Exploration des zones humides

Parc national Pukaskwa

Par Ayicia Nabigon

Des grenouilles dans les quenouilles et des animaux qui nagent dans le marécage, voici quelques exemples de choses observés lors d’une journée de travail au parc national de Pukaskwa au printemps dernier ! En juin, l’équipe chargée de l’écologie de Pukaskwa et deux spécialistes des sciences physiques d’Environnement et Changement climatique Canada ont exploré la diversité des zones humides du parc à pied et au moyen de drones.

Pukaskwa abrite une abondance de zones humides, allant des tourbières graminoïdes remplies de carex à hautes herbes aux tourbières arborées d’épinettes noires rabougries. Les zones humides sont des indicateurs importants des changements environnementaux et de la santé des écosystèmes, mais étant donné leur emplacement souvent éloigné, il est difficile de les visiter et de les surveiller. L’utilisation d’images satellites est un moyen de suivre l’évolution de la résilience des zones humides. De nouveaux modèles sont en cours d’élaboration par Environnement et Changement climatique Canada pour déterminer, classer et suivre les zones humides à l’aide de la technologie satellite et LIDAR. Pour aider à vérifier ces modèles, moi-même, Courtney Irvine, Lucy Patterson, Chris Robinson, Amir Behnamian et Morgan Hrynyk d’Environnement et Changement climatique Canada nous sommes rendus à l’intérieur du parc national de Pukaskwa pour recueillir des données sur le terrain dans les zones humides, ainsi que des images de drone à comparer aux données du modèle.

Pukaskwa est probablement mieux connu pour son merveilleux littoral du lac Supérieur, mais cela ne représente qu’une fraction de la superficie totale du parc. La grande majorité du parc est constituée de forêts boréales intérieures non développées. Une semaine étant prévue pour une opération éclair d’identification des zones humides, nous avons chargé deux camions de matériel et sommes partis pour le « secteur des lacs du Nord », à l’intérieur du parc. Les camions n’ont cependant pas pu nous emmener très loin, et nous avons dû faire plusieurs voyages en VTT et à pied pour transporter notre matériel vers les sites de surveillance des zones humides.

La recherche d’un endroit idéal pour faire voler des drones a nécessité quelques essais et erreurs. Nous avons examiné les images satellites à la recherche d’un terrain plat et dégagé pouvant servir d’aire de lancement. Environnement et Changement climatique Canada a fourni d’excellents conseils sur la sélection de ces endroits, recommandant des zones avec une altitude plus élevée et une faible couverture d’arbres pour avoir la meilleure connexion possible, alors que les drones capturaient des centaines de photos pour chaque emplacement. Lorsque les conditions météorologiques étaient trop mauvaises pour utiliser les drones, nous nous frayions un chemin à travers les grandes branches de cèdre et pataugions dans l’eau jusqu’à la taille pour accéder aux zones humides. Une fois notre objectif atteint, des renseignements sur la profondeur de la tourbe, la composition de la végétation et la hauteur des arbres et des arbustes ont été recueillis et utilisés pour confirmer les classes de zones humides.

L’un des aspects les plus gratifiants de ce travail a été d’apprendre à connaître les plantes qui poussent dans les zones humides. Nous avons appris à identifier l’arôme des feuilles de myrte, à reconnaître la sensation des dessous poilus du thé du Labrador et à regarder dans les pièges remplis de liquides des sarracénies pourpres. Même les espèces dominantes d’aulnes et de saules suscitaient leur propre sentiment d’émerveillement, puisqu’ils sont très différents des grands bouleaux et des sapins baumiers de la forêt.

Bien que le travail était parfois fatigant, les mouches noires incessantes et les orages féroces, se trouver au cœur d’une zone humide était passionnant. Ces écosystèmes uniques sont des sources inestimables de biodiversité et de résilience écologique, et je crois qu’il est passionnant d’avoir contribué à une meilleure compréhension de leurs nombreuses formes.


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