs sont élaborés par une équipe dévouée de Parcs Canada après de vastes consultations auprès de partenaires autochtones, d’autres partenaires et parties prenantes, de collectivités environnantes, et de visiteurs passés et présents. J’aimerais remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ce plan pour leur dévouement et leur esprit de collaboration.

À titre de ministre responsable de Parcs Canada, j’applaudis à cet effort concerté, et j’ai le plaisir d’approuver le Plan directeur du parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.

Steven Guilbeault
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada

Recommandations

Recommandé par :

Ron Hallman

Président et directeur général
Parcs Canada


Andrew Campbell

Vice-président principal, Direction générale des opérations
Parcs Canada


A. Blair Pardy

Directeur, Unité de gestion du Cap-Breton
Parcs Canada


Résumé

Le parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton a été désigné parc national en 1936. Il se trouve à Unama’ki, un district de Mi’kma’ki, territoire traditionnel et non cédé des L’nu’k, maintenant appelés Mi’kmaq. Le parc protège à tout jamais un exemple représentatif de la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes, que les générations actuelles et futures de Canadiens et Canadiennes, et de visiteurs de partout dans le monde peuvent découvrir et admirer. Situé à environ cinq heures de route d’Halifax et à deux heures de route de Sydney, en Nouvelle-Écosse, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est principalement connu pour ses possibilités de randonnée, de camping et d’expériences culturelles. L’endroit offre des vues côtières spectaculaires depuis la route Cabot Trail, une route panoramique de réputation mondiale qui ceinture le parc et attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année.

Avec ses plateaux vallonnés, ses vallées encaissées, ses côtes accidentées et ses forêts acadiennes et boréales, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton protège, conserve et met en valeur les écosystèmes du parc et le riche patrimoine culturel des habitants, notamment les cultures mi’kmaq, acadienne et gaélique. Parcs Canada collabore de près avec les communautés avoisinantes, dont certaines comptent sur les routes du parc pour leurs déplacements, et avec l’industrie touristique dans son ensemble, laquelle sert les visiteurs dans le nord du Cap-Breton, entre autres à Chéticamp, à Pleasant Bay, à Cape North et à Ingonish.

Le présent plan directeur vient remplacer celui de 2010. Il a été préparé en collaboration avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, ainsi qu’avec la participation des communautés locales, des exploitants et des organisations de l’industrie touristique, des groupes voués à l’histoire et à la culture, des groupes locaux et régionaux qui s’intéressent au développement économique et à la conservation, des municipalités locales, de la province de la Nouvelle-Écosse, des visiteurs, et du grand public canadien.

Nous avons défini quatre stratégies clés assorties d’objectifs connexes qui fournissent au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton une orientation de gestion stratégique pour les dix prochaines années.


Stratégie clé 1
Un chemin vers la gestion partagée avec les Mi’kmaq

Cette stratégie clé reconnaît le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton comme un lieu revêtant une importance culturelle et spirituelle pour les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse. Le plan directeur vise à créer davantage de possibilités pour les Mi’kmaq de se rapprocher du parc, d’y être présents, d’y pratiquer des activités fondées sur leurs droits et de jouer un rôle accru dans la gestion partagée de l’endroit. L’augmentation du nombre de programmes d’interprétation du patrimoine, d’activités, de célébrations et de possibilités de retombées économiques dirigées par les Mi’kmaq est mise en exergue, de même que les efforts visant à établir une structure de gestion partagée dans l’esprit et l’intention des négociations en cours concernant la mise en œuvre des droits.


Stratégie clé 2
Des objectifs de conservation communs en contexte de changement

Cette stratégie clé est axée sur le partage des responsabilités pour ce qui est de la conservation de l’intégrité écologique et des ressources culturelles au sein du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Les objectifs de cette stratégie clé consistent à acquérir davantage de connaissances sur les écosystèmes et à adopter des mesures de conservation en collaboration avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et les organisations de conservation. Plus précisément, ces objectifs visent à comprendre les effets des changements climatiques et à trouver des solutions d’adaptation, à maintenir la qualité des habitats, notamment ceux des espèces en péril, et à mieux comprendre les ressources et les valeurs culturelles du parc. Cette stratégie clé met également l’accent sur la nécessité de voir à ce que les connaissances occidentales et mi’kmaq soient harmonieusement tissées ensemble pour favoriser la prise de décisions fondées sur des données probantes dans la gestion du parc.


Stratégie clé 3
Une destination inspirée par la communauté, la nature et la culture

Cette stratégie clé met l’accent sur le rôle du parc en tant que partenaire local important dans l’industrie du tourisme durable et facteur d’attraction emblématique pour la région. Elle décrit les intentions d’envisager l’offre d’expériences en basse saison, d’équilibrer la fréquentation durable et de respecter les attentes et les capacités des utilisateurs du parc. Cette stratégie accroît également les possibilités pour les entreprises locales et mi’kmaq d’offrir des services aux visiteurs et explore des moyens d’attirer davantage de visiteurs et de nouveaux marchés, tout en permettant à la population canadienne de découvrir le parc grâce à des initiatives de diffusion externe et de partenariat.


Stratégie clé 4
Optimisation des activités afin de rapprocher la population canadienne du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Cette stratégie clé vise l’amélioration de l’état général des biens et des activités du parc grâce à l’établissement de partenariats avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et des fournisseurs de services. Elle présente des objectifs relatifs à l’écologisation des activités, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la diminution des déchets solides et des pertes en eau, à l’amélioration de l’inclusion et de l’accessibilité universelle et à l’intégration de stratégies d’adaptation au changement climatique.


Introduction

Parcs Canada administre l’un des plus beaux et des plus vastes réseaux de lieux naturels et historiques protégés du monde. Son mandat consiste à protéger et à mettre en valeur ces lieux pour que puissent en profiter les générations d’aujourd’hui et de demain. La gestion stratégique et axée sur le futur de chaque lieu historique national, parc national, aire marine nationale de conservation et canal historique administré par Parcs Canada appuie la vision de l’Agence :

Les trésors historiques et naturels du Canada occuperont une place de choix au cœur de la vie des Canadiens et des Canadiennes, perpétuant ainsi un attachement profond à l’essence même du Canada.

En vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada et de la Loi sur l’Agence Parcs Canada, Parcs Canada doit préparer un plan directeur pour chaque parc national. Le Plan directeur du parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, une fois approuvé par le ministre responsable de Parcs Canada et déposé au Parlement, permet de s’assurer que Parcs Canada respecte son obligation de rendre compte à la population canadienne en décrivant comment la gestion du parc mènera à des résultats mesurables appuyant le mandat de l’Agence.

Les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse sont des partenaires importants dans l’intendance du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, avec des liens aux terres et aux eaux depuis les temps immémoriaux. Les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, les intervenants, les partenaires et la population canadienne ont participé à la préparation du plan directeur, contribuant ainsi à l’établissement de l’orientation future du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Le plan décrit une orientation claire et stratégique pour la gestion et l’exploitation du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton en formulant une vision, des stratégies et des objectifs clés. Parcs Canada rendra compte chaque année des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs du plan directeur, et il procédera à l’examen de ce dernier tous les dix ans ou avant, au besoin.

Ce plan directeur n’est pas une fin en soi. Parcs Canada favorisera un dialogue ouvert sur sa mise en œuvre, pour s’assurer qu’il reste pertinent et significatif. Le plan sera l’axe autour duquel s’articulera l’engagement continu et la consultation, le cas échéant, à l’égard de la gestion du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton dans les années à venir.


Importance du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Le Cap-Breton est habité depuis des millénaires par divers groupes autochtones. L’actuel Cap-Breton, ou Unama’ki, fait partie du Mi’kma’ki, territoire traditionnel et non cédé Footnote 1 des L’nu’k, maintenant appelés Mi’kmaq.

Le parc a été créé en 1936 à la suite de nombreuses pressions exercées par la province de la Nouvelle-Écosse concernant l’établissement d’un parc national. Plusieurs régions de la Nouvelle-Écosse ont été considérées, et le nord du Cap-Breton a finalement été choisi. Premier parc national créé au Canada atlantique et plus grand de tous dans les Maritimes, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton protège 948 kilomètres carrés de la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes. Cette région naturelle, qui est également représentée par le parc national Fundy au Nouveau-Brunswick, se distingue par des plateaux ondulés coupés par des vallées encaissées et des rivières tombant en cascade.

Les Mi’kmaq ont aidé de nombreuses vagues d’immigrants européens à s’adapter à leur nouvelle vie sur l’île du Cap-Breton. Aujourd’hui, les ressources culturelles du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton témoignent de ce vaste pan de l’histoire, comme les sites autochtones et les vestiges de l’établissement des Acadiens, des Écossais, des Irlandais, des Français, des Basques et des Portugais, entre autres cultures. Le parc contient également plusieurs bâtiments patrimoniaux reconnus, tels que la résidence du directeur du parc, le bureau de l’administration, le bureau de renseignements (maintenant le bureau des gardes de parc) au Complexe administratif d’Ingonish et l’abri Lone Shieling, une réplique de l’habitation des fermiers écossais.

Au début des années 1900, alors que le secteur du tourisme connaissait un essor, on exerçait des pressions sur le gouvernement provincial afin qu’il améliore et achève un parcours touristique dans le secteur nord du Cap-Breton. Aménagée dans les années 1920, la Cabot Trail est une route panoramique de renommée mondiale qui offre des points de vue époustouflants sur le littoral et les hautes terres. Au total, un tiers de la Cabot Trail traverse le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton; elle est la seule artère de transport qui relie les collectivités dans le nord du Cap-Breton.


Contexte de planification

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton se trouve à Unama’ki, un district de Mi’kma'ki, le territoire traditionnel et non cédé des Mi’kmaq. Ce secteur de la partie nord du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, se trouve à environ cinq heures de route d’Halifax et à deux heures de route du centre régional le plus proche, Sydney (carte 1). Le parc figure souvent sur l’itinéraire des visiteurs du Cap-Breton, tout comme certains lieux patrimoniaux tels que le lieu historique national Alexander-Graham-Bell (Baddeck) et le lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg (Louisbourg). Élément touristique et moteur économique importants pour cette économie principalement rurale et axée sur les ressources, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est une source d’emplois et un point d’ancrage pour l’industrie touristique de l’île. Les collectivités voisines importantes comprennent les communautés mi’kmaq d’Eskasoni, de Membertou, de Potlotek, de We’koqma’q, de Wagmatcook et de Maliko’ej; la collectivité à majorité acadienne de Chéticamp, « porte d’entrée » du parc située à l’ouest; Pleasant Bay, Cape North et Neil’s Harbour au nord; ainsi qu’Ingonish et Ingonish Beach, autres communautés « porte d’entrée » du parc situées à l’est.

Le parc fait partie de l’écosystème élargi des hautes terres du Cap-Breton et est entouré d’autres secteurs protégés, dont les aires de nature sauvage de Pollets Cove-Aspy Fault, de la rivière Margaree, de la lande Jim Campbells et de la rivière French, le parc provincial Cape Smokey, la réserve naturelle de l’île de Chéticamp et la future aire de nature sauvage de la rivière Ingonish. Parcs Canada collabore avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki au rétablissement de la connectivité du paysage entre le parc national, l’aire protégée et de conservation autochtone Kluskpa et la réserve de biosphère du lac Bras d’Or. Les gestionnaires du parc reconnaissent l’importance d’encourager la création de nouvelles aires protégées et d’améliorer la connectivité du paysage, notamment en établissant des relations entre les Autochtones, le milieu universitaire et d’autres organisations, ce qui contribue à l’intégrité et à la résilience du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et de l’écosystème élargi.

Le parc protège un exemple représentatif de la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes. Le paysage saisissant du parc, caractérisé par des collines verdoyantes, des vallées, des rivières et des côtes étendues, permet à divers écosystèmes d’exister. Les forêts forment l’écosystème dominant du parc, recouvrant près de 69 pour cent de sa superficie. Les hautes terres abritent principalement une région forestière boréale, tandis que les basses terres sont caractérisées par une région forestière acadienne. On y trouve également des terres humides et des écosystèmes d’eau douce, ainsi que des littoraux maritimes à l’est et à l’ouest. Le rapport d’évaluation de l’état du parc de 2018 indique que les milieux humides et les écosystèmes d’eau douce sont en « bon » Footnote 2 état, mais que l’écosystème forestier est dans un état « médiocre » quoique stable.

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton sert d’habitat à diverses espèces des forêts acadiennes et boréales, dont 40 types de mammifères terrestres tels que l’orignal, le coyote et le lièvre d’Amérique; des espèces d’oiseaux forestiers et côtiers; ainsi que des poissons d’eau douce, comme l’omble de fontaine, l’anguille d’Amérique et le saumon de l’Atlantique. Plusieurs espèces du parc sont menacées ou en péril, notamment le vespertilion brun, la chauve-souris nordique, la grive de Bicknell, l’anguille d’Amérique et le saumon de l’Atlantique.

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton fait face à des problèmes écologiques à l’échelle du territoire, qui sont liés notamment aux changements climatiques et au broutage excessif par les orignaux. L’Institut des ressources naturelles Unama’ki, des organisations de protection de l’environnement et des ministères, dont le ministère des Ressources naturelles et des Énergies renouvelables de la Nouvelle-Écosse, et Pêches et Océans Canada, travaillent en étroite collaboration avec Parcs Canada dans les domaines de la recherche et de la surveillance.

Le parc abrite des ressources culturelles et présente une longue histoire d’occupation humaine, y compris d’utilisation par les Autochtones, mais il faut mener davantage d’activités de recherches, notamment des travaux d’archéologie collaborative, car il en reste encore beaucoup à découvrir sur le patrimoine culturel du parc afin d’assurer efficacement sa conservation et sa mise en valeur.

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est un moteur économique essentiel et l’épine dorsale de l’industrie touristique de l’île. Les gens visitent le parc avant tout pour pratiquer le camping et la randonnée et pour parcourir la Cabot Trail. En 2019-2020, le nombre de visiteurs du parc se chiffrait à 301 270, une hausse totale d’environ 22 pour cent comparativement aux cinq années précédentes. Généralement, les utilisateurs du parc en sont à leur première visite et font partie de groupes composés d’adultes seulement. Un tiers des visiteurs arrivent de l’étranger, et les deux tiers des visiteurs canadiens viennent de l’extérieur de la région de l’Atlantique. Une baisse très importante du nombre de visiteurs a été observée au début de la pandémie de COVID-19, mais la fréquentation devrait atteindre rapidement le niveau d’avant la crise sanitaire à mesure que les restrictions de voyage sont levées.

Le long de la Cabot Trail, on trouve de nombreuses haltes routières qui offrent des points de vue saisissants. Ces arrêts sont pourvus de panneaux d’interprétation, dont de nouveaux panneaux trilingues affichant des informations en mi’kmaq, en français et en anglais. Le parc compte deux centres d’accueil : l’un à l’ouest, près de Chéticamp, et l’autre à l’est, à Ingonish, là où se trouve également le complexe administratif du parc. Le parc comprend six terrains de camping dans l’avant-pays et compte environ 360 emplacements de camping et 20 tentes oTENTik dans les trois plus grands terrains de camping, soit Chéticamp, Broad Cove et Ingonish Beach. Le parc offre également un terrain de camping dans l’arrière-pays, le terrain de l’anse Fishing, qui comprend huit emplacements. De plus, le parc propose cinq aires de fréquentation diurne ou de pique-nique et quelque 130 kilomètres de sentiers de randonnée dans l’avant-pays. Bien que Parcs Canada soit le propriétaire du Keltic Lodge et du terrain de golf Highland Links, de tierces parties en assurent la gestion conformément à un contrat de location. Entre 2015 et 2019, Parcs Canada a investi plus de 120 millions de dollars dans les infrastructures du parc, notamment les centres d’accueil, les installations destinées aux visiteurs, les aires de fréquentation diurne, les stationnements, les sentiers, les terrains de camping ainsi que les routes et les ponts (carte 2).

Le personnel du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton tisse des liens toujours plus étroits avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, notamment pour ce qui est de la gestion et de la surveillance conjointes des écosystèmes et de l’offre de programmes pour les visiteurs. Au cours des six dernières années, le parc a collaboré étroitement avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki sur des questions de gestion des ressources d’intérêt commun, notamment la gestion des orignaux, la gestion et l’utilisation des forêts et la gestion des écosystèmes aquatiques. Le Comité consultatif d’Unama’ki Parcs Canada—Mi’kmaq, un groupe établi dans le cadre d’une entente provisoire avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, fournit une orientation en matière de gestion sur des questions qui présentent un intérêt pour les Mi’kmaq. Ce comité consultatif comprend des représentants des communautés mi’kmaq de Membertou, Wagmatcook, We’koqma’q, Potlotek, Eskasoni et Paqtnkek. Conclue en 2012 et reconduite en 2017, l’entente provisoire énonce la relation entre Parcs Canada et les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse pendant que les négociations se poursuivent. L’entente provisoire devrait être remplacée une fois les négociations terminées.

En outre, le parc tire parti de collaborations entretenues avec un grand éventail d’autres partenaires. L’association coopérante du parc, Les Amis du Plein Air, tient la librairie Le Nique au centre d’accueil de Chéticamp. La Société Saint-Pierre travaille en étroite collaboration avec la direction du parc pour promouvoir la culture, la langue et la communauté acadiennes, et favoriser le développement économique et touristique de la région. Parmi les autres partenaires principaux du développement économique et commercial, on compte l’Ingonish Development Society, l’association Destination Cape Breton et Tourism Nova Scotia. La direction du parc travaille également en étroite collaboration avec les municipalités des comtés d’Inverness et de Victoria ainsi qu’avec d’autres parties concernées par les mesures d’urgence et la gestion des feux de forêt.

Map 1: Regional setting - La version textuelle suit.
Carte 1 : Cadre régional — La version textuelle

Carte des provinces de l’Atlantique, montrant l’emplacement du parc national des Hautes Terres du Cap Breton dans la partie nord de l’île du Cap Breton (Nouvelle Écosse). Une légende numérotée donne la liste des autres parcs nationaux et lieux historiques nationaux du Canada administrés par Parcs Canada en Nouvelle Écosse.

