Déclaration conjointe des aires protégées et conservées sur les crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité

Déclaration au nom de la prochaine génération

Ces lieux exceptionnels sont protégés pour tous, pour toujours. Au nom de la prochaine génération à hériter de cette tâche privilégiée – et de ceux qui suivront – je loue cette déclaration d’intention.

J’appelle ceux qui peuvent financer et soutenir ces organisations à écouter ce message. Si nous ne réussissons pas ici, alors où ?

Unissez-vous afin de soutenir cette famille mondiale, pour apprendre et diriger ensemble. Pour montrer la voie. Je représente une signature, une voix. Je demanderais aux autres de se joindre à moi pour exhorter nos dirigeants à s’unir pour la nature et à appuyer cette cause.

Catriona Manders
Youth Committee & Junior Ranger, Loch Lomond & the Trossachs National Park

Déclaration conjointe des aires protégées et conservées sur les crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité
COP26 CCNUCC, Glasgow, Royaume-Uni, novembre 2021 COP15 CBD, Kunming, avril 2022

Préambule

  1. Nous, un groupe d’agences et d’organismes travaillant à la gestion des aires protégées et conservées, faisons la présente déclaration conjointe à la 26e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26 CCNUCC) et à la 15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15 CBD).
  2. Nous encourageons d’autres organismes travaillant à la gestion des aires protégées et conservées à collaborer avec nous pour prendre des mesures pour faire face aux crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité pendant cette période cruciale.
  3. . Nous demandons aussi aux gouvernements, investisseurs et citoyens engagés partout au monde de collaborer avec les organismes travaillant à la gestion des aires protégées et conservées pour leur permettre d’accroître leur capacité à faire face aux crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité.
  4. . Le terme aires protégées et conservées désigne toutes les terres, les eaux et les aires marines faisant l’objet de mesures de conservation qui sont habituellement appelées parcs nationaux, parcs marins, réserves naturelles, refuges fauniques, aires conservées communautaires et autochtones, autres aires faisant l’objet de mesures de conservation effective par zone, paysages fonctionnels, paysages marins et autres termes apparentés.

Contexte

  1. En tant que groupe de gestionnaires des aires protégées et conservées, nous savons qu’aucun site ou organisme ne peut régler à lui seul la crise des changements climatiques ou faire face aux graves impacts des changements climatiques menant à la perte de biodiversité.
  2. La pandémie de COVID-19 a eu de graves impacts partout au monde sur la vie et la santé de nos concitoyens. Cependant, elle a aussi permis aux citoyens et aux collectivités de renouer avec la nature en mettant en évidence le lien intrinsèque entre la santé humaine et la nature et en révélant les avantages d’avoir des écosystèmes sains pour le bien-être de la société.
  3. Des évaluations récentes du Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de la Plateforme inter-gouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), de l’International Resource Panel (IRP) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont indiqué que des transformations rapides et profondes dans tous les secteurs de la société et de l’économie sont nécessaires pour faire face aux changements climatiques, à la dégradation de l’environnement et à la perte de biodiversité
  4. Le Communiqué de la réunion des ministres de l’environnement et du changement climatique du G7 (anglais) du 20 mai 2021 a souligné que les crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité sont un défi à l’échelle mondiale qui nécessite des mesures urgentes et ambitieuses pour conserver, protéger et restaurer les écosystèmes naturels, notamment les sols, les prairies, les savanes, les terres arides, les terres humides, les récifs de coraux, les rivières, les lacs, les dunes littorales, les tourbières, les herbiers, les mangroves et les marais salés.
  5. Le Congrès mondial de la nature de l’UICN de 2021 a demandé aux gouvernements d’établir un grand nombre d’aires protégées et de prendre d’autres mesures de conservation effective par zone pour protéger au moins 30 % de la planète d’ici 2030; il a souligné que la mise en œuvre de ces objectifs doit être fondée sur la science la plus à jour et doit renforcer les droits des peuples autochtones, y compris le consentement éclairé préalable et la reconnaissance du droit à leurs terres, territoires et ressources, tel qu’il est énoncé dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones./li>
  6. Plus de 70 pays sont membres de la Coalition de la haute ambition CHA) qui vise un accord mondial sur la nature et les peuples avec l’objectif principal de protéger au moins 30 % des terres et océans de la planète d’ici 2030 (30x30). L’objectif 30x30 est un objectif mondial qui vise à freiner la perte d’espèces et à protéger les écosystèmes vitaux qui sont la source de notre sécurité économique.
  7. Nous sommes convaincus que nos agences et organismes travaillant à la gestion des aires protégées et conservées sont en mesure de répondre aux appels à l’action du GIEC, de l’IPBES, de l’IRP et du PNUE ainsi que d’appuyer les objectifs des pays partout au monde, dont ceux des membres du G7 et de la CHA, en prenant rapidement des mesures efficaces pour faire face aux changements climatiques et à la perte de biodiversité.

Le rôle des aires protégées et conservées

  1. Les aires protégées et conservées forment une communauté globale et elles occupent une place unique et puissante tant dans nos environnements terrestres et marins que dans nos sociétés. Ce sont des lieux d’importance culturelle et personnelle qui permettent de renouer avec la nature.
  2. Ces traits universels, mais aussi locaux et personnels des aires protégées et conservées nous permettent de jouer un rôle transformateur pour faire face aux crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité. Notre communauté d’aires protégées et conservées, à la base de l’objectif 30x30, est cruciale car :
    1. nous pouvons collaborer à la durabilité des paysages terrestres et marins,
    2. nous pouvons être un pôle d’action pour la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes en démontrant comment des écosystèmes dégradés peuvent être restaurés pour améliorer la résilience des systèmes naturels,
    3. nous pouvons contribuer aux mesures d’atténuation des changements climatiques en captant et stockant du carbone et en rendant nos activités neutres en carbone,
    4. nous pouvons jouer un rôle essentiel dans l’adaptation aux changements climatiques, tout en réduisant l’inégalité d’accès aux bienfaits de la nature, en favorisant la reconnaissance et le respect des droits (surtout ceux des collectivités Autochtones et locales) et en améliorant la résilience sociale, économique et écologique pour faire face aux impacts des changements climatiques,
    5. nous pouvons contribuer à réduire les risques liés aux catastrophes en adoptant des solutions naturelles,
    6. nous pouvons appuyer des activités éducatives de manière à inspirer et éduquer les milliards de visiteurs que nous recevons chaque année,
    7. nous pouvons être les premiers à freiner et inverser la perte de biodiversité.


    En d’autres mots, nous pouvons inspirer et informer les choix liés à l’utilisation des terres et des mers partout sur la planète et nous pouvons être l’endroit où des milliards de personnes renouent avec la nature et sont encouragées à jouer un rôle actif pour faire face aux deux crises.
  3. La désignation et la protection ne sont pas suffisantes à elles seules pour pleinement opérationnaliser notre potentiel transformateur et décisif à faire face aux crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité. Nous devons prendre des mesures plus efficaces de conservation et de restauration de la nature au sein des aires désignées, en particulier pour les écosystèmes riches en carbone, et nous devons assurer la connectivité écologique à l’échelle des paysages de manière à devenir le cœur du rétablissement des écosystèmes à l’échelle mondiale.
  4. . Des investissements sont nécessaires, mais ne suffiront pas en soi. Pour réaliser nos objectifs de manière durable, il est nécessaire de gérer efficacement et équitablement les aires protégées et conservées, et de leur fournir les ressources, le personnel et les appuis nécessaires. Pour qu’elles jouent leur rôle efficacement, il est aussi nécessaire d’en faire des partenaires dans les processus de planification et d’aménagement du territoire.
  5. . Les aires protégées et conservées doivent être au centre des activités visant à régler les crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité. On doit mettre à profit leurs capacités pour orienter des investissements transformateurs dans des solutions axées sur la nature et on doit tirer avantage de leurs liens avec les cultures, les collectivités et les visiteurs pour démontrer la possibilité de changements importants de nos comportements.
  6. En outre, il est nécessaire de reconnaître, d’appuyer et de financer ceux qui veillent sur les aires protégées et conservées, tant les collectivités (y compris celles qui ont des droits coutumiers ou qui sont reconnues par la loi), les propriétaires fonciers, les gestionnaires et les travailleurs de première ligne tels que les rangers. Partout au monde beaucoup de personnes qui défendent l’environnement sont la cible d’attaques. Elles doivent être protégées. Elles jouent un rôle vital et leurs efforts sont nécessaires pour tirer avantage des bienfaits transformateurs des aires protégées et conservées.
  7. La communauté mondiale d’aires protégées et conservées est très diversifiée, couvrant un grand nombre de climats, d’environnements et d’écosystèmes et étant administrée par différentes autorités dans chaque pays, mais elle partage la même raison d’être. Le rôle que chaque aire protégée et conservée jouera pour faire face aux crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité variera donc et sera adapté à son milieu pour obtenir le meilleur impact.

Engagements

  1. Nos engagements pour s’attaquer aux crises des changements climatiques et de la perte de biodiversité sont :
    1. Promouvoir le rôle que les aires protégées et conservées peuvent jouer maintenant et à plus long terme.
    2. Mobiliser un grand nombre d’autorités, de responsables et de gestionnaires au sein des gouvernements, du secteur privé, des peuples autochtones et des collectivités locales partout au monde.
    3. Mener les efforts visant autant des opérations neutres en émission de carbone, que la conservation de paysages naturels riches en carbone, diversifiés et résilients dans chaque pays.
    4. Se concentrer sur nos activités propres à amplifier nos impacts positifs et bénéfiques et notamment :
      • Collaborer et partager des renseignements à l’échelle planétaire;
      • Amplifier nos liens avec les milliards de visiteurs et de supporters et avec les collectivités pour inspirer les changements de comportement;
      • Appuyer un mouvement mondial pour la mise en œuvre de solutions axées sur la nature;
      • Inspirer ceux qui ne travaillent pas dans nos agences et organismes en tissant des liens avec leurs initiatives et en partageant nos expériences.

Tracy Stone-Manning
Directrice
Bureau of Land Management

Josh Thomas
PDG
Great Barrier Reef Marine Park Authority (GBRMPA)

SONG Hyung-Kun
Président
Korea National Park Service (KNPS)


Carol Ritchie
Directrice exécutive
EUROPARC Federation

Shaul Goldstein
Directeur
Israel Nature and Parks Authority

Dr. Madhu Rao
Présidente
IUCN WCPA


Lois Mansfield
Directrice
CNPPA

Urs Reif
Président par intérim
European Ranger Federation

Philip Hygate
Président
The National Association for Areas of Outstanding Natural Beauty


Shawn Benge
Directeur adjoint
U.S. National Park Service

Francesca Osowska OBE
Directrice générale
NatureScot

Yakubu Mohammed Kolo
Adjoint au conservateur général
Nigeria National Park Service


Jody Swirepik
Directrice des parcs nationaux
Parks Australia

James Stuart
Au nom de
National Parks UK

Henrik Jansson
Directeur
Parks & Wildlife Finland


Dr. Richard W. Spinrad
Sous-secrétaire d’État au commerce, Oceans and Atmosphere, et NOAA Administrator

Frantisek Pelc
Directeur
Conservation Agency of the Czech Republic

The Hon. Matt Kean MP
Trésorier et ministre de l’Énergie et de l’Environnement de la Nouvelle-Galle du sud, au nom des NSW National Parks & Wildlife Service


Ron Hallman
Président et directeur général
Parcs Canada

Dr. Maklarin Lakim
Administrateur
Conseil d’administration
Sabah Parks

Brent Mitchell
Vice-président principal
Quebec-Labrador Foundation / Atlantic Center for the Environment


Camille Touton
Sous-commissaire
U.S. Bureau of Reclamation

Martha Williams
Directrice adjointe principale
Fish and Wildlife Service

Property Mokoena
Cadre supérieur
South African National Parks


Neil McCarthy
Directeur général
World Urban Parks

Randy Moore
Chef
U.S. Forest Service

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