Mammifères

Réserve de parc national Nááts'įhch'oh

La description de plusieurs mammifères présents dans le parc est fournie ci dessous. Les noms Shúhtaǫt’ine (Dénés des montagnes) pour chaque espèce tiennent compte de la riche connaissance et de la profonde relation avec l’environnement que les Dénés et les Métis de Sahtu ont noué au fil de nombreuses générations en tant que pêcheurs et voyageurs dans la région de la réserve de parc national Nááts’įhch’oh.

    Grizzli – Sahcho

    L’un des animaux emblématiques de la Shúhta (monts Mackenzie centraux), les grizzlis sont reconnus pour leur immense force et leur stature imposante. Les extrêmes physiologiques définissent cette espèce : les oursons nouveau nés pèsent moins de 500 grammes, mais comme adultes matures, ils peuvent gagner plus de 150 kg en réserves de graisse dans les semaines précédant leur hibernation. Leur grand appétit les amène à chercher des baies, des racines et autres aliments au cours de la fin de l’été et au début de l’automne. Leurs caractéristiques distinctes comprennent de longues griffes, une bosse au niveau des épaules, un profil facial arrondi et une fourrure brune dure « incurvée »

    Les Dénés et les Métis de Sahtu expliquent que le fait de faire preuve de respect pour cette espèce est un élément important des visites culturellement conscientes du parc. Le nom de cet ours n’est traditionnellement pas prononcé; au lieu de cela, les gens le mentionnent indirectement en l’appelant « le gros gars ». Assurez vous de garder les emplacements de camping propres et exempts d’attractifs afin de minimiser les chances d'attirer ces animaux majestueux.

    Ours noir – Sah dezene

    Même si leur nom suggère qu’ils sont de couleur noire, ces ours peuvent avoir une fourrure blonde, rougeâtre (cannelle), brune ou noire. Ayant une taille corporelle moyenne plus petite, des griffes plus courtes et des oreilles pointues, les ours noirs sont nettement différents de leurs homologues grizzlis. Leur agilité leur permet de grimper rapidement aux arbres et de courir à des vitesses atteignant les 50 km/h, dépassant même les sprinters olympiques les plus rapides. Les ours noirs se trouvent seulement en Amérique du Nord et ont un régime alimentaire omnivore composé d’insectes, de baies, de racines, de plantes et d’autres aliments.

    Orignal – Įts’é

    Ces doux géants sont attirés par les zones de fond de vallée humides où ils peuvent trouver de la végétation luxuriante à brouter au cours des mois estivaux. Ce sont d’habiles nageurs et ils s’aventurent souvent dans les terres humides et les lacs à la recherche de plantes aquatiques. Seuls les orignaux mâles ont des bois; ils commencent à pousser en mars et ils tombent après le rut (saison des amours) à l’automne. Même si leurs longues pattes et leur torse musclé les font paraître maladroits, ils peuvent parcourir 2,4 mètres en une seule enjambée et courir jusqu’à 55 km/h.

    Les orignaux sont un animal important dans la culture des Dénés et des Métis du Sahtu. Leur viande est une source de nourriture, alors que leur peau peut servir à fabriquer des chaussures et des vêtements durables. Par le passé, ils ont également été utilisés pour construire des bateaux en peau d’orignal. Ces navires étaient taillés à la main à partir d’arbres robustes et de plusieurs peaux d’orignaux cousues ensemble, et ils servaient au transport des personnes et des marchandises sur les rivières à partir des montagnes.

    Caribou – Epę́

    Les caribous dans cette région sont connus sous le nom de caribou des bois des montages du Nord. Ils ont été une source importante de nourriture et ils ont fait partie de la culture des Dénés et des Métis du Sahtu pendant de nombreuses générations. Venant dans les montagnes chaque printemps, les caribous mettent bas dans les vallées abritées et broutent les nouvelles plantes. Ils se nourrissent également de lichens couvrant le sol, empruntant des sentiers incroyablement abrupts le long des pentes et des cols montagneux pendant leur recherche de bons sites de pâturage. Il s'agit de la seule espèce d’ongulé chez laquelle les mâles et les femelles ont des bois, même s’ils les gardent pendant différentes périodes de temps. Ceux des mâles poussent pendant l’été et tombent après l’accouplement en automne, alors que les femelles conservent leurs bois jusqu’à la mise bas, au printemps. En décembre et en janvier, les caribous quittent le parc, descendant vers les basses terres pour l’hiver.

    Les récents déclins de la taille de certains troupeaux de caribous des montagnes du Nord ont mené à leur désignation comme espèce en péril. Parcs Canada surveille les populations de caribou dans le parc à l'aide d'un réseau de caméras à distance fauniques. Les images qui en résultent fournissent des renseignements sur leur état corporel, leur reproduction et leurs habitudes d’utilisation des terres dans le parc.

