Protéger les chauves-souris en péril

Parc national de la Mauricie

Les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique en contrôlant les populations d’insectes. Elles sont toutefois menacées notamment par une maladie exotique envahissante appelée le syndrome du museau blanc et par la perte d'habitat associée à la réfection de bâtiments utilisés comme maternité ou comme hibernacle.

L’équipe de la conservation du parc national de la Mauricie collabore avec d’autres endroits administrés par Parcs Canada au Québec, soit le lieu historique national du Fort-Lennox , le parc national Forillon, la réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan et le lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, pour protéger trois espèces de chauves-souris désignées « espèces en voie de disparition » à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (Canada) et « menacées » selon la Loi sur les espèces menacées vulnérables (Québec) : la petite chauve-souris brune, la chauve-souris nordique et la pipistrelle de l’Est . Les populations de ces espèces sont en déclin depuis l’arrivée du syndrome du museau blanc au Québec en 2010, une infection fongique qui frappe les chauves-souris durant la période d’hibernation. Les populations de chauves-souris au parc national de la Mauricie, autrefois abondantes et diversifiées, diminuent également.

 
Chauve-souris sur un tronc d'arbre, la nuit.
Chauve-souris nordique
Une chauve-souris est accrochée sur une roche.
Pipistrelle de l’Est
Une chauve-souris en vol, dans le noir
Petite chauve-souris brune
 