  1. Complexe de défense d’Halifax : Citadelle d’Halifax, Redoute York, Fort McNab, Île Georges, Tour Prince de Galles
  2. Kejimkujik
  3. Port Royal
  4. Grand Pré
  5. Fort Anne
  6. Fort Edward
  7. Établissement Melanson
  8. Îles Canso
  9. Alexander Graham Bell
  10. Marconi
  11. Forteresse de Louisbourg
  12. Canal de St. Peters
Carte 2 : Services et installations destinés aux visiteurs dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton - La version textuelle suit.
Carte 2 : Services et installations destinés aux visiteurs dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton — La version textuelle

Carte des contours ombragée du parc national des Hautes Terres du Cap Breton, montrant l’emplacement de la piste Cabot, d’autres routes revêtues et non revêtues, de sentiers de randonnée et de voies d’accès dans le parc. Un symbole représentant une banque indique les installations et les services destinés aux visiteurs offerts à divers emplacements. Les noms des sentiers sont donnés dans une liste numérotée comme suit :

  1. Acadien
  2. Trous de saumons
  3. Buttereau
  4. Buttereau
  5. Vieux chemin du Cap Rouge
  6. Ruisseau Corney
  7. Skyline
  8. Tourbière
  9. Lac Benjie’s
  10. Fishing Cove
  11. Ruisseau MacIntosh
  12. Lone Shieling
  13. Aspy
  14. Colline Mica
  15. Pin gris
  16. Côtier
  17. Jigging Cove
  18. Anse Green
  19. Mont Broad Cove
  20. Lac Warren
  21. Belvédère de l’étang Branch
  22. Franey
  23. Vallée de la Clyburn
  24. Middle Head
  25. Belvédère du lac Freshwater
  26. Lac Freshwater

Élaboration du plan directeur

L’ébauche du plan directeur du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton a été réalisée en consultation avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, ainsi qu’avec la participation d’intervenants et de partenaires importants du parc, notamment l’association coopérante Les Amis du Plein Air, la Société Saint-Pierre, des communautés locales, deux municipalités de la région, des organisations de développement économique de la région, des entreprises et associations touristiques, des groupes de conservation et la province de la Nouvelle-Écosse.

Pendant le processus d’élaboration de l’ébauche du plan directeur, les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse ont été mobilisés, notamment par le truchement du bureau de négociation Kwilmu’kw Maw-klusuaqn et du Comité consultatif Unama’ki Mi’kmaq de Parcs Canada. L’ébauche du plan a été examinée de façon informelle par le bureau de négociation Kwilmu’kw Maw-klusuaqn et l’Institut des ressources naturelles Unama’ki en mars et avril 2021. Les commentaires issus de cet examen officieux ont été intégrés dans l’ébauche du plan. À l’étape finale de la consultation, le plan a fait l’objet de modifications supplémentaires en fonction d’autres commentaires ayant été reçus. Il a été préparé dans le respect de l’esprit et des intentions des négociations sur la reconnaissance des droits et l’autodétermination des Autochtones, et une attention particulière a été accordée aux principes clés exprimés par les Mi’kmaq. La gestion du parc tiendra compte des résultats issus de ces négociations.

À l’hiver 2020, les intervenants du parc, les collectivités locales et la population canadienne ont été invités à faire part de leurs commentaires sur une ébauche de vision du parc et les principaux enjeux liés à la gestion afin d’orienter l’élaboration de l’ébauche du plan directeur. Une plateforme de consultation en ligne a attiré plus de 1 200 visiteurs, et 204 personnes ont répondu au sondage en ligne. Des séances en personne avec les intervenants et des séances destinées au personnel ont également eu lieu. À l’automne 2021, les intervenants et la population canadienne ont été invités à se rendre sur le site Web public du parc pour prendre connaissance de l’ébauche du plan et faire part de ses commentaires; neuf personnes ou organisations ont alors présenté des observations écrites. Une séance à l’intention du personnel a également eu lieu, ce qui a permis aux employés de formuler des commentaires oralement ou par écrit. Tous les commentaires sur l’ébauche du plan ont servi à l’élaboration de la version définitive du plan.


Vision

La présente partie énonce la vision du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton pour les quinze à vingt prochaines années.

Fort de son littoral spectaculaire et de ses paysages diversifiés, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton protège un exemple représentatif de la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes et offre aux visiteurs des occasions de découvrir et d’apprécier cet endroit à tout moment de l’année.

Situé à Unama’ki, un district du Mi’kma’ki, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton revêt une importance culturelle et spirituelle forte pour les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse. Les Mi’kmaq continuent d’assurer l’intendance du parc en collaborant avec Parcs Canada à tous les aspects de la gestion du parc selon les principes mi’kmaq de la « double perspective » Footnote 3 et du Netukulimk Footnote 4. Les liens physiques et spirituels qu’entretiennent les Mi’kmaq avec le parc sont solidifiés et honorés grâce à la présence croissante de ce peuple dans le parc, à son utilisation accrue du parc, notamment par la pratique d’activités fondées sur les droits, et à la création de retombées économiques. Les Mi’kmaq racontent leurs récits dans leurs propres mots.

Le paysage dynamique du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton s’adapte aux changements climatiques et favorise la biodiversité grâce à des écosystèmes qui se portent bien. Le patrimoine culturel du parc est mieux compris et les ressources culturelles sont conservées et mises en valeur avec la collaboration des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et les communautés culturelles. Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton fait preuve de leadership en matière d’environnement en investissant dans des technologies vertes qui appuient des activités viables dans le parc.

Les visiteurs qui choisissent de suivre la Cabot Trail, réputée dans le monde entier, prolongent leur séjour et peuvent profiter toute l’année des possibilités exceptionnelles de randonnée, de camping et de cyclisme offertes dans le parc. L’offre est adaptée aux besoins, aux capacités et aux identités sociales des différents visiteurs. Davantage de Canadiens et de Canadiennes découvrent les histoires du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, y compris celles des peuples et des cultures d’hier et d’aujourd’hui.

En tant que figure de proue du tourisme régional et catalyseur de la croissance économique dans le nord du Cap-Breton, Parcs Canada contribue à renforcer les partenariats entre le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et les communautés et entreprises avoisinantes, favorisant ainsi les possibilités au chapitre de la prospérité régionale.

Ula ewikasik ta’n ketu’-tl-lukutiek wejku’aql newtiska’q jel na’n te’sipunqekl mi’soqo tapuiskekipunqekl wjit Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew: Tetuji wlamu’k pemjajika’sik aqq tel-mili-ankamkuk kmitkinu, Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew anko’tmi’tij napeke’sikn Kji’kmukewey Wenujuey Espaqmikek Wksitqamuey Maqamikew wjit wenik Kanata kisi-nmitunew aqq l’ta’new ne’kaw.

Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew etek Unama’kik, pkesikn Mi’kma’ki aqq ne’kaw kepmite’tmi’tij aqq ketlewite’tmi’tij Mi’kmaq wikultijik No’pa Sko’sia. Ne’kaw Mi’kmaq kelo’tmi’tij aqq anko’tmi’tij ula maqamikew, apoqntmi’tij teli-anko’tmumk ula maqamikew, ekina’mua’tiji Parks Kanata-ewe’k lukewinu’k tel-maliaptmumk maqamikew wije’wmumkl Mi’kmawe’l Kina’matnewe’l teluisikl Netuklimk aqq Etuaptmumk. Ta’n Mi’kmaq tel- kepmite’tmi’tij aqq ketlewite’tmi’tij ula maqamikew melkiknewa’tumk aqq wi’kipatmumk, alsumsultijik L’nu’k tli-alta’new aqq we’wmnew maqamikew wije’wmi’titl Mi’kmawe’l koqqwaja’taqnn aqq kisi-pkwatanew. Mi’kmaq a’tukwatmi’titl aknutmaqnmual ewe’wmi’tij wsitunuew.

Tel-pilua’sik maqamikew Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew wije’wk tel-pilua’sikl teli-punqekl, mimaju’nik wsitqamuey aqq wela’toq telikwek koqoey kisoqe’k aqq apaqtuk. Telo’ltimkewey aji-wli-nsitmumk aqq Lnui-kjijitaqn anko’tmumk aqq ekina’muemk maw-lukutimkik No’pa Sko’siaewe’k Mi’kmaq aqq wutanl. Wsitqamuey Teli-wli-pma’tumk nemitumk Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew, iko’tumk menaqaj teli-anko’tmumk wsitqamuey kulaman menaqaj tl-pmiatew tel-lukutimk na’te’l.

Wenik pejita’jik naji-alta’jik Cabot Trail kesatmi’tij siawqatmu’ti’tij elta’titl welamu’kl allika’timkl, etli-ktuknimkl aqq al-paysikla’mumkl etekl te’sipunqek, wjit ta’n pasik telaskma’tij aqq teli-ksua’lsulti’tij tel-milamuksultijik pejita’jik. Pemi-atelkik wenik Kanata pem-kina’masultijik aknutmaqnn wjit Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew, we’kaw aknutmaqnn wjit wenik tleyawultijik tett aqq ta’n telo’ti’tij wejkwa’taqnik aqq kiskuk.

Nikana’tu’tij peji-mittukutimk aqq apoqntmi’tij teli-pkwatekemk Oqwatnuke’l Unama’kik, Parks Kanata apoqntik tel-maw-lukuti’tij Unama’kik Espaqmikek Kmitkinuey Anko’tasik Maqamikew aqq wutanl aqq mtmo’taqne’l etekl kiwto’qiw, apoqntmi’tij ta’n tl-wljaqo’ltiten tett.


Stratégies clés

Quatre stratégies clés sont proposées pour la gestion du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton au cours des dix prochaines années. Ces stratégies, ainsi que les objectifs et cibles qui leur sont associés, sont axées sur la réalisation de la vision au moyen d’une approche intégrée pour la gestion du parc. Lorsque possible, les cibles ont été priorisées et sont accompagnées de dates précises. Lorsqu’aucune date n’est mentionnée, c’est que la cible sera atteinte dans la période visée par le plan en fonction des possibilités, des priorités annuelles et de la capacité de Parcs Canada. Des mises à jour annuelles sur la mise en œuvre seront données aux Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, aux partenaires, aux intervenants et au grand public.


Stratégie clé 1
Un chemin vers la gestion partagée avec les Mi’kmaq

Les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse considèrent le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton comme un lieu d’importance culturelle et spirituelle, car il se trouve à Unama’ki, un district de Mi’kma’ki, territoire traditionnel et non cédé des Mi’kmaq. Les Mi’kmaq sont davantage présents sur le territoire et jouent un rôle accru dans la gestion du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, y compris dans la pratique d’activités de récolte importantes sur le plan culturel.

Les responsables du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse entretiennent depuis longtemps de bonnes relations, lesquelles se sont établies grâce aux diverses initiatives de collaboration en recherche et en gestion, comme le projet Rétablir la forêt boréale Footnote 5. Le contexte des négociations actuelles relativement à la mise en œuvre des droits devrait permettre de mieux définir un rôle de gestion partagée pour les Mi’kmaq du parc; entre-temps, la gestion s’effectue dans l’esprit et l’intention de ces négociations.

De plus, on s’attend à ce que les négociations permettent de mettre de l’avant des possibilités de retombées économiques et d’emploi pour les Mi’kmaq qui entretiennent des liens avec le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Entre-temps, Parcs Canada continuera à étudier les occasions avec les partenaires mi’kmaq, notamment en ce qui concerne la prestation de services dans le parc par des entreprises mi’kmaq.

L’Agence Parcs Canada, au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, est bien placée pour aider les Mi’kmaq à faire connaître aux visiteurs et aux collectivités locales les droits ainsi que la culture et le patrimoine des Mi’kmaq. Le parc favorise les possibilités d’éducation et de réconciliation entre les Mi’kmaq et les autres communautés culturelles du Cap-Breton. Les produits et programmes qui présentent un contenu axé sur les Mi’kmaq et qui sont présentés par ceux-ci dans leurs propres mots répondront aux attentes des visiteurs en matière d’information et renseigneront le public sur le rôle des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse au chapitre de la gestion et de l’intendance du parc. Parcs Canada cherche à renforcer sa présence et son profil dans les communautés mi’kmaq, ainsi qu’à soutenir les occasions pour les Mi’kmaq de renouer avec le parc de manière significative.


Objectif 1.1

Les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse sont unis au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton grâce à leur présence accrue dans le parc et à l’intendance partagée des ressources du parc.

Cibles

  • Les activités fondées sur les droits menées par les Mi’kmaq au sein du parc, y compris les activités de récolte revêtant une importance sur le plan culturel, se multiplient au cours des cinq prochaines années.
  • Le nombre d’activités et de célébrations organisées par les Mi’kmaq dans le parc augmente au cours des dix prochaines années par rapport aux données de référence Footnote 6 de 2019.
  • Le nombre de participants aux camps pour les jeunes et Aînés dans le parc augmente de 30 pour cent au cours des dix prochaines années par rapport aux données de référence de 2019.
  • D’ici 2025, le nombre d’entreprises mi’kmaq offrant des services dans le parc augmente, notamment celles qui collaborent avec Parcs Canada.
  • Parcs Canada et les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse explorent la possibilité de donner un nom mi’kmaq au parc pendant la période visée par le plan.

Objectif 1.2

Grâce à la programmation offerte au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et aux activités de diffusion externe, les visiteurs et les communautés locales comprennent mieux les droits des Mi’kmaq ainsi que l’utilisation et la culture historiques et contemporaines des Mi’kmaq à Unama’ki.

Cibles

  • En collaboration avec les détenteurs du savoir mi’kmaq, le contenu associé aux Mi’kmaq dans les programmes et le matériel destinés aux visiteurs est accru au cours de la période visée par le plan par rapport aux données de référence de 2019.
  • Établis en concertation avec les Mi’kmaq, les termes et les noms de lieux mi’kmaq sont de plus en plus employés dans la programmation, les produits et les panneaux du parc au cours des cinq prochaines années, lorsque cela est possible, par rapport aux données de référence de 2019.
  • Au cours de la période visée par le plan, le parc continue de servir de lieu d’éducation et de réconciliation entre les Mi’kmaq et les autres communautés culturelles du Cap-Breton.

Objectif 1.3

Les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et Parcs Canada assurent une gestion partagée du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton dans un esprit de collaboration et de respect.

Cible

  • Des structures organisationnelles sont en place et permettent d’appuyer la gestion partagée du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton par les Mi’kmaq et Parcs Canada au cours de la période visée par le plan.

Stratégie clé 2
Des objectifs de conservation communs en contexte de changement

Les mesures de conservation du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton reposent sur une approche à « double perspective », c’est-à-dire que les connaissances occidentales et mi’kmaq se conjuguent afin d’éclairer la prise de décisions. L’intégrité écologique du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est une question de premier plan qui sous-tend toutes les décisions de gestion du parc, et les écosystèmes du parc maintiennent la biodiversité et les espèces clés.

Les changements climatiques et d’autres changements écosystémiques à l’échelle du paysage auront un effet marqué sur tous les aspects de la gestion du parc, et plus particulièrement sur la conservation des écosystèmes. Les changements prévus des températures et des précipitations ainsi que les déplacements des habitats qui en résultent pourraient créer des conditions favorables à la propagation d’espèces non indigènes et envahissantes. En raison de leurs effets, tels que l’érosion côtière et les fortes tempêtes, les changements climatiques peuvent également avoir une incidence sur d’autres aspects de la gestion des parcs, notamment les ressources culturelles, les biens immobiliers, le transport et l’expérience du visiteur. Il subsiste un besoin de mieux comprendre le rôle joué par le feu dans l’écologie forestière du parc et de gérer la végétation autour des infrastructures principales du parc et des collectivités adjacentes afin de réduire les risques de feux de forêt. La composition de la forêt devrait changer au fil du temps selon l’évolution de la répartition des essences. La gestion de l’orignal peut stimuler la croissance de la végétation et ainsi favoriser des paysages forestiers sains et diversifiés qui offrent la possibilité d’augmenter la séquestration du carbone.

Les gestionnaires du parc travaillent avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki et d’autres partenaires pour approfondir les connaissances et restaurer l’habitat des espèces menacées ou en péril du milieu, notamment le lynx du Canada, la martre d’Amérique, le vespertilion, la grive de Bicknell, la paruline du Canada, le moucherolle à côtés olive et le saumon de l’Atlantique, afin d’appuyer leur rétablissement. Une analyse des espèces en péril ayant été préparée en 2017-2018 fournit des lignes directrices sur la façon d’appuyer les espèces en péril qui se trouvent dans le parc et ses environs; elle sera mise à jour pendant le cycle de planification en cours.

Parcs Canada collabore aussi avec d’autres ordres de gouvernement et des organisations situées en dehors des limites du parc afin d’améliorer la connectivité du paysage dans son ensemble. Le renforcement de la protection de l’écosystème des hautes terres du Cap-Breton en général, grâce à la création de nouvelles aires protégées et à l’amélioration de la connectivité terrestre, marine et d’eau douce, contribue à l’intégrité et à la résilience du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. En particulier, Parcs Canada soutient la création de nouvelles aires protégées et de conservation autochtones, dont celle portant le nom de Kluskap.

La conservation et la mise en valeur des ressources culturelles du parc sont également des aspects importants. À l’heure actuelle, on sait peu de choses sur les ressources culturelles du parc; cependant, une compréhension accrue et une bonne consignation de l’histoire et des ressources culturelles du parc aideront à orienter la gestion du parc. Un énoncé de valeur des ressources culturelles sera établi pour la période visée par le plan afin d’orienter la gestion du patrimoine culturel du parc, notamment pour les étapes initiales (comme la consultation des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, des communautés locales et du personnel), et afin de recenser les ressources culturelles du parc.

En partenariat avec d’autres, Parcs Canada recensera les nouveaux enjeux liés à la conservation qui ne font pas l’objet d’une surveillance active et poursuivra au besoin ses stratégies de gestion en collaboration avec ses partenaires concernés par la conservation. L’inclusion de nombreux partenaires, de perspectives et de sources de connaissances diverses dans la gestion du parc apporte une diversité et une expérience étendue pour faire face aux changements environnementaux.

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton doit continuer à servir de pôle d’excellence pour la restauration écologique, la recherche et la science, et enrichir le corpus de recherches évaluées par des pairs concernant les écosystèmes et le patrimoine culturel du nord du Cap-Breton. Ce concept s’appuie sur l’augmentation des partenariats, notamment en faveur de la conservation à l’échelle du paysage, qui profiteront à l’intégrité écologique et à la conservation des ressources culturelles du parc. Il existe des possibilités d’échanges et de collaboration parmi les gestionnaires du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, des aires protégées provinciales et des aires protégées et de conservation autochtones en ce qui concerne l’information, la mise en commun des ressources et les projets communs.


Objectif 2.1

Les connaissances occidentales et mi’kmaq se rapportant aux écosystèmes du parc et à l’ensemble du territoire (« double perspective ») permettent de mieux comprendre les enjeux de conservation naturelle et culturelle, les écosystèmes et les espèces en péril, et appuient la prise de décisions intégrée et fondée sur des données probantes pour la gestion du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Cibles

  • Au cours des cinq prochaines années, des mécanismes et des structures (p. ex. des comités directeurs) visant à favoriser la participation des détenteurs du savoir locaux, y compris les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et des universitaires intéressés par les principaux enjeux de conservation, sont en place.
  • Au cours de la période visée par le plan, le programme de surveillance de l’intégrité écologique du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est révisé et mis à jour en fonction des connaissances occidentales et mi’kmaq.
  • Au cours de la période visée par le plan, les connaissances sur la répartition et l’abondance des essences d’intérêt pour les Mi’kmaq (p. ex. le frêne noir) se trouvant dans le parc s’améliorent.

Objectif 2.2

L’état des écosystèmes forestiers du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton montre une tendance à la stabilité ou à l’amélioration.

Cibles

  • D’ici la prochaine évaluation Footnote 7 de l’état du parc, la superficie forestière en tant que paramètre de mesure de l’état des écosystèmes forestiers du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton révèle une tendance à la stabilité ou à l’amélioration par rapport à la cote « Mauvais » et à la tendance « Stable ».
  • D’ici la prochaine évaluation de l’état du parc, l’abondance des orignaux en tant que paramètre de mesure de l’état des écosystèmes forestiers du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton révèle une tendance à la stabilité ou à l’amélioration par rapport à la cote « Bon » et à la tendance « Stable ».
  • D’ici 2025, la connaissance du rôle que joue le feu et la connectivité dans les écosystèmes forestiers s’accroît.

Objectif 2.3

La santé des populations de saumon de l’Atlantique dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est maintenue ou améliorée.

Cibles

  • D’ici la prochaine évaluation de l’état du parc, la mesure « santé des poissons » de l’indicateur « eau douce » du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton révèle une tendance à la stabilité ou à l’amélioration par rapport à la cote « Passable » et à la tendance « Stable ».
  • Au cours de la période visée par le plan, l’élaboration conjointe d’un plan directeur pour la rivière Chéticamp, en collaboration avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki et d’autres partenaires, contribue à améliorer les relations, les échanges culturels et la compréhension multidimensionnelle des populations de salmonidés des rivières grâce à des activités d’évaluation conjointes.
  • D’ici 2025, la première étape est réalisée en ce qui concerne un projet financé par Parcs Canada qui vise le rétablissement du saumon de l’Atlantique dans le ruisseau Clyburn (population de l’est du Cap-Breton, en voie de disparition).

Objectif 2.4

Les ressources culturelles du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton sont mieux comprises et consignées, en collaboration avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et d’autres communautés culturelles et détenteurs du savoir.

Cibles

  • Au cours des cinq prochaines années, les premières étapes en vue de la rédaction d’un énoncé de valeur des ressources culturelles pour le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton sont amorcées, en collaboration avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et d’autres détenteurs du savoir, afin d’éclairer toutes les décisions de gestion relatives au parc.
  • Au cours de la période visée par le plan, les éléments du patrimoine culturel du parc et des environs sont mieux compris et transmis (p. ex. collaboration avec les détenteurs du savoir mi’kmaq en ce qui concerne l’utilisation traditionnelle et la consignation des sites autochtones, et présentation des récits acadiens de concert avec la Société Saint-Pierre).

Objectif 2.5

Les conséquences des changements climatiques sur l’ensemble du paysage, et sur les écosystèmes et les ressources culturelles du parc national des Hautes-Terres du Cap-Breton, ainsi que leurs répercussions sur la gestion du parc, sont mieux comprises.

Cibles

  • Au cours des cinq prochaines années, des activités de planification de scénarios liées aux effets des changements climatiques sur le parc sont réalisées.
  • Les options d’adaptation et d’atténuation du changement climatique pour les scénarios de changement climatique projetés sont identifiées au cours des dix prochaines années.
  • Au cours de la période visée par le plan, les activités de science citoyenne et de recherche communautaire menées en collaboration avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki et d’autres partenaires universitaires et gouvernementaux (p. ex. caméras de phénologie Footnote 8, étude de surveillance de l’érosion côtière en collaboration avec le ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, recherches paléoenvironnementales en collaboration avec l’Université Queens, modélisation de la connectivité en collaboration avec l’Université Dalhousie) et visant à mieux comprendre les changements climatiques se poursuivent.

Stratégie clé 3
Une destination inspirée par la communauté, la nature et la culture

Point d’ancrage dans l’industrie touristique régionale, le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est un partenaire local important du tourisme durable. Les expériences de qualité propres au Cap-Breton incitent les visiteurs à prolonger leur séjour au parc et à l’extérieur de celui-ci, ce qui profite aux communautés locales et au parc. Les entreprises mi’kmaq et locales ont conscience des occasions de fournir aux visiteurs du parc des programmes et des services comme des programmes culturels, des programmes expérientiels, des services de guide ou des services de restauration; Parcs Canada travaille avec des fournisseurs potentiels afin de déterminer les types de services qui pourraient être bien adaptés au contexte du parc.

Les intervenants et les communautés locales ont manifesté le désir que le parc offre des activités à longueur d’année. L’île du Cap-Breton est un des rares endroits en Nouvelle-Écosse où les conditions hivernales et les conditions d’enneigement sont prévisibles (ce qui pourrait néanmoins changer à cause des changements climatiques), et le parc a le territoire et le réseau de sentiers nécessaires pour attirer les amateurs de loisirs d’hiver. Les visiteurs sont déjà encouragés à profiter du parc en hiver, et ils sont informés des services limités offerts. Ces dernières années, le parc s’est également associé à des groupes communautaires pour offrir des activités hivernales. Il faudrait que l’élargissement de cette offre d’activités dans le parc se fasse en collaboration avec les collectivités locales fournissant les services complémentaires, tels que la restauration et l’hébergement. Il est à noter que, même si plusieurs intervenants ont manifesté un intérêt envers la motoneige lors des consultations concernant le présent plan, il est interdit de faire de la motoneige dans le parc, et l’inclusion d’une telle activité dans l’offre d’activités hivernales n’est pas envisageable.

Le parc est reconnu pour la randonnée pédestre. Il existe un intérêt pour l’offre de longs parcours de randonnée pédestre difficiles, qui comprendraient des unités d’hébergement rustiques comme des refuges ou qui seraient reliés aux réseaux de sentiers des localités environnantes afin de favoriser le transport actif. Le réseau de sentiers du parc fait l’objet d’un examen qui consiste notamment à étudier une série de sentiers de l’avant-pays qui relierait des pôles clés le long de la Cabot Trail. La possibilité d’élargir le réseau de sentiers afin d’intégrer le vélo de montagne n’est pas non plus écartée. Par ailleurs, les unités d’hébergement diversifié offertes en complément aux emplacements de camping classique sont très appréciées. Les possibilités d’essais supplémentaires en vue de l’installation d’autres unités d’hébergement diversifié, comme les tentes oTENTik, seront étudiées pendant la durée du plan.

De nombreux visiteurs s’intéressent à l’histoire et à la culture et cherchent à se renseigner sur tous les aspects de l’histoire humaine du parc. Il peut s’agir de la culture mi’kmaq et de l’utilisation du parc par les Mi’kmaq dans le passé et de nos jours, de l’immigration et de la colonisation européennes, y compris les communautés et les familles touchées par l’expropriation liée au parc, ou encore de la culture contemporaine et des traditions des communautés locales, comme les plats traditionnels, le travail, les chansons et les récits. Pendant la durée de ce plan, la possibilité d’élargir la programmation sera étudiée en collaboration avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, d’autres communautés culturelles et les gardiens du savoir.

Le nombre de visiteurs au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton a augmenté de façon constante au cours des cinq années précédant 2019-2020. Même si la fréquentation s’est maintenue dans les limites des niveaux d’accueil du parc, certains attraits du parc (p. ex. le sentier Skyline) ont accueilli un nombre élevé de visiteurs à certaines périodes de l’année. Malgré une baisse importante du nombre de visiteurs au début de la pandémie, la capacité d’accueil a continué d’être atteinte dans certains secteurs en raison des consignes d’éloignement et des autres mesures de protection devant être respectées. Le fait d’orienter les visiteurs vers des attraits du parc moins courus, grâce aux leçons retenues de la gestion de l’encombrement aux lieux à grande fréquentation, pourrait contribuer à l’expérience des visiteurs et à l’intégrité écologique.

