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Le Reader Rock Garden de Calgary

William Roland Reader© Bibliothèque et Archives de Glenbow / CU183825

Pour la semaine du 26 février 2024.

Le 27 février 2018, le gouvernement du Canada désigne le Reader Rock Garden, situé à Calgary, en Alberta, lieu historique national. Aménagé de 1913 à 1929, il met en valeur les possibilités horticoles, écologiques et esthétiques de jardiner dans le climat rigoureux de Calgary.

Le Reader Rock Garden est le fruit du travail de William Roland Reader (1875-1943). Reader naît et grandit en Angleterre; il travaille comme jardinier et forestier dans de grands domaines des comtés de Derby, d’Essex et de Yorkshire avant de déménager au Canada en 1908. Il s’installe à Calgary où il s’occupe des jardins de l’homme d’affaires Patrick Burns, l’un des fondateurs du Stampede de Calgary. De plus, Reader publie des articles sur l’horticulture dans le Calgary Herald et contribue à la création de la Calgary Horticultural Society et de la Calgary Zoological Society.

En 1913, la Ville de Calgary embauche Reader comme directeur du Service des parcs. Parmi les avantages associés au poste figure un cottage typique du mouvement Arts and Crafts construit par son prédécesseur au sommet d’une colline dans un paysage désolé de roches et d’îlots d’herbes. De 1913 à 1929, Reader transforme un versant de la colline en un jardin de quelque 0,57 hectare. L’un des plus gros défis auxquels il est confronté est le climat très sec de la région où la température fluctue de 50 degrés Celsius au cours d’une année.

Calgary est située en bordure de la rivière Bow, au pied des Rocheuses. L’endroit est depuis longtemps un lieu de rassemblement, appelé Moh’kinstsis, Wîcîspa, Guts’ists’i et Otos-kwunee. La ville se trouve sur le territoire visé par le Traité no 7, dans les terres des Nations Niitsitapi (Pieds-Noirs), Nakoda Ĩyãħé et Tsuu T’ina et de la Nation métisse. Leurs ancêtres ont su trouver des moyens de prospérer dans un environnement au climat changeant et souvent extrême. Les Niitsitapi cultivent l’antennaire rosée (Antennaria rosea) et le lys de Philadelphie (Lilium philadelphicum). Reader incorpore des plantes comme celles-là dans son jardin éclectique.

Reader transforme le flanc de la colline avec l’aide du personnel de la ville. Ils travaillent à l’amélioration de la qualité de la terre végétale et font venir des blocs rocheux de Drumheller, de Cochrane et de Banff pour construire un ensemble de murs de soutènement. Ces murs aident à freiner l’érosion, à retenir la terre et à tracer les routes. Une série de sentiers sinueux en dalles et en gazon ainsi que des escaliers en pierre sont aménagés sur le versant de la colline. Ils bornent des sections dans le jardin ainsi que quelques parterres dans chaque section. Reader puise son inspiration dans divers types de jardin britannique, notamment le jardin aménagé selon le mouvement Arts and Crafts édouardien, le jardin de rocailles alpin et le jardin botanique.

En 1929, Reader termine la construction initiale. Le jardin est pour lui une source de plaisir, mais il a aussi une fonction importante. Reader y teste quelque 4 500 espèces ou cultivars de fleurs, d’arbustes et d’arbres avant de les planter dans les rues et les parcs de Calgary. Le jardin est en constante évolution, puisque de nouvelles variétés de plantes y sont continuellement ajoutées. Reader cherche dans la région et dans le monde des espèces qui sont à la fois belles et rustiques, allant même jusqu’à se procurer le pavot bleu de l’Himalaya (Meconopsis) au Tibet. Après son décès en 1943, la Ville de Calgary démolit la maison du directeur du Service des parcs et ouvre les jardins au public. La maison est ultérieurement reconstruite à partir des plans trouvés dans les archives et est aujourd’hui un café.
Pont et pavillon rustiques reconstruits au Reader Rock Garden. © Jennifer Cousineau / Parcs Canada, 2015.

Le Reader Rock Garden est désigné lieu historique national en 2018. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada fournit des recommandations au gouvernement du Canada en matière de désignation de lieux historiques nationaux, qui peuvent inclure une variété de sites historiques, dont des jardins, des ensembles de bâtiments et des paysages culturels.

Le Programme national de commémoration historique s’appuie sur la participation des Canadiens pour identifier des lieux, des évènements et des personnes historiques qui ont une importance à l’échelle nationale. Toute personne peut proposer un sujet à l’examen de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Voyez comment participer à ce processus.

Apprenez-en plus au sujet de l’approche de Parcs Canada sur l’histoire publique en consultant Le cadre pour l’histoire et la commémoration (2019) sur notre site web.
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