Collaborer pour protéger les chauves-souris
Transcription

[Logo du castor de Parcs Canada]
[Des scientifiques de Parcs Canada vêtus de leur uniforme Parcs Canada vert foncé marchent dans la forêt et les herbes longues au parc national Forillon.]
[Antoine s’adresse directement à la caméra tandis qu’en arrière-plan ses collègues observent un édifice au moyen de jumelles.]
Je m’appelle Antoine Plouffe Leboeuf.
Je suis scientifique des écosystèmes au parc national Forillon et je vais vous parler de notre travail de conservation réalisé sur les chauves-souris.
[Titre] Notes de terrain : La chauve-souris, une alliée à protéger.
[Antoine est debout parmi les longues herbes et s’adresse à la caméra tandis que deux autres membres du personnel de Parcs Canada installent de l’équipement de recherche derrière lui.]
Aujourd'hui, on est sur le terrain pour installer des enregistreurs d'ultrasons, pour pouvoir mesurer le taux d'activité des chauves souris dans le parc national Forillon.
[Des scientifiques de Parcs Canada, Steve et Michaël, sont debout dans les longues herbes tandis qu’ils installent leur matériel d’enregistrement sonore.]
[Porte-nom] Steve Pronovost, Agent en gestion des ressources, Parc national forillon
[Porte-nom] Michaël Ouellet, Étudiant en gestion des ressources, Parc national forillon
[On voit en accéléré des employés de Parcs Canada qui installent du matériel d’enregistrement sonore dans une forêt, près d’un cours d’eau. Le mât est installé dans le sol, à la verticale, et un appareil d’enregistrement carré y est attaché.]
Donc, les chauves souris émettent des sons inaudibles à l'oreille humaine,
mais qu'on peut mesure avec des appareils spécialisés.
[Steve s’accroupit au sol pour avoir une meilleure vue de l’écran de l’appareil d’enregistrement sonore.]
Et puis, pour pouvoir mesurer le taux d'activité dans notre parc,
on a placé nos appareils à proximité des sites d'alimentation.
[La caméra survole un cours d’eau à proximité, dans la forêt.]
Donc les chauves souris se nourrissent principalement d'insectes et donc c'est une bonne façon de placer les stations à proximité des cours d'eau, des marais et des étangs…des endroits où il y a beaucoup d'insectes.
[Maintenant que l’appareil d’enregistrement sonore est installé, les employés de Parcs Canada quittent en marchant le site de recherche.]
[Texte] Au Canada, les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique en contrôlant les populations d’insectes.
[Texte] Parcs Canada fait partie d’une communauté dynamique de chercheurs sur les chauves-souris à l’échelle du Canada.
[Texte] Nous travaillons avec des propriétaires fonciers privés, des universités et d’autres organismes de conservation pour mieux comprendre et protéger les chauves-souris.
En fait, pour protéger des espèces comme les chauves-souris,
ça prend un effort collectif, donc à Parc Canada on a mis en place une super belle collaboration
[Deux scientifiques de Parcs Canada sont debout à l’extrémité d’un quai au parc national de la Mauricie.]
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
avec le parc national de la Mauricie,
[Deux scientifiques de Parcs Canada installent du matériel d’enregistrement sonore près de la côte à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan]
[Emplacement] Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
la réserve du parc national de l'Archipel des Îles Mingan
[Trois scientifiques de Parcs Canada sont debout près d’un appareil d’enregistrement sonore dans une forêt au parc national Forillon.]
[Emplacement] Parc national forillon
et avec nous, même, le parc national Forillon. Pour travailler à la conservation des chauves-souris et plus spécifiquement
[Une photo d’une petite chauve-souris brune suspendue dans une grotte.]
[Texte] La petite chauve-souris brune
sur trois chauves souris en péril : la petite chauve-souris brune,
[Une photo d’une chauve-souris nordique sur la main gantée d’un chercheur]
[Texte] La chauve-souris nordique
la chauve-souris nordique et la pipistrelle de l'Est.
Une photo d’une chauve-souris pipistrelle de l’est suspendue au plafond d’une grotte.
[Texte] La pipistrelle de l'est
La photo fait un gros plan sur la face de la chauve-souris, montrant une mycose blanche.
[Texte] Au Canada, les principales menaces pour les chauves-souris sont la perte d’habitat et une maladie fongique appelée le syndrome du museau blanc.
[Etiquette] Champignon (Preuve de maladie fongique)
[Texte] Notre objectif est d’aider au rétablissement des populations de chauve-souris en protégeant les sites d’hibernation, de maternités et les abris.
Nous suivons aussi la progression du syndrome du museau blanc.
[Etiquette] Abri à chauve-souris
[Antoine s’adresse à la caméra tandis que derrière lui ses collègues utilisent des jumelles pour observer un édifice où des chauves-souris nichent dans le grenier.]
[Emplacement] Parc national forillon
On a réalisé des inventaires crépusculaires de l'observation de nos bâtiments
pour vérifier la présence des chauves-souris.
[Des scientifiques observent un vieil édifice blanc sur le bord de l’océan pour déceler des signes d’activité de chauves-souris tandis que le soleil se couche.]
On fait ça juste avant le coucher du soleil parce que c'est le moment que les chauves-souris choisissent généralement pour sortir aller chasser la nuit.
[Deux scientifiques de Parcs Canada, Josée et Valérie, observent un nichoir chauffant pour chauves-souris pour déceler des signes de la présence de chauves-souris.]
[Etiquette] Nichoir chauffant
[Porte-nom] Josée Blier, Agente en gestion des ressources, Parc national de la Mauricie
[Porte-nom] Valérie Turcotte-Blais, Technicienne en gestion des ressources, Parc national de la Mauricie
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
Donc on a des jumelles, puis on observe les sorties potentielles pour éventuellement trouver nos fameuses chauves-souris.
[Texte] Comme à Forillon, d’autres sites de parcs canada au Québec recherchent, écoutent et surveillent régulièrement les chauves-souris.
[Josée s’approche d’une cabane en rondins et colle son oreille sur le mur extérieur, écoutant pour déceler le mouvement de chauves-souris à l’intérieur.]
[Emplacement] Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Des scientifiques de Parcs Canada à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan installent un appareil d’enregistrement sonore près de la rive.]
Ce soir, on réalise des inventaires mobiles de chauves souris.
[Des scientifiques de Parcs Canada au parc national de la Mauricie préparent un véhicule pour faire des relevés acoustiques en installant un microphone sur un mât et en l’attachant à l’extérieur du véhicule.]
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
Pour ce faire, on fixe un micro sur une perche qu'on va faire sortir du véhicule, puis on va rouler sur une route qui traverse le parc.
[Antoine s’adresse à la caméra tandis que derrière lui un membre du personnel de Parcs Canada attache un microphone sur un long mât à un camion de Parcs Canada.]
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
[Un camion de Parcs Canada circule dans le noir avec ses phares allumés et un microphone attaché au capot du véhicule.]
Ça va nous permettre de documenter toutes les chauves souris rencontrées qui vont être détectées par notre enregistreur.
[Un scientifique de Parcs Canada est assis à l’avant du véhicule dans le noir, avec un ordinateur portable allumé, et il enregistre les cris ultrasons des chauves-souris captés par le microphone.]
Puis cet inventaire là nous donne une idée de l'abondance relative des chauves-souris trouvées dans le parc.
[Antoine et un autre membre du personnel de Parcs Canada marchent parmi les longues herbes dans une forêt pour récupérer l’appareil d’enregistrement qu’ils ont installé plusieurs jours plus tôt.]
Donc aujourd'hui, on est venu démobiliser la station, l'enregistreur fixe.
Ça fait dix nuits que l'appareil prend des enregistrements de chauves souris et on pense qu'on va avoir plusieurs enregistrements parce que la température a été bonne.
[Porte-nom] Marie-Soleil Pétrin, Agente en gestion des ressources, Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Porte-nom] Adam Desjardins, Agent en gestion des ressources, Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Emplacement] Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Des scientifiques de Parcs Canada, Marie-Soleil et Adam, marchent pour récupérer l’appareil d’enregistrement sonore qui a été installé dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.]
Il a fait chaud, il n'y a pas eu de pluie et puis les vents étaient quand même relativement faibles.
Donc les conditions idéales pour avoir les chauves-souris sur notre site.
[Des scientifiques à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan et au parc national Forillon retirent les cartes mémoires SD des appareils d’enregistrement afin que les enregistrements puissent être analysés.]
Et donc aujourd'hui, on défait la station et on va pouvoir aller chercher les données d'enregistrement qui vont se trouver dans une carte SD.
On va pouvoir faire analyser à l'aide d'un logiciel spécialisé par la suite.
[Une scientifique de Parcs Canada au parc national de la Mauricie analyse un enregistrement sonore de chauve-souris sur son ordinateur. Un graphique est visible dans le coin gauche supérieur et montre les ondes sonores d’écholocation de la chauve-souris.]
[Etiquette] Un extrait sonore d'une chauve-souris utilisant l’écholocation pour trouver de la nourriture. L’extrait a été ralenti afin d'être audible par l'oreille humaine.
[Antoine s’adresse directement à la caméra tandis qu’il s’agenouille dans la forêt là où l’appareil d’enregistrement sonore était placé.]
Donc en travaillant ensemble et en plus, on travaille aussi en collaboration avec les autres organismes de conservation de l'Amérique du Nord,
on augmente nos chances de succès pour protéger cette espèce.
[Un employé de Parcs Canada est assis dans un véhicule au parc national de la Mauricie et analyse des enregistrements de chauves-souris sur son ordinateur.]
[Des scientifiques de Parcs Canada à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan retournent à leur bateau, ancré sur la côte, afin de retourner sur la terre ferme après avoir récupéré les données d’enregistrement de chauves-souris.]
[Un drone survole le personnel de Parcs Canada qui travaille à un site de surveillance des chauves-souris dans un endroit isolé de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.]
[Texte] Apprenez-en davantage sur la conservation des chauves-souris à Parcs Canada : parcscanada.gc.ca/chauve-souris-canada
[Écran de fin qui dirige le public vers des vidéos connexes.]
Logo de Parcs Canada
Le mot-symbole « Canada »

 

Surveiller et écouter les chauves-souris

Afin d’aider à protéger et rétablir les populations de chauves-souris et leurs habitats, l’équipe de la conservation du parc national de la Mauricie a mis en place depuis 2015 un plan de surveillance et des mesures de rétablissement qu’on retrouve dans le Plan d’action visant des espèces multiples dans le parc national de la Mauricie et les lieux historiques nationaux de la Mauricie et de l’Ouest du Québec et dans le Plan de conservation pour les chauves-souris, présentement en développement.

Chaque année, l’équipe de la conservation réalise l’inventaire des populations de chauves-souris et de leurs habitats au sein du parc pour connaître les espèces, leur niveau d’activité (qui peut donner un aperçu de leur abondance) et leur localisation. Pour s'orienter dans l’obscurité et capturer leurs proies, les chauves-souris utilisent l'écholocalisation, c’est-à-dire qu’elles émettent des ultrasons qui rebondissent sur ce qui les entourent. L’équipe du parc peut donc suivre les populations de chauves-souris lorsqu’elles s’alimentent la nuit à l’aide d’un détecteur d’ultrasons, l’Anabat, qui permet de convertir, d’amplifier et d’enregistrer le signal. Chaque espèce produit des ultrasons qui les distinguent des autres par leur fréquence, leur durée et leur structure. Selon les caractéristiques des ultrasons enregistrés, il est possible d’identifier les espèces présentes au parc.

 
Cri d’écholocalisation d'une chauve-souris enregistré à l’aide d’un détecteur d’ultrasons
Transcription textuelle [ ultrasons ] Cri d’écholocalisation d'une chauve-souris enregistré à l’aide d’un détecteur d’ultrasons
 
Une employée de Parcs Canada installe un détecteur d'ultrasons sur un véhicule.
Une employée de Parcs Canada installe un détecteur d'ultrasons à l'intérieur d'un véhicule.
   Installation d’un détecteur d’ultrasons lors d’un inventaire mobile des chauves-souris au parc
 
Une employée de Parcs Canada installe de l'équipement pour réaliser un inventaire de chauves-souris.
Une employée de Parcs Canada écoute au mur d'un bâtiment.
   Inventaire fixe près d’un bâtiment qui sert de maternité aux chauves-souris
 

L’équipe réalise aussi le suivi des populations de chauves-souris en arrière-pays en installant dans des milieux propices à leur présence des dispositifs qui enregistrent les cris d’écholocalisation des chauves-souris.

Un employé de Parcs Canada installe sur un arbre un dispositif qui enregistre les cris d’écholocalisation des chauves-souris.
Dispositif installé sur un arbre qui enregistre les cris d’écholocalisation des chauves-souris.
Dispositif installé sur un arbre qui enregistre les cris d’écholocalisation des chauves-souris.
   Installation d'un dispositif qui enregistre les cris d’écholocalisation des chauves-souris

Les données recueillies lors des inventaires permettent à l’équipe de la conservation de mieux comprendre les chauves-souris et de protéger les endroits qu’elles fréquentent au parc, notamment un bâtiment qui sert de maternité. Les femelles reproductives y mettent bas et allaitent leurs nouveau-nés.

L’équipe a aussi installé des nichoirs chauffants près du Chalet Wabenaki du Domaine Wabenaki-Andrew afin de compenser la perte d'habitat des chauves-souris et de permettre une cohabitation harmonieuse entre les humains et les chauves-souris comme ces dernières ont tendance à se réfugier dans les bâtiments. L’équipe réalise un suivi de l’utilisation de ces nichoirs qui sont fréquentés à l’occasion par des chauves-souris.

 
Nichoir chauffant pour chauves-souris installé au-dessus d'un bâtiment.
Nichoir chauffant près du Chalet Wabenaki du Domaine Wabenaki-Andrew
Des employés de Parcs Canada regardent un nichoir chauffant installé au-dessus d'un bâtiment.
Suivi de l'utilisation d'un nichoir chauffant
 

Impliquez-vous!

Voici quelques façons de contribuer à la protection des chauves-souris. Vous pouvez :

  • rapporter vos observations aux centres d'accueil ou aux kiosques de perception et de camping du parc, de même que sur les sites web chauve-souris.ca et iNaturalist.
  • vérifier votre équipement (roulotte, remorque, camion, parasol, etc.) avant de partir du parc pour voir si des chauves-souris se sont cachées dans de petits espaces. Si elles ne partent pas d’elles-mêmes, délogez-les doucement avec un balai (et non avec vos mains nues) afin d’éviter de les transporter et de propager ainsi le syndrome du museau blanc.
  • participer à l’activité Chauve-souris à l’écoute! avec les naturalistes (saison estivale).
  • vous informer sur la page Facebook du parc.
  • éviter d'entrer dans les cavernes ou autres endroits où les chauves-souris pourraient hiberner (saison hivernale).
  • installer un dortoir à chauve-souris.
 

Pour en apprendre davantage

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