Événement historique national de l’incident du Komagata Maru en 1914

L’incident du Komagata Maru en 1914 a été désigné événement historique national en 2014.

Importance historique : Les passagers à bord du S.S. Komagata Maru et leurs partisans de la communauté sud-asiatique locale ont contesté les politiques d'immigration racistes et d'exclusion du Canada.

Plaque commémorative : addresse à confirