Histoire culturelle

Réserve de parc national de l'Île-de-Sable

Une barre de sable isolée et loin de la terre ferme, l’île de Sable possède une longue et fascinante histoire de peuplement et de fréquentation qui remonte au XVIe siècle.

Les explorateurs portugais du début du XVIe siècle ont été les premiers à poser le pied sur l’île de Sable. Au XVIIe et XVIIIe, d’autres groupes ont tenté en vain à plusieurs reprises de s’établir dans l’île. Peu de bâtiments ont été construits pendant cette période. Cependant, au terme de leur passage, ils ont laissé derrière eux des animaux domestiques tels que des chevaux, des bovins, des cochons et des moutons. Par moments, l’île était aussi occupée par des pilleurs d’épave qu’on appelait « naufrageurs ».

Il y a toujours eu énormément de trafic maritime dans les parages de l’île. Elle se situe au cœur d’un des lieux de pêche les plus prolifiques au monde et à proximité d’une des plus importantes voies maritimes reliant l’Europe et l’Amérique du Nord. Avant l’avènement des aides à la navigation modernes, les mers agitées, les vents violents et le brouillard transformaient l’île en un écueil funeste. Depuis 1583, plus de 350 navires ont fait naufrage sur l’île, ce qui lui a valu le surnom de « cimetière de l’Atlantique ».

Stations de sauvetage

En 1801, espérant réduire les pertes de biens et de vie, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a établi la première station de sauvetage de l’île. D’autres ont suivi. En 1895, l’île était dotée d’une station de sauvetage principale, de quatre stations secondaires reparties sur toute la longueur de l’île de 42 kilomètres, et de deux phares. Des abris pour les marins naufragés ont également été aménagés le long de la rive. Pour repérer les navires en détresse, le personnel de la station de sauvetage disposaient de tours d’observation et patrouillaient aussi la plage à cheval. Cependant, les hauts-fonds qui entourent l’île faisaient échouer les navires loin de la rive de sorte qu’il fallait plusieurs heures pour les opérations de sauvetage, les sauveteurs devant ramer de quatre à cinq heures dans chaque direction pour ramener les naufragés. Chaque station employait jusqu’à six hommes qui y habitaient en permanence avec leur famille, pendant leurs années de service. Grâce à la mise en service d’aides à la navigation plus précises à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les naufrages se sont faits plus rares. En 1959, le gouvernement fédéral a fermé les stations de sauvetage. Le dernier tour de phare a été automatisé en 1987 et peu de temps après le dernier gardien de phare et sa famille ont quitté l’île pour de bon.

Passé récent

Pendant toute cette période, l’île de Sable n’a cessé de susciter l’intérêt du gouvernement et de l’industrie, qui y ont mené toutes sortes d’opérations. Ainsi, au début des années 1890, on construisit la première station météorologique. Celle-ci fut agrandie par la suite pour devenir la «station principale». Par ailleurs, dans les années soixante, l’industrie pétrolière voua un intérêt particulier à l’île de Sable. Jusqu’à neuf puits ont été percés dans l’île. Par ailleurs, depuis une cinquantaine d’années, le ministère des Pêches et des Océans dirige un programme d’étude de la biologie et du rôle écologique de la population de phoques gris qui réside dans l’île et participe également aux projets de recherche sur les phoques menés par les scientifiques de l’Université Dalhousie. La Garde côtière canadienne, pour sa part, maintenait une station de ravitaillement d’urgence pour les hélicoptères de sauvetage. Une plateforme d’atterrissage d’urgence a été aménagée pour les équipes qui travaillent sur les plateformes de forage (au nombre de quatre à six), qui extraient le gaz naturel dans le voisinage de l’île. On trouve en outre dans l’île des tours d’éclairage et de télécommunications de même que des installations de recherche et des entrepôts mais les bâtiments les plus nombreux sont tous regroupés près de la station principale.

Station principale

La station principale a été construite pour répondre aux besoins opérationnels du Bureau météorologique canadien mais elle sert aussi de centre de communications et de coordination administrative. Tout au long de l’année, le personnel recueille des données météorologiques, coordonne les arrivées et départs des vols de même que le transport des biens et des personnes, assure l’entretien des bâtiments et du matériel et fournit le soutien nécessaire aux chercheurs et aux visiteurs. Le complexe comprend des génératrices, des réservoirs de carburant, une usine de traitement des eaux usées, un atelier mécanique, des garages pour véhicules de même que des logements pour le personnel et les visiteurs.

Jusqu’à six personnes résident en permanence dans l’île mais il peut y avoir jusqu’à 25 personnes à certaines époques, avec l’arrivée de groupes de chercheurs par exemple, dont la durée de séjour peut aller d’une semaine à trois mois.

Au fil des siècles, les habitants et les visiteurs de l’île de Sable ont documenté leur expérience de diverses manières. La moisson de livres, d’aquarelles, de photographies et de films documentaires faisant l’éloge des charmes et des mystères de l’île ne fait que s’enrichir avec les années. Ce sont autant de témoignages qui renforcent l’appréciation du public pour le caractère unique de l’île et son histoire, et qui lui permet, par personne interposée, de comprendre l’histoire et la vie sur l’île de Sable.

Sources : Sites Web du Nova Scotia Museum et de la Green Horse Society, Bureau météorologique canadien, Environnement Canada, Ministère des Pêches et des Océans.

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