    Lynx – Nǫ́da

    Ces prédateurs félins parcourent tout le parc à la recherche de petits mammifères. Leur principale proie est le lièvre d'Amérique et, historiquement, le nombre de représentants de ces deux espèces varie en fonction de cycles de 10 ans jumelés à l’abondance et au déclin. Les lynx ont une queue courte et de larges pattes poilues qui leur donnent la capacité de se déplacer plus facilement dans la neige profonde. Les observations de ces animaux sont rares; leur comportement furtif et leurs sens affûtés leur permettent de détecter les visiteurs humains et de se tenir loin d’eux.

    Loup – Díga

    Les loups sont des animaux sociaux ayant des comportements et des vocalises complexes. Une des meutes du parc compte 17 membres. Les mâles et les femelles peuvent former un couple durable au sein de ces meutes, qui communiquent à l’aide de longs hurlements saillants. Ces sons caractéristiques peuvent transmettre un éventail de renseignements, transmettre des avertissements, passer des appels ou des détails sur l’emplacement à d’autres loups. Ils ont souvent des fourrures multicolores, présentant des couleurs allant du blanc au noir. La taille de leurs corps est plus importante que celles des chiens domestiques, sauf ceux des plus grandes races.

    Carcajou – Nǫ́gha

    Ces chasseurs secrets, mais féroces parcourent de vastes territoires dans le parc, récupérant des carcasses et chassant de petits mammifères. Leurs griffes acérées et leur mâchoire extrêmement puissante leur permettent de se nourrir avec aisance à l’aide de viande congelée – y compris de broyer des os. La fourrure du carcajou présente également une autre adaptation au froid : ses poils font rapidement tomber la neige et le gel pour garder son corps au chaud.

    Cette espèce occupe également une place spéciale en matière de respect au sein de la culture Shúhtaǫt’ine. Les carcajous sont considérés comme étant des animaux rapides et astucieux à qui il faudrait laisser de l’espace pour qu’ils puissent chasser sans être dérangés.

    Martre d’Amérique – Nǫfǝ

    À l’instar d’autres membres de la famille des belettes (les mustélidés), les martres sont carnivores et elles chassent des proies comme des insectes, des oiseaux et des souris. Chaque martre a de grands territoires qui peuvent mesurer plusieurs kilomètres carrés, même si ces animaux sont eux mêmes assez petits; les adultes ne pèsent habituellement pas plus de 1,5 kg. Elles ont un pelage brun rougeâtre et une grande queue touffue qui les aide à garder l’équilibre pendant qu’elles grimpent. D’autres petits mustélidés, comme la belette pygmée et l’hermine, se trouvent également dans le parc.

    Castor – Tsá

    En tant « qu’architectes paysagistes » occupés dans les vallées du parc, les castors créent de nouveaux milieux humides et des étangs alors qu’ils construisent des barrages qui bloquent le flot des eaux. Ils font de leur maison dans des huttes, des tas de branches et de rondins ayant un système étonnamment complexe de « chambres » ayant différents usages. À l’intérieur, plusieurs générations vivent souvent ensemble. Des barrages peuvent être observés dans la région de Nááts’įhch’oh Tué (Moose Ponds). Puisque les castors sont principalement actifs entre le crépuscule et l’aube, ils peuvent être difficiles à apercevoir.

    Porc épic – Ch’ųę́

    Mieux connus pour leurs piquants défensifs, les porcs épics sont des rongeurs lents et agiles qui se retrouvent un peu partout dans le parc. Ce sont des herbivores qui mangent une variété de feuilles et d’autres parties de plantes. En hiver, le porc épic consommera également de l’écorce d’arbre, laissant des marques qui sont surtout visibles sur les conifères. Par contre, essayez d’éviter de les surprendre à courte distance – les minuscules barbules sur leurs piquants font en sorte qu’ils sont difficiles à enlever.

    Ces piquants font partie du même nom de la réserve de parc national Nááts’įhch’oh. Le nom Nááts’įhch’oh, la montagne, signifie « acéré comme un piquant de porc épic », faisant référence à son sommet nettement pointu.

    Chauves souris – Dlı̨ąret’one

    Ces petits mammifères sont les as du vol dans le ciel nocturne. Ils utilisent l’écholocalisation pour prendre leurs repas d’insectes et suivre l’évolution de leur position par rapport aux autres chauves souris et aux objets. L’une des espèces de chauves souris – le vespertilion brun – a, jusqu’à maintenant, été observée dans le parc.

    Parcs Canada a un plan de surveillance exploratoire pour les chauves souris de la réserve de parc national Nááts’įhch’oh. Après avoir enregistré les cris du vespertilion brun à l’aide d’un enregistreur spécialisé à haute fréquence au cours de l’été 2017, les scientifiques sur le terrain ont déployé l’enregistreur à longueur d’année dans l’espoir d’en apprendre davantage sur le moment où les chauves souris sont présentes dans le parc. Peu de choses sont connues à propos de l’utilisation de l’habitat saisonnier chez les populations de chauves souris aussi loin au nord.

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