Événement historique national de la création de la force militaire permanente du Canada (1871-1883)

Photo d'archive du portrait d'un homme qui regarde vers la gauche
Le premier commandant de la Batterie « A » et de son école d'artillerie (1871-1873), le lieutenant-colonel George A. French (1841-1921) de l'Artillerie royale, KCMG, est devenu le commissaire fondateur de la GRC actuelle, date inconnue.
© Permission du ministère de la Défense nationale / Mitchel, George Duncan. RCHA – right of the line: an anecdotal history of the Royal Canadian Horse Artillery. Ottawa: RCHA History Committee, 1986, 3

La création de la force militaire permanente au Canada a été désignée événement historique national en 2023.

Importance historique : la création d'une petite force permanente jette les bases de la professionnalisation de l’armée au Canada.

Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1

La création de la force militaire permanente du Canada (1871-1883)

La création de la force militaire permanente du Canada marque la fin de plus d’un siècle de dépendance envers la Grande-Bretagne et représente les débuts de la professionnalisation des forces militaires au Canada. Elle fait suite au retrait de toutes les troupes britanniques en 1870-1871, à l’exception de garnisons à Halifax et à Esquimalt. À l’époque, la Grande-Bretagne tente de réduire les sommes et l’effectif consacrés à la défense de son empire et s’efforce d’améliorer les relations avec les États-Unis, ce qui réduit la nécessité de maintenir des troupes en Amérique du Nord.

Pendant plus d’un siècle après la guerre de Sept Ans (1756-1763), la défense de l’Amérique du Nord britannique est assurée par l’Armée britannique et la Marine royale, avec le soutien des milices locales et en partenariat avec des Premières Nations alliées. Cependant, suivant la Confédération canadienne en 1867, la défense devient une responsabilité fédérale. La Loi de Milice de 1868 crée le ministère de la Milice et de la Défense, ainsi qu’une milice volontaire. Le gouvernement fédéral suppose qu’il pourra continuer de compter sur la Grande-Bretagne, même lorsque le nombre de soldats britanniques au Canada passe d’environ 15 700 en 1867 à 4 000 en 1869. En novembre 1871, la Grande-Bretagne finit de remettre au Canada les fournitures militaires, les fortifications et d’autres biens, et retire la quasi-totalité de ses effectifs.

 

Illustration de plusieurs soldats devant des fortifications
Départ de la garnison britannique de Québec en 1871. L'Artillerie royale quitte le parc de l'Artillerie, Canadian Illustrated News, 1871.
© Permission du ministère de la Défense nationale / Charbonneau, André, Desloges, Yvon, et Lafrance, Marc. Québec—The Fortified City. Ottawa: Parks Canada, Minister of Supply and Services Canada, 1982. 446-447
Illustration d'un groupe de soldats avec un leader
Le 69ème Régiment quitte la Citadelle, Canadian Illustrated News, 1871.
© Permission du ministère de la Défense nationale / Charbonneau, André, Desloges, Yvon, et Lafrance, Marc. Québec—The Fortified City. Ottawa: Parks Canada, Minister of Supply and Services Canada, 1982. 446-447

 

Photo d'archive d'un homme en uniforme debout
« Père de l'Artillerie canadienne », le major-général Thomas Bland Strange (1831-1925) de l'Artillerie royale, fut le premier commandant de la Batterie « B » (1871-1882), date inconnue.
© Permission du ministère de la Défense nationale / Mitchel, George Duncan. RCHA – right of the line: an anecdotal history of the Royal Canadian Horse Artillery. Ottawa: RCHA History Committee, 1986, 3

Au Canada, la création d’une armée permanente n’obtient l’appui ni de la population ni de la classe politique. C’est donc un peu à reculons que le gouvernement, en réaction au retrait des troupes britanniques, établit une garnison permanente à deux endroits stratégiques pour réduire leur vulnérabilité à une attaque des Américains. Le 20 octobre 1871, l’Ordre général de la Milice no 24 autorise la création des batteries A et B de l’artillerie de garnison, responsable de former la milice à deux nouvelles écoles d’artillerie ainsi que de protéger les magasins, l’armement, l’artillerie et les fournitures laissés derrière par l’Armée britannique au fort Henry, à Kingston, et à la citadelle de Québec.

« La création de la force militaire permanente du Canada est un moment décisif dans l’histoire du pays. Après avoir longtemps compté sur les forces britanniques pour sa protection, avec la création d’unités de forces permanentes telles que les batteries A et B à Kingston et à Québec, le jeune dominion fait ses premiers pas vers sa propre armée professionnelle et assume la responsabilité de sa propre défense nationale. Bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir, nous pouvons voir dans la création des premières unités militaires permanentes du Canada les origines de ce qui deviendra plus tard une force armée professionnelle de renommée mondiale ».

Colonel David W. Grebstad, CD, MA, MDS

Ces batteries d’artillerie de garnison jettent les bases d’une force permanente et, en 1873, deviennent les premières unités à temps plein de l’Armée régulière au Canada, devenues le Régiment d’Artillerie canadienne après une réorganisation en 1883. Des officiers britanniques d’expérience commandent les deux batteries, qui disposent chacune d’une division montée et d’une division à pied, et dont l’effectif est constitué de miliciens appelés en mission de courte durée avant le passage à un service continu à plein temps. Cette force ne reflète pas la diversité de la société canadienne de l’époque, puisque les personnes racisées et autochtones sont confrontées à des obstacles au service militaire.

À ses débuts, la petite force permanente joue un rôle central dans les efforts déployés par le Canada pour améliorer l’efficacité militaire grâce à l’entraînement des officiers et des soldats. Ce rôle est reconnu officiellement et élargi par la Loi de Milice de 1883, qui fait passer l’effectif total de la force permanente à 750 et autorise la formation du Corps-école de cavalerie à Québec (Royal Canadian Dragoons), de Corps-école d’infanterie (Royal Canadian Regiment) à Fredericton, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Toronto, et de la Batterie C et de son école d’artillerie à Esquimalt.

 

Photo d'archive d'un groupe de soldats prenant la pose pour la caméra
On dit qu'elle a été prise à la caserne Fort Garry, à Winnipeg, en 1874. Il s'agit de la plus ancienne photographie de groupe connue d'artilleurs réguliers.
© Permission du ministère de la Défense nationale / Mitchel, George Duncan. RCHA – right of the line: an anecdotal history of the Royal Canadian Horse Artillery. Ottawa: RCHA History Committee, 1986, Xi-3

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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