Bien en vie

Parc national Pukaskwa

Travail d’un étudiant de la Lakehead University pour établir une parcelle de surveillance du brûlage
© Parcs Canada

par Stephanie Koroscil

Il y a un peu plus de trois ans, un brûlage prescrit a été effectué dans l’avant-pays de Pukaskwa. Que se passe-t-il après que la fumée s’installe au-dessus d’un coin de forêt brûlé, lorsqu’un feu a été éteint et que trois ans se sont écoulés? Chose certaine, le site de brûlage dirigé aura une apparence TRÈS différente!

La plupart des brûlages dirigés dans le parc national Pukaskwa ont lieu dans le fin fond de l’arrière-pays, accessible par hélicoptère seulement. Le brûlage dirigé à l’anse Hattie sur un hectare est particulier, car il a eu lieu dans l’avant-pays, adjacent au kiosque du parc, à distance de marche du centre d’accueil et du terrain de camping, et situé au début de la Piste côtière. Ce brûlage dirigé, effectué en mai 2012, a été conçu pour reproduire l’effet qu’aurait un feu naturel sur l’écosystème de feuillus boréal et des Grands Lacs et du Saint-Laurent dans un endroit accessible. Le but principal était de montrer la façon dont le feu sert d’outil de gestion de la végétation afin de renverser les changements négatifs associés à la suppression des incendies historique.

Les objectifs écologiques liés aux brûlages dirigés à l’anse Hattie comprenaient l’intensification de la présence de semis dépendants du feu, la diminution de l’étage supérieur du feuillage et la réduction du sous-étage des conifères. Les observations suivant immédiatement le brûlage faisaient état du fait que presque toute la végétation au-dessus du sol et les débris ligneux morts étaient consumés ou tués par le feu, mais que la profondeur du brûlage était faible, seule la couche de litière étant consumée. On a également relevé que la mortalité à l’étage supérieur était élevée parmi bon nombre des épinettes et des bouleaux blancs, que les sapins baumiers avaient été presque éliminés du site et que de nombreux trembles matures ne semblaient pas avoir souffert du brûlage. Maintenant, plus de trois ans plus tard, le site de brûlage dirigé de l’anse Hattie a une apparence très différente!


Un étudiant de la Lakehead University mesure le diamètre d’un arbre dans une parcelle de surveillance du brûlage. © Parcs Canada

Les observations au cours des années suivant le brûlage continuent de témoigner de la manière dont le feu modifie et renouvelle les peuplements mixtes au fil du temps. Les étudiants en science environnementale de la Lakehead University, en visitant le parc national de Pukaskwa dans le cadre de leur champ-école d’automne, ont aidé au suivi de ces changements en établissant des parcelles de surveillance de la végétation. Les étudiants se sont frayé un chemin dans la dense repousse , en suivant les mêmes procédures d’échantillonnage que celles utilisées par le personnel des parcs dans les mesures préalables et postérieures au brûlage, en identifiant les espèces des semis d’arbres, en mesurant les couches organiques du sol, en photographiant toute caractéristique permettant de les identifier et en prenant note des espèces aviaires présentes dans chaque parcelle. La collecte et l’identification d’insectes étaient une autre des composantes du champ-école. Les étudiants ont recueilli des insectes sur plusieurs sites et hors du site de brûlage dirigé. Les résultats préliminaires de 2015 montrent que l’abondance des insectes à l’intérieur du brûlage est 10 fois supérieure à celle de l’extérieur!

Les visiteurs peuvent contribuer à aider à surveiller la régénération du site de brûlage de l’anse Hattie aussi. Il y a une station de séances de photos de science grand public installée à côté du sentier pédestre du brûlage de l’anse Hattie. Cette station demande aux visiteurs de prendre une photo à partir d’une plateforme de caméra et leur demande de la partager sur les médias sociaux accompagnée du mot-clic #BienEnVie. À mesure que les photos successives sont publiées et identifiées, il sera possible de voir la végétation forestière pousser et changer au fil du temps. La partie accessible du site de brûlage dirigé de l’anse Hattie affiche la régénération de la forêt après le brûlage d’une manière qui n’est pas normalement possible et a facilité de nombreuses excellentes occasions d’apprentissage.


Station de séances de photos de la science grand public sur le sentier pédestre du brûlage de l’anse Hattie © Parcs Canada


Photo prise de la station de séances de photos © Parcs Canada

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