Amateurs d’oiseaux
Parc national Pukaskwa
Par Christine Drake
Tournons maintenant les projecteurs sur deux ornithologues amateurs. Depuis 15 ans, les bénévoles Joel Cooper et Carol Dersch participent aux activités de surveillance des faucons pèlerins au parc national Pukaskwa.
© Joel Cooper
Sur une péninsule rocheuse léchée par les vagues, Joel Cooper prend place sur sa chaise pliante. Depuis deux heures, il attend patiemment. Son regard est rivé droit devant lui, à 30 mètres du sol, sur le nid où un faucon pèlerin a élevé ses petits l'année précédente. Il est assis à la pointe sud du parc national Pukaskwa, juste à l’extérieur des limites du parc près de la rivière Pukaskwa, à environ 100 kilomètres de toute civilisation.
Chaque printemps depuis 1993, lui et sa femme Carol Dersch scrutent les falaises le long des rives du lac Supérieur pour repérer des faucons pèlerins nicheurs. Ils ont examiné bon nombre d’entre elles depuis le début de leurs explorations. Le premier nid que le couple a trouvé était situé au port Gargantua, dans le parc provincial du Lac-Supérieur. Leurs recherches se poursuivent depuis cette découverte.
« Ces explorations sont un prétexte pour naviguer le long de la côte », indique Joel. En 2000, le couple a pour la première fois effectué l’aller-retour de 220 kilomètres au parc national Pukaskwa depuis sa résidence de Michipicoten Harbour. « Nous faisons souvent l’aller-retour à l’île Otter en une journée. Nous voyons rarement d’autres bateaux. Les embarcations que nous apercevons sont des bateaux de pêche commerciale se trouvant habituellement entre l’île Michipicoten et le continent. Nous voyons quelquefois un kayak, un canot ou un yacht (à voile ou à moteur), mais c’est plutôt exceptionnel. »
Les efforts de ces deux ornithologues amateurs contribuent au programme de surveillance de l’intégrité écologique du parc national Pukaskwa, de même qu’au « Project Peregrine », une initiative de surveillance de l’ensemble du lac dirigée par Brian Ratcliff des Thunder Bay Field Naturalists.
© Joel Cooper
Au fil des années, leurs voyages ne se sont pas toujours déroulés exactement comme prévu. Par exemple, il y a quelques années, Joel a endommagé le moteur de son embarcation en heurtant un haut-fond par inadvertance après avoir déposé Carol sur un rocher à proximité de l’île Richardson, dans l’anse Bonamie, afin qu’elle ait un meilleur point de vue sur un nid. Comme il se trouvait à une très grande distance de tout secours, cette situation aurait pu avoir de graves conséquences. « Il faut toujours bien se préparer pour avoir diverses solutions sous la main », explique Joel. C’est un conseil qu’il avait heureusement suivi. En effet, l’observateur d’oiseaux avait apporté une radio maritime, un dispositif SPOT, de l'équipement de camping, de la nourriture supplémentaire et, surtout, une autre hélice pour son moteur. Il a donc été en mesure d’amener son embarcation dans un endroit sécuritaire, de changer l’hélice et de revenir à temps à la maison pour le souper.
Aujourd’hui, le brouillard enveloppe les falaises du parc Pukaskwa, ce qui est habituel. Joel et Carol ne laissent toutefois pas cette brume humide qui persiste depuis près d’un mois affaiblir leur détermination. Leur patience est récompensée : ils aperçoivent un faucon pèlerin adulte sur une falaise, puis voient un autre spécimen qui vient le rejoindre. Ils ont donc la preuve qu’un couple niche à cet endroit. À la suite de cette observation confirmée, ils remontent à bord de leur bateau et rentrent chez eux. C’est la fin d’une autre saison de surveillance des faucons pèlerins couronnée de succès.
Aimeriez-vous également prendre part à des activités de surveillance des faucons pèlerins au parc national Pukaskwa? Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Christine Drake, l’écologiste du parc.
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