Cette semaine en histoire

Le hangar d’alerte de la BFC Bagotville

Hangar d’alerte de Bagotville (B121/quartier général, hangars 9 à 12). © Ministère de la Défense nationale / Cpl Bernier, 2002.

Pour la semaine du 16 décembre 2024.

Le 22 décembre 2005, le gouvernement du Canada désigne le hangar d’alerte de la base des Forces canadiennes (BFC) Bagotville, située à La Baie, au Québec, édifice fédéral du patrimoine reconnu. Deux ans plus tard, il est désigné lieu historique national. Modèle type canadien de hangar d’alerte à réaction rapide en bon état de conservation, ce hangar joue un rôle clé dans le Commandement de la défense aérienne de l’Amérique du Nord (NORAD) pendant la guerre froide.

Créé officiellement en 1958, le NORAD regroupe la défense aérienne canadienne et américaine sous un commandement conjoint. À l’époque, on craint de plus en plus que les tensions de la guerre froide avec l’Union soviétique ne dégénèrent en guerre nucléaire. Les réseaux de stations radar de défense aérienne, comme le Réseau d’alerte avancé (1954) et la Ligne du Centre du Canada (1957), agissent comme de véritables fils-pièges pour avertir de l’arrivée d’avions à réaction, de bombardiers et de missiles soviétiques. Des avions d’interception canadiens et américains fournis au NORAD sont donc prêts à intervenir si une attaque de bombardiers nucléaires soviétiques est détectée.

Le hangar d’alerte est construit en 1958 sur le site préexistant de la BFC Bagotville, au nord de la ville de Québec, sur les terres traditionnelles du peuple innu. Il s’agit du premier modèle canadien de hangar à réaction rapide en tous temps pour les avions à réaction. Abritant l’un des cinq escadrons de défense aérienne du Canada, il joue un rôle stratégique clé dans la défense aérienne de l’Amérique du Nord pendant la guerre froide. Le complexe du hangar d’alerte consiste en quatre grands hangars en acier regroupés deux par deux et disposés de part et d’autre d’un centre domestique modeste. Il est situé près de l’extrémité de la bande d’atterrissage pour garantir un accès facile à la piste, et les hangars sont munis de lourdes portes qui peuvent être ouvertes rapidement. Ceux-ci sont reliés aux quartiers et au quartier général situés au centre par de longs corridors couverts. On s’assure ainsi que les pilotes sont toujours à proximité de l’aéronef de façon à permettre un déploiement sans délai.

Le hangar d’alerte de la BFC Bagotville abrite le meilleur chasseur en tous temps du Canada, le CF-100 Canuck d’Avro, de 1958 à 1961. Bien qu’il ne soit pas l’avion à réaction le plus rapide, il est fiable dans les dures conditions météorologiques hivernales. Dans les années qui suivent, le hangar d’alerte accueille certains des meilleurs avions à réaction de la flotte canadienne, notamment des CF-101 Voodoo de McDonnell en 1961 et en 1962, des CF-5/CF-116 Freedom Fighter en 1969, et des CF-18 Hornet en 1985. Aujourd’hui, ce hangar fait encore partie intégrante du NORAD et demeure un rappel important de l’état d’alerte constant qui régnait pendant la guerre froide.

Le hangar d’alerte, dans le coin inférieur gauche de la photo, et ses environs. © Ministère de la Défense nationale / BFC Bagotville, 2001.

Le hangar d’alerte (B121/Quartier général, hangars 9 à 12) est désigné édifice fédéral du patrimoine reconnu en 2005. Le ministre responsable de Parcs Canada désigne les édifices fédéraux du patrimoine suivant les recommandations du Comité des édifices fédéraux du patrimoine.

Le hangar d’alerte de la BFC Bagotville est désigné lieu historique national en 2007. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada conseille le gouvernement du Canada sur la commémoration des lieux historiques nationaux qui peuvent inclure une variété de sites historiques tels que des jardins, des ensembles de bâtiments et des paysages culturels.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens et des Canadiennes pour identifier des lieux, des personnes et des événements d’importance historique nationale. Tout membre du public peut proposer un sujet à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Voyez comment participer à ce processus.

 

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