Au début de la pandémie, il y a eu une évolution du profil de fréquentation vers le tourisme local en raison des restrictions de voyage. La pandémie a fait ressortir l’importance des lieux protégés pour la santé mentale et physique. Même s’il est difficile de prévoir l’évolution possible des habitudes de voyage à mesure que la pandémie se poursuit, la nouvelle tendance offre l’occasion de rapprocher les visiteurs locaux du parc national et de consolider éventuellement la base d’alliés et de bénévoles. Parcs Canada fera un effort concerté pour conserver les visiteurs réguliers locaux et attirer de nouveaux visiteurs issus de marchés cibles, en particulier les jeunes familles, les jeunes adultes, les communautés racisées et les publics urbains, en assurant sa présence en ligne et en menant des campagnes sur les médias sociaux.

Les activités de sensibilisation et de diffusion externe se poursuivront en vue d’accroître la pertinence du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton aux yeux des Canadiens et des Canadiennes et la sensibilisation aux aires protégées en général, d’informer les visiteurs sur la façon de se responsabiliser et de favoriser le tourisme; l’accent sera alors mis sur une approche numérique. L’utilisation de divers moyens et de diverses occasions tels que les médias sociaux, les médias, l’industrie touristique, les activités de diffusion externe et la mobilisation des partenaires, en personne et virtuellement, se poursuivra dans le but d’atteindre les publics cibles. Parcs Canada collaborera avec diverses communautés, dont les communautés racisées, afin de réduire les obstacles et de les inciter à s’intéresser au parc. Joindre les enfants d’âge scolaire de la région par des moyens virtuels et dans le cadre des programmes du parc permet de susciter le désir de ces derniers à devenir plus tard des défenseurs du parc.


Objectif 3.1

Les expériences offertes aux visiteurs du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton répondent aux besoins de différents publics.

Cibles

  • Pendant la durée du plan, la prise de décisions relatives à l’expérience du visiteur, y compris la gestion de l’utilisation par les visiteurs, repose sur une planification stratégique fondée sur les contextes touristiques à l’échelle régionale, nationale et internationale, tout en visant à assurer la conservation et la durabilité du patrimoine culturel et naturel.
  • La proportion de visiteurs sondés qui sont satisfaits de leur visite en général continue d’atteindre ou de dépasser 90 pour cent d’ici la prochaine évaluation de l’état du parc.

Objectif 3.2

Le riche patrimoine culturel du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est accessible à la population canadienne et aux visiteurs et est mis en valeur avec les communautés locales.

Cibles

  • Le nombre de produits et de programmes qui font connaître les histoires et les cultures du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, préparés ou exécutés en collaboration avec les Mi’kmaq et d’autres détenteurs du savoir, augmente par rapport au niveau de 2019 au cours des cinq prochaines années.
  • Le pourcentage de visiteurs sondés qui estiment avoir appris quelque chose sur le patrimoine culturel du parc continue d’atteindre ou de dépasser 60 pour cent d’ici la prochaine évaluation de l’état du parc.

Objectif 3.3

Les visiteurs ont des occasions d’apprécier et de découvrir le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton à longueur d’année, ce qui augmente les possibilités de renforcer les liens qui unissent les visiteurs au parc.

Cibles

  • De nouvelles expériences offertes aux visiteurs du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton pendant l’hiver sont mises à l’essai en collaboration avec les entreprises et les communautés mi’kmaq et locales au cours des cinq prochaines années.
  • Une stratégie améliorée qui est centrée sur les itinéraires et les forfaits offerts aux visiteurs, en collaboration avec les fournisseurs de services locaux, est en place d’ici les cinq prochaines années.

Objectif 3.4

L’offre d’unités d’hébergement dans le parc est améliorée (p. ex. par l’élargissement de l’offre actuelle ou l’ajout de nouvelles unités d’hébergement diversifié) de manière à répondre aux besoins et aux attentes des clientèles cibles.

Cibles

  • Le nombre d’unités d’hébergement diversifié dans le parc (p. ex. le terrain de camping du Ruisseau-Trout qui est hors réseau) augmente par rapport au niveau de 2019 au cours des cinq prochaines années.
  • Le pourcentage de visiteurs qui passent au moins une nuit dans le parc augmente par rapport aux niveaux de 2019 d’ici la prochaine évaluation de l’état du parc.

Objectif 3.5

Le réseau de sentiers du parc contribue au transport actif accessible entre le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et les localités environnantes, tout en offrant la possibilité de vivre de multiples types d’aventures par véhicule à propulsion humaine.

Cibles

  • Au cours des dix prochaines années, au moins un projet visant l’utilisation des sentiers est mis à l’essai en collaboration avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse.

Objectif 3.6

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton crée pour les entreprises locales et mi’kmaq davantage de possibilités d’exercer leurs activités dans le parc et de proposer des services et des expériences non encore offerts (pourvoyeurs, guides, services de restauration, etc.).

Cibles

  • D’ici 2025, le nombre d’entreprises locales et mi’kmaq fournissant les services dans le parc, y compris les services offerts en collaboration avec Parcs Canada, augmente par rapport au niveau de 2019, qui est de zéro.
  • D’ici 2023, Parcs Canada communique régulièrement avec les entreprises locales et mi’kmaq en ce qui concerne les occasions de prestation de services appropriés dans le parc.

Objectif 3.7

La fréquentation du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est gérée de façon à en assurer la durabilité.

Cibles

  • Avant 2025, une analyse des habitudes d’utilisation des visiteurs est réalisée conformément au cadre de gestion de l’utilisation par les visiteurs, aux secteurs achalandés du parc (p. ex. le sentier Skyline).
  • La fréquentation des principaux attraits baisse au cours des cinq prochaines années grâce à l’utilisation de moyens tels que la dispersion des visiteurs ou d’autres pratiques exemplaires de gestion de l’utilisation par les visiteurs.

Objectif 3.8

Le nombre de Canadiens et de Canadiennes qui connaissent et soutiennent le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et qui s’y investissent augmente.

Cibles

  • D’ici cinq ans, Parcs Canada intensifie sa collaboration avec les partenaires stratégiques en vue de joindre les principaux publics et marchés.
  • Le nombre d’initiatives de diffusion externe et de promotion dans les régions urbaines et suburbaines augmente par rapport au niveau de 2019 pendant la durée du plan.
  • Par rapport au niveau de 2019, il y a pendant la durée du plan une augmentation de la proportion de Canadiens et de Canadiennes s’investissant dans le parc qui sont issus de nouveaux marchés cibles, dont les citadins, les communautés racisées, les jeunes familles, les jeunes adultes et les nouveaux arrivants.

Stratégie clé 4
Optimisation des activités afin de rapprocher la population canadienne du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Une grande partie des installations et des infrastructures au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton sont vieillissantes, inutilisées ou sous-utilisées, et doivent faire l’objet d’une évaluation visant à déterminer la possibilité d’en modifier la vocation ou de s’en départir. Une telle « optimisation » des infrastructures et des activités du parc offre l’occasion d’intégrer à l’initiative des éléments prioritaires dont il faut tenir compte. Parmi ceux-ci figurent le maintien ou l’amélioration de l’intégrité écologique et l’écologisation des activités (amélioration de l’efficacité énergétique et réduction des gaz à effet de serre, utilisation de matériaux écologiques, etc.) conformément à la Stratégie de développement durable de l’Agence, la santé et la sécurité publiques, les principes d’inclusion et de l’accessibilité universelle, ainsi que l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs répercussions. Cette stratégie clé est axée sur l’amélioration de l’état général des biens et des activités du parc, en particulier de façon à contribuer à la lutte contre les changements climatiques dans le cadre d’efforts concertés avec les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse et les fournisseurs de services.

Étant donné le vieillissement de la population canadienne et la volonté d’attirer de nouvelles clientèles cibles (jeunes familles, jeunes adultes, communautés racisées, Canadiens et Canadiennes vivant en région urbaine), il faut adapter les installations et les services du parc à divers intérêts afin d’accueillir des visiteurs ayant des besoins et des capacités fort diversifiés. Des efforts seront faits pour améliorer la connectivité numérique dans le parc en étendant la couverture de téléphonie mobile et l’accès à Internet malgré les difficultés que présente la topographie du parc. La mise à niveau des infrastructures existantes et la conception de nouvelles infrastructures offrent des occasions de réduire les obstacles conformément à la Loi canadienne sur l’accessibilité. Les mesures prises à cette fin peuvent inclure notamment la modernisation des bâtiments et l’aménagement de sentiers adaptés à tout un éventail de capacités. Par ailleurs, à l’adoption de toute nouvelle conception, il faut envisager la possibilité d’élargir l’offre permettant aux Canadiens et Canadiennes de vivre des expériences de plein air dans le parc, sans pour autant négliger la prise de mesures d’atténuation des risques pour la santé et la sécurité publiques.

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est bien placé pour devenir un modèle de leadership environnemental en mesure de présenter de nouvelles technologies et de montrer aux visiteurs, aux communautés locales et à l’ensemble de la population canadienne les possibilités offertes par ces technologies. Ce faisant, il pourra contribuer à faire évoluer les attitudes et les opinions au sujet de telles technologies et à rallier davantage de soutien en leur faveur. L’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques dans le parc, ainsi que l’adoption de sources de chauffage et d’électricité renouvelables (p. ex. l’alimentation par panneaux solaires au nouveau terrain de camping au ruisseau Trout) sont des exemples concrets de l’écologisation des activités qui démontrent le leadership environnemental à l’œuvre dans le parc.


Objectif 4.1

Les infrastructures du parc répondent aux besoins opérationnels actuels et projetés.

