Une journée sur la ligne de feu
Parc national Pukaskwa
By Misko Finlayson
Imaginons! Vous vous réveillez dans votre tente au son des oiseaux chanteurs qui gazouillent tôt le matin. Vous vous habillez, mangez un petit déjeuner copieux, prenez votre équipement et marchez 300 mètres jusqu’à votre lieu de travail... qui se trouve être sur un incendie. Bienvenue dans une journée passionnante sur la ligne de feu!
Notre première journée commence par un repérage aérien de l’incendie à bord d’un hélicoptère et par la détermination qu’il est possible d’effectuer une attaque initiale en toute sécurité. Une fois que nous avons trouvé une zone d’atterrissage sûre près de l’arrière de l’incendie, nous déchargeons notre matériel et nous nous mettons au travail. L’efficacité est essentielle lorsqu’il s’agit d’une attaque initiale et avec une équipe de seulement quatre personnes, nous dépendons fortement les uns des autres pour bien remplir nos rôles respectifs.
Pendant que le chef d’équipe part en reconnaissance du feu à pied, vérifie les risques pour la sécurité et note les priorités, un membre de l’équipe met en place et active notre pompe à eau. Pendant ce temps, deux autres membres de l’équipe posent des tuyaux depuis l’emplacement de la pompe jusqu’au bord de l’incendie. Notre objectif, le premier jour d’une attaque initiale, n’est pas d’éteindre complètement l’incendie, mais d’arrêter la croissance du périmètre. Nous le faisons en l’enveloppant, c’est-à-dire en étendant le tuyau et en mouillant la végétation autour de l’ensemble du feu en une grande boucle. Selon l’ampleur du feu, la journée peut être très, très longue.
À la fin de la première journée, vous avez mal aux pieds, vous êtes couvert de suie et vous avez tellement faim que vous mangeriez un bœuf, mais vous vous surprendrez à sourire grâce au bon travail que vous et votre équipe avez accompli.
L’équipe, après avoir effectué un dernier contrôle de sécurité du feu pour s’assurer qu’il est circonscrit et qu’il ne se propagera pas au-delà du périmètre que vous venez de mouiller, retourne fermer la pompe et installer le camp. Une journée de travail aussi active nécessite un repas copieux pour faire le plein d’énergie. Nous consommons entre 4 000 et 6 000 calories par jour pour répondre aux besoins physiques qui nous sont imposés sur la ligne de feu.
Pendant les deux jours qui suivent, tous nos efforts sont consacrés au nettoyage, c’est-à-dire à l’extinction de l’incendie dans l’ensemble de l’intérieur. Nous mettons de l’eau autour du périmètre, en progressant lentement de 10, 20, jusqu’à 30 pieds, jusqu’à ce que nous ayons suffisamment arrosé tout ce que nous pouvons voir et qu’il n’y ait plus de flammes ou de cendres chauffées à blanc visibles. Cependant, avant de pouvoir retirer notre équipement, nous devons être sûrs à 100 % qu’il n’y a plus de chaleur sur le feu. Nous procédons à un dernier contrôle, appelé tâtonnage, qui consiste à coordonner un balayage de l’ensemble du feu et à passer les mains au-dessus et dans la terre pour s’assurer qu’il n’y a pas de chaleur sous la surface qui pourrait causer des problèmes dans quelques jours.
Une fois le feu complètement éteint, on lève le camp et on empaquète le matériel. L’équipe de pompiers remonte à bord de l’hélicoptère, un peu plus sale qu’à son arrivée, pour se rendre au prochain incendie.- Date de modification :