Zones dégarnies et ouvertes
Parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne
Affleurements rocheux
© Parcs Canada/ W. Waterton/ Collection PNIBG
Les lichens sont une forme de vie clé dans ce milieu. Ils grimpent sur les rochers nus, comme des taches de moisissure sur du pain. Chaque couleur et texture représente une autre des douzaines d'espèces présentes. Combinaisons uniques d'algues et de champignons, les lichens n'ont pas besoin d'un sol pour pousser et, par conséquent, ils sont l'une des premières plantes à coloniser une aire. Ils produisent des acides faibles qui arrachent peu à peu de petits fragments de rochers. Ces fragments de roche sont entraînés par la pluie dans des fissures et des fentes où ils forment peu à peu un sol. Le tapis de cladonie des rennes (aussi appelée lichen des caribous) pousse vigoureusement au printemps ou après une pluie, puis s'enroule et se resserre contre le roc au moment des chaleurs estivales. La tripe de roche est un lichen d'un brun voyant en forme d'oreille qui pousse fréquemment sur les flancs des très gros rochers.
Malgré le milieu de type désertique engendré par la chaleur du soleil rayonnant sur les rochers, d'autres plantes pousseront en ces lieux une fois qu'un peu de sol se sera accumulé dans les fentes et dans les dépressions. Les plantes qui occupent le terrain tout de suite après les lichens sont les mousses, les herbes et diverses petites plantes rustiques. Ces dernières comprennent les euphorbiacées et l'arabette de Lyall, et aux endroits où des humains ont vécu, l'orpin âcre. Les fleurs roses et jaunes des corydales ou les fleurs rouges ondulantes de l'ancolie, appartenant à la famille des renoncules, sont un bouquet de bienvenue au printemps et au début de l'été. L'aralie hispide à la tige vivace épineuse est un exemple de plante qui vit à la fois sur les affleurements rocheux et dans les sols sablonneux secs des aires perturbées.
L'amélanchier, le bleuet nain et la spirée sont des arbustes que l'on trouve communément dans les poches de sols peu profondes. Résistante aux vents violents, une variété rampante du genévrier commun s'est installée ici.
On n'associe généralement pas les fougères aux milieux secs et pratiquement dépourvus de sol. Toutefois, deux fougères typiques du Bouclier canadien poussent ici : la dryoptéride marginale et le polypode de Virginie. Le polypode est l'une des premières fougères à envahir une aire. Bien qu'il soit plus robuste que la majorité des fougères, il pousse habituellement sur les parois rocheuses où il y a des eaux résurgentes.
Parmi les arbres qui supportent ces conditions rigoureuses, les plus caractéristiques sont le pin blanc et le chêne rouge nain. On trouve aussi le genévrier rouge, un arbre souvent improprement nommé cèdre rouge à cause de sa ressemblance à ce dernier. Cependant, on reconnaît rapidement le genévrier à cause de ses baies bleuâtres très odorantes. Plus commun dans les régions situées davantage au sud, le genévrier rouge représente une autre anomalie de la baie Georgienne.
Sur les affleurements rocheux, la croissance des plantes est retardée par l'insuffisance de sol et par l'exposition aux vents. Les effets des vents nord-ouest dominants sur la végétation sont à ce point marqués que les silhouettes des pins blancs battus au vent sont devenues un symbole des îles. Souvent, ces petits pins noueux et leur contrepartie à feuilles caduques, les chênes rouges, sont âgés de centaines d'années et offrent tout un contraste avec leurs frères élancés et droits qui poussent dans des endroits où le sol est bon.
Bien que les affleurements rocheux eux-mêmes n'abritent pas beaucoup d'animaux, les lisières entre la forêt et le roc sont grouillantes d'oiseaux. La paruline des prés, oiseau du sud relativement rare au Canada, niche dans les genévriers qui y poussent. L'engoulevent d'Amérique aussi fait son nid sur les rochers de surface. Bien que cet oiseau se soit aisément adapté à la vie en ville, où il s'installe sur les toits, son lieu de nidification naturel est le roc que l'on trouve partout dans la baie. La paruline des pins, qui ne niche que dans les pins, et le tohi à flancs roux sont deux autres oiseaux de ce type d'habitat.
La couleuvre fauve, constricteur qui dégage un musc dont l'odeur rappelle le renard lorsqu'elle est importunée, est l'un des animaux qui préfèrent cet habitat. Elle se nourrit de souris et de tamias et vit dans les poches de végétation qui se créent entre les affleurements. Le rare scinque pentaligne, notre seul lézard, et la petite couleuvre à collier ferment à peu près la liste des habitants à sang froid. Contrairement à l'image que nous avons généralement des serpents, la couleuvre à collier est un animal de petite taille, délicat, d'un magnifique bleu cobalt garni d'un mince anneau jaune autour du cou. Comme la couleuvre fauve, on la retrouve dans les poches de feuillus des " vallons " entre certains affleurements rocheux. On peut apercevoir, à l'occasion, les deux couleuvres se chauffer au soleil sur les rochers.
Plages et aires perturbées
Malgré les milliers de kilomètres de rivage de la baie Georgienne et l'existence d'au moins 90 000 îles, les plages sont relativement rares. Les plages sablonneuses sont confinées à la côte est des plus grandes îles, comme Beausoleil et Giant's Tomb. Des plages de cailloux longent la côte ouest dénudée de certaines îles, mais elles aussi sont peu fréquentes.
Parmi les oiseaux qui nichent en ces lieux, le plus visible et celui que l'on trouve en plus grand nombre est le bruyant pluvier kildir. La majorité des autres oiseaux sont présents durant les périodes de migration du printemps et de l'automne, soit le bécasseau sanderling, le bécasseau variable, l'alouette cornue, le pipit d'Amérique et le bruant des neiges.
La plupart des tortues pondent leurs oeufs dans le sable, même si elles ne restent pas sur place. L'hétérodon à tête plate, serpent rare, est particulièrement adapté pour capturer le crapaud d'Amérique dont il se nourrit presque exclusivement. Lorsque le crapaud se gonfle dans le but de décourager ses prédateurs, l'hétérodon à tête plate le dégonfle au moyen d'une dent spéciale.
Dans les petites mares d'eau que l'on trouve partout le long des plages, les quenouilles, les carex, l'eupatoire perfoliée, les prêles et la lobélie bleue abondent. Beaucoup d'espèces de grenouilles, dont la rainette versicolore, se reproduisent dans ces mares; il est donc important de ne pas les assécher.
La grenouille léopard, la souris sauteuse des champs et le campagnol des champs, qui est le rongeur le plus commun du sud de l'Ontario, se cachent dans les hautes herbes le long des plages. Des nids de moqueurs chats, de merles, de moqueurs roux, de bruants chanteurs et de tritris sont installés à une certaine hauteur dans les peupliers faux-trembles, les peupliers baumiers, les sumacs, les cerisiers de Virginie et les aubépines.
Étant donné que les plages existantes ont été largement utilisées à des fins récréatives, les espèces étrangères (c.-à-d. des herbes) y sont communes. Ce sont les mêmes espèces qui abondent dans les terrains vagues et le long des routes : l'orpin, le millepertuis commun, l'asclépiade commune, le pissenlit et l'épervière. L'herbe à la puce est un exemple de plante indigène qui pousse en abondance dans les aires perturbées.
- marais
- tourbières et étangs de castors
- marécages et forêts ombrophiles
- littoraux marécageux
Liens connexes
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