Cibles

  • Une évaluation des infrastructures du parc est entreprise avant 2027; la priorité est alors accordée aux biens vieillissants ou sous-utilisés, et l’utilité de la conservation des biens pour les espèces en péril qui peuvent utiliser les structures humaines comme habitat est prise en compte.
  • Le dessaisissement ou la réaffectation de biens clés ont lieu à mesure que les occasions se présentent pendant la durée du plan.

Objectif 4.2

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est davantage adapté aux capacités, aux besoins et aux identités sociales d’une clientèle diversifiée, du point de vue de l’accessibilité et de l’inclusion.

Cibles

  • Pendant la durée du plan, la mise à niveau des infrastructures existantes (sentiers, installations, etc.) se poursuit à chaque occasion qui se présente et les nouvelles infrastructures intègrent, dans la mesure du possible, des principes de conception permettant de tenir compte de la diversité des capacités, des besoins et des identités sociales des visiteurs.
  • Pendant la durée du plan, la couverture de téléphonie mobile et l’accès à Internet sont étendus dans la mesure du possible dans les limites du parc, de façon à améliorer la sécurité publique et l’expérience du visiteur.
  • Les résultats d’un audit réalisé pendant la durée du plan permettent de constater une amélioration de l’accessibilité et de l’inclusion au parc par rapport à la situation en 2019.

Objectif 4.3

Les responsables du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton font preuve de leadership environnemental en ce qui concerne notamment l’approvisionnement écologique et l’atténuation des changements climatiques.

Cibles

  • Les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités du parc régressent de 40 pour cent par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030 (l’intention étant d’atteindre cette cible d’ici 2025).
  • Au moins 40 pour cent (15 de 38) des véhicules légers du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton sont électriques ou hybrides d’ici 2025.

Objectif 4.4

Dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, on s’attaque aux effets des changements climatiques sur les biens immobiliers en prenant une série de mesures axées notamment sur la surveillance, l’adaptation et le renforcement de la résilience.

Cibles

  • Les responsables du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton entreprennent au moins un projet de réduction des risques de feux de forêt tous les deux ans pendant la durée du plan.
  • Des activités de planification avec les partenaires, de scénarios liés aux effets des changements climatiques sur le parc (p. ex. une étude sur l’érosion côtière) et plus particulièrement sur les biens immobiliers, dont les routes, sont entreprises d’ici 2025.
  • Pendant la durée du plan, des stratégies et des tactiques visant à s’attaquer aux effets des changements climatiques sont élaborées conjointement avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki et d’autres partenaires d’après les principales fonctions de gestion du parc.
  • Il y a une réduction des besoins en entretien des biens découlant des effets des changements climatiques pendant la durée du plan.

Zonage et réserve intégrale désignée

Zonage

Le système de zonage des parcs nationaux de Parcs Canada est une méthode intégrée de classification des terres et des eaux dans un parc national. Il permet de désigner des endroits où des activités particulières peuvent être réalisées sur terre et sur l’eau, en fonction de la capacité de soutenir ces activités. Le système de zonage se divise en cinq categories :

  • Zone I – Préservation spéciale
  • Zone II – Milieu sauvage
  • Zone III – Milieu naturel
  • Zone IV – Loisirs de plein air
  • Zone V – Services du parc

Les plans de zonage reposent sur les meilleures données dont nous disposons sur les ressources naturelles et culturelles, ainsi que sur les informations liées à l’expérience du visiteur; ils sont modifiés au besoin. Ils font l’objet d’une révision tous les dix ans dans le cadre du processus d’examen du plan directeur. Aucun changement n’a été apporté au zonage du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton depuis l’établissement du plan directeur de 2010. Toutefois, certains ajustements aux pourcentages de la superficie couverte par les zones de certaines catégories (carte 3) ont pu être réalisés à l’aide d’outils technologiques améliorés qui reproduisent les limites des zones avec une précision accrue. Dans l’avenir, le zonage du parc sera déterminé en fonction d’une quantité accrue d’informations sur les ressources culturelles et naturelles du parc à mesure qu’elles seront accessibles.


Zone I – Préservation spéciale

Les secteurs désignés zone I assurent un niveau accru de protection des ressources culturelles menacées et des caractéristiques naturelles les plus fragiles ou les plus représentatives. L’accès public motorisé (y compris en automobile et en embarcations à moteur) y est interdit. Les visiteurs peuvent néanmoins profiter d’activités qui leur permettent de découvrir ces secteurs exceptionnels et d’en apprendre davantage sur ceux-ci, sans toutefois porter atteinte à leur valeur.

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton comprend cinq secteurs de zone I qui, ensemble, représentent 15,6 pour cent de la superficie totale. Ces secteurs comprennent, entre autres, des aires qui abritent des espèces rares ou en voie de disparition. (Une description des secteurs désignés zone I se trouve à l’annexe A.)


Zone II – Milieu sauvage

Les secteurs désignés zone II sont conservés à l’état sauvage de manière à subir le moins possible l’intervention humaine. Dans ces zones, les visiteurs bénéficient d’expériences de qualité dans l’arrière-pays où ils peuvent découvrir le milieu sauvage et goûter l’éloignement et la solitude. Les structures bâties étant réduites à leur plus simple expression, les visiteurs doivent faire preuve d’un niveau élevé d’autonomie dans ces secteurs, où la circulation en véhicule motorisé est interdite.

Les secteurs de zone II représentent 81 pour cent de la superficie totale du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et englobent la majeure partie des terres qui ne sont pas situées à proximité de la Cabot Trail.


Zone III – Milieu naturel

Les secteurs désignés zone III sont gérés comme des secteurs naturels à l’intérieur desquels les répercussions de l’activité humaine sont réduites au minimum et atténuées chaque fois que la situation le permet. Ces zones permettent aux visiteurs de bénéficier d’expériences de qualité dans l’avant-pays, où ils peuvent découvrir le milieu naturel et culturel au sein duquel des installations rudimentaires sont aménagées. La circulation en véhicule motorisé peut être autorisée dans les zones III, mais elle est contrôlée; le transport en commun y étant privilégié.

Les secteurs de zone III recouvrent 0,6 pour cent de la superficie totale du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.


Zone IV – Loisirs de plein air

Les secteurs désignés zone IV constituent de petits secteurs capables de soutenir une utilisation intensive de la part des visiteurs ainsi que l’aménagement d’infrastructures telles que des terrains de camping, des installations de plage, des routes et des stationnements. Les secteurs de zone IV proposent des expériences récréatives et éducatives de grande qualité dans l’avant-pays, et l’accent y est mis sur l’accessibilité et la sécurité.

Les secteurs de zone IV recouvrent 2 pour cent de la superficie totale du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.


Zone V – Services du parc

Le secteur de l’administration du parc à Ingonish est désigné zone V en raison de la concentration des services de soutien aux visiteurs, des fonctions d’administration du parc et des activités récréatives en plein air. L’accès en véhicule motorisé est acceptable dans la zone V, mais la protection des valeurs naturelles y demeure importante.

Les secteurs de zone V recouvrent 0,5 pour cent de la superficie totale du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.


Constitution d’une réserve intégrale

La désignation d’une partie d’un parc national comme réserve intégrale a pour but de préserver à perpétuité le caractère sauvage de ce secteur. Seules les activités qui ne risquent pas de porter atteinte au caractère sauvage de l’endroit peuvent être autorisées à l’intérieur de la réserve intégrale désignée du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.

À l’établissement du plan directeur de 2010, il y a eu une tentative de désigner un secteur du parc comme réserve intégrale dans l’intention qu’il fasse l’objet d’un examen complémentaire dans le cadre du cycle suivant d’élaboration du plan directeur. Une réserve intégrale sera envisagée pour le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton au cours d’un examen futur du plan directeur.

Carte 3 : Zonage du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton - La version textuelle suit.
Carte 3 : Zonage du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton — La version textuelle

Carte de référence du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton montrant cinq zones à codage couleur, comme suit :

  • Zone 1 : Préservation spéciale
  • Zone 2 : Milieu sauvage
  • Zone 3 : Milieu naturel
  • Zone 4 : Loisirs de plein air
  • Zone 5 : Services du parc

La carte indique également le chemin de la piste Cabot, d’autres routes revêtues et non revêtues et les sentiers de randonnée. Il y a cinq zones de préservation spéciale de diverses tailles indiquées sur la carte, respectivement étiquetées A, B, C, D et E. Les zones de loisirs de plein air se trouvent principalement le long de la piste Cabot, les services du parc sont regroupés dans la zone d’Ingonish, et les milieux naturels sont parsemés partout dans le parc, principalement dans les zones côtières et le long des voies navigables. Le reste du parc est constitué de milieux sauvages.


Résumé de l’évaluation environnementale stratégique

Une évaluation environnementale stratégique est réalisée pour tous les plans directeurs des parcs nationaux dans le but de comprendre le potentiel d’effets cumulatifs. Cette compréhension favorise une prise de décision fondée sur des preuves qui permet de maintenir ou de rétablir l’intégrité écologique au cours de la durée du plan. L’évaluation environnementale stratégique du plan directeur du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton a tenu compte d’impacts potentiels du changement climatique, des activités locales et régionales autour du parc, de l’augmentation attendue du nombre de visiteurs et des propositions contenues dans le plan directeur. L’évaluation environnementale stratégique a évalué les impacts potentiels sur différents aspects de l’écosystème, notamment les forêts, l’eau douce, les milieux humides, les espèces des milieux humides et les espèces en péril, dont la grive de Bicknell et le saumon de l’Atlantique, entre autres.

Le plan directeur aura de nombreux effets positifs sur le milieu naturel grâce au maintien et à l’amélioration de la connectivité du paysage local dans le contexte des changements climatiques. Les initiatives prévues comprennent le maintien et l’amélioration de l’intégrité écologique, ainsi que des projets visant à faciliter la collaboration avec les universitaires et les détenteurs du savoir sur des questions de conservation touchant l’ensemble du paysage. L’entrelacement de la science occidentale et du savoir mi’kmaq contribuera à la prise de décisions fondées sur des données probantes qui favoriseront l’intégrité écologique au sein du parc.

Les écosystèmes forestiers sont soumis aux effets cumulatifs en raison d’une population d’orignaux en surabondance qui nuit à la régénération de la forêt après une épidémie naturelle de tordeuses des bourgeons de l’épinette sans précédent. De plus, la gestion et l’utilisation des forêts par des intervenants externes et des projets d’aménagement viennent s’y ajouter. Les changements climatiques nuiront sans doute davantage à la régénération de certaines essences forestières de la région à long terme. Dans le contexte d’un écosystème insulaire, les espèces dépendant de la forêt évoluent déjà dans un contexte d’habitats fragmentés qui peuvent être isolés, et l’introduction de pressions supplémentaires touchant la connectivité du paysage dans la région pourrait contribuer aux effets cumulatifs négatifs sur ces espèces. Le sentier de longue randonnée et les unités d’hébergement rustiques proposés ainsi que l’offre de programmes et de services à longueur d’année pourraient contribuer à des pertes d’habitat supplémentaires et à la fragmentation de l’habitat forestier, en plus de modifier les habitudes d’utilisation de l’habitat de la faune dans ces lieux. Des activités permettant d’acquérir une connaissance approfondie de la contribution du parc à la connectivité du paysage, dont les évaluations d’impact à l’échelle des projets, la surveillance permanente, les initiatives visant à améliorer l’écosystème forestier et les partenariats, notamment avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki et les universités locales, sont en cours dans le but de faciliter l’atténuation des effets négatifs possibles sur les écosystèmes forestiers.

Certaines espèces comme le saumon de l’Atlantique et l’anguille d’Amérique sont soumises à des effets cumulatifs tout au long de leur cycle de vie, dans les milieux marins et les milieux d’eau douce. La modification de l’habitat, les activités externes comme la gestion et l’utilisation des forêts, les changements climatiques, la pollution et les conditions en mer contribuent aux effets cumulatifs que subissent ces espèces. Le sentier de longue randonnée proposé peut avoir des effets sur l’habitat d’eau douce, mais l’on ne s’attend pas à ce qu’il contribue aux effets cumulatifs à long terme étant donné l’intégration d’une conception adéquate et la prise de mesures d’atténuation propres au site. Par ailleurs, des initiatives visant à générer une connaissance élémentaire des populations de saumon de l’Atlantique dans la rivière Chéticamp, réalisées en collaboration avec l’Institut des ressources naturelles Unama’ki et des partenaires régionaux, devraient renforcer la capacité du parc à mettre au point des stratégies ciblées pour continuer de soutenir le rétablissement de ces populations. Un programme qui vise expressément le rétablissement du saumon de l’Atlantique de l’est du Cap-Breton jusqu’au ruisseau Clyburn devrait également faciliter le rétablissement de l’espèce.

Les terres humides et d’autres écosystèmes d’eau douce sont soumis aux effets cumulatifs de facteurs externes comme la gestion et l’utilisation des forêts, le barrage hydroélectrique de Wreck Cove, les polluants provenant du ruissellement des eaux des routes adjacentes, ainsi que les facteurs de stress liés au paysage, comme les changements climatiques. Étant données certaines incertitudes qui leur sont associées, les mesures de l’intégrité écologique des terres humides feront l’objet d’un examen permettant de les mettre à jour afin de faciliter la bonne compréhension des problèmes relatifs à la conservation.

Les Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, les partenaires, les intervenants et le public ont été consultés au sujet de l’ébauche du plan directeur et du résumé de l’ébauche de l’évaluation environnementale stratégique. Les commentaires ont été pris en compte au moment de peaufiner l’évaluation environnementale stratégique et le plan directeur, selon le cas.

L’évaluation environnementale stratégique a été réalisée conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2010) et a permis l’évaluation de la contribution du plan directeur à la Stratégie fédérale de développement durable. Les projets individuels entrepris pour appliquer les objectifs du plan directeur sur le site seront évalués afin de déterminer si une évaluation d’impact est requise en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact ou de toute loi lui succédant. Le plan directeur appuie les objectifs ci-après de la Stratégie fédérale de développement durable : écologisation du gouvernement; terres et forêts gérées de façon durable; populations d’espèces sauvages en santé; rapprocher les Canadiens et les Canadiennes de la nature; collectivités sûres et en santé.

De nombreux effets environnementaux positifs sont attendus et aucun effet environnemental négatif important n’est anticipé en ce qui concerne la mise en œuvre du plan directeur du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.


Annexe A : Description des secteurs de la zone I

Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton compte cinq secteurs de zone I (voir la carte 3). Une description de chacun est présentée ci-dessous.


A. Grande Falaise

Ce secteur comprend une falaise spectaculaire et un très grand talus d’éboulis de roches granitiques offrant le meilleur exemple de tels éléments topographiques dans la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes, et peut-être même dans les Maritimes. On y trouve sept espèces de plantes arctiques alpines qui sont considérées comme rares dans la région naturelle, ainsi qu’un bon habitat pour le campagnol des rochers, la musaraigne de Gaspé et la musaraigne de Hoy, des espèces rares. La partie supérieure de la falaise abrite des krummholz d’épinette blanche. Ce secteur protège une partie de la région forestière acadienne.


B. Rivière à Lazare (Corney Brook) – lac French

Ce secteur comporte une aire parsemée de tourbières hautes et de tourbières de pentes qui représente bien les écosystèmes de tourbières qui se trouvent dans la région naturelle. Les parties supérieures de la vallée de la rivière à Lazare abritent certaines des 26 espèces de plantes arctiques alpines qui sont rares dans la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes; de plus, elles offrent un bon habitat aux populations représentatives d’oiseaux chanteurs, de lynx, de martres et de couleuvres rayées. Ce secteur protège une partie des régions forestières boréale et acadienne.


C. Secteur côtier du ruisseau George

On y trouve des bouleaux nains rares, des talus d’éboulis représentatifs de la région, des landes salées et une partie représentative du paysage et des groupements végétaux propres à la côte du golfe du Saint-Laurent. Les régions forestières boréale et acadienne y sont protégées.


D. Rivière Grand Anse – plateau intérieur

Ce secteur englobe un territoire offrant le meilleur exemple dans la région naturelle d’une vieille forêt acadienne. De plus, il procure un habitat important à six espèces de plantes arctiques alpines rares, au campagnol des rochers et à la musaraigne de Gaspé (deux espèces rares), aux oiseaux chanteurs, à d’autres espèces d’oiseaux, à des reptiles, à la truite et au saumon de l’Atlantique. L’endroit contient la plus grande concentration de plantes arctiques alpines des Maritimes (on retrouve quelque 25 espèces dans le secteur du ruisseau Big Southwest), ainsi que l’aire des réservoirs et des eaux d’amont alimentant la plupart des principales rivières du parc. Ce secteur complexe offre les meilleurs exemples des diverses étapes d’évolution d’une tourbière ombrotrophe dans la région naturelle des hautes terres acadiennes des Maritimes; il abrite des tourbières à sphaigne hautes et les deux seules tourbières bombées concentriques qui se trouveraient dans le parc. On y trouve également l’important habitat du grand chevalier (rare), de la martre (rare), du campagnol-lemming, du lynx (rare dans les Maritimes), de la truite et du saumon.


E. Lac Two Island

Ce secteur comprend des terres offrant les meilleurs exemples, dans l’Est canadien, de formations de type périglaciaire, de topographies monticulaires résultant d’un processus de déflation, et de processus cryogéniques. Il offre aussi un excellent exemple d’un plateau dénudé des hautes terres, unique dans les Maritimes. Ce secteur procure un habitat au grand chevalier, au campagnol-lemming de Cooper et à la grive à joues grises, en plus d’abriter un nombre limité d’espèces rares de plantes arctiques alpines.

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Pour obtenir de plus amples renseignements sur le plan directeur ou sur le parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton :

Parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
Ingonish Beach (Nouvelle-Écosse) B0C 1L0

Courriel :  cbinfo@pc.gc.ca

Téléphone : 902-224-2306

  Parc national du Canada des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Renseignements sur la publication

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le président et directeur général de l’Agence Parcs Canada, 2022.

Sources des images de la page couverture
En haut, de gauche à droite : E. Madinsky/© Parcs Canada, J. Felix/© Parcs Canada, C. Wrathall/© Parcs Canada
En bas : A. Hill/© Parcs Canada

PDF : R64-105/84-2022F-PDF
Paper : 978-0-660-41214-6

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