Événement historique national des célébrations du Jour de l’émancipation

Photo en noir et blanc d'une parade dans une rue et une personne sur un cheval
Parade lors du Jour de l'émancipation, Amherstburg, Ontario, 1894
© Bibliothèque et Archives Canada / PA-163923

Les célébrations du Jour de l'émancipation ont été désignées comme un événement historique national en 2022.

Importance historique : les personnes d’ascendance africaine qui vivent au Haut- et au Bas-Canada ont marqué l’abolition de l’esclavage en 1834 en organisant des célébrations qui deviendront des festivités annuelles.

Plaque commémorative : sera installée à la Cathedral Church of St. James, 106 rue King East, Toronto, Ontario Footnote 1

Les célébrations du Jour de l'émancipation

Le 1er août 1834, les personnes d’ascendance africaine marquent la fin de plus de 250 ans d’esclavage dans l’Empire britannique en organisant des célébrations. Des festivités se tiennent au XIXe siècle dans ce qui est aujourd’hui l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique puis deviennent une tradition annuelle au Canada. Les ancêtres asservis sont honorés lors de rassemblements, défilés, discours, soirées, événements sportifs, spectacles musicaux et collectes de fonds. Ces activités aident à renforcer les communautés noires, dénoncer le racisme, lutter pour l’égalité et fêter la liberté.

 

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en français

Les célébrations du Jour de l'émancipation

Les célébrations du Jour de l’émancipation commencent le 1er août 1834, lorsque des personnes d’ascendance africaine au Haut et au Bas Canada marquent la fin de plus de 250 ans d’esclavage à travers l’Empire britannique. Les festivités du XIXe siècle dans ce qui est aujourd’hui l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick ainsi que la Colombie-Britannique inspirent une tradition annuelle qui se poursuit jusqu’à ce jour partout au Canada.

La Slavery Abolition Act (loi sur l’abolition de l’esclavage) est adoptée par le Parlement britannique en 1833 et entre en vigueur le 1er août 1834, mettant légalement fin à des siècles d’existence du système d’esclavage colonial des personnes d’ascendance africaine dans l’ensemble de l’Empire britannique. L’émancipation s’avère immédiate dans ce qui est aujourd’hui le Canada et dans d’autres colonies comme les Bermudes et Antigua. Ailleurs dans les Caraïbes britanniques, la transition vers la liberté prend trois ou quatre ans de plus, car les personnes autrefois réduites à l’esclavage sont obligées de travailler pendant des périodes d’apprentissage imposées par la Loi comme compensation supplémentaire aux sociétés de plantation esclavagistes. En 1838, environ un million de personnes d’ascendance africaine peuvent dorénavant mener en toute légalité une vie libre en Grande-Bretagne et dans ses colonies.

Plaque commémorative avec texte doré
Plaque commémorative de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada pour l'Événement historique national des célébrations du Jour de l'émancipation. Cette plaque sera installée à la Cathedral Church of St. James, 106 rue King East, Toronto, Ontario.

Dans ce qui est aujourd’hui le Canada, les célébrations annuelles sont souvent appelées West Indian Day parce que le plus grand nombre d’esclaves libérés vivaient dans les Caraïbes (appelées en anglais West Indies par les colons européens). Par la suite, ces événements prennent le nom de Premier août et Jour de l’émancipation. Les festivités vont des petits pique-niques aux grands événements publics, généralement avec des services religieux, des défilés, des repas communautaires, des dîners officiels et des divertissements. Ces commémorations sont l’occasion d’établir des liens sociaux et de susciter la fierté à l’égard de l’ascendance et de la solidarité africaines, et de l’éducation et de la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir des communautés diasporiques africaines. Des personnes d’origines diverses prennent part aux défilés et aux autres événements du Premier août, les unes à côtés des autres, en tant que participants ou spectateurs.

Les événements du Jour de l’émancipation sont des actes commémorant les ancêtres qui ont enduré plus de 250 ans d’esclavage. Ils deviennent également des occasions de mobilisation contre l’esclavage aux États-Unis jusqu’à son abolition en 1865, et contre le racisme et la ségrégation systémiques qui persistent au Canada. Au fil des ans, d’éminents dirigeants afro canadiens et américains comme Henry Bibb, le révérend Richard Preston, le révérend Josiah Henson et le militant des droits de la personne Martin Luther King Jr. prononcent de puissants discours lors des événements du Jour de l’émancipation. Les activités de collecte de fonds mènent à la construction d’établissements communautaires indispensables comme des écoles et des églises. Les célébrations du Jour de l’émancipation représentent la force et la persévérance des Afro Canadiens dans la lutte pour l’égalité raciale au cours des XIXe et XXe siècles et jusqu’à ce jour.

« C’est avec une immense jubilation que la désignation des célébrations du Jour de l’émancipation en tant qu’événement historique national a été acceptée. Cette reconnaissance fédérale honore les célébrations de l’émancipation d’un peuple enlevé de force à sa nation, réduit en esclavage pendant 400 ans, acheté et vendu comme un bien, rassemblé comme du bétail; pourtant, s’élevant triomphalement au-dessus de tout cela pour non seulement survivre, mais prospérer dans notre génie; Émancipation mi seh! Ase ancêtres! »

Nadine Williams, poète, auteure, éducatrice artistique et coproposeuse de la désignation

« La résistance et la joie des Africains nouvellement libérés, anciennement réduits en esclavage, ont été exprimées par les célébrations, les discours et l’activisme du Jour de l’émancipation le 1er août partout au Canada à partir de 1834. Je suis honorée que ma quête pour que le 1er août soit commémoré comme le Jour de l’émancipation, qui a commencé en 1994, ait été couronnée de succès. Avec la joie et la reconnaissance vient l’espoir. »

Rosemary Sadlier, Récipiendaire de l’Ordre de l’Ontario, auteure, historienne, consultante, conférencière et coproposeuse de la désignation

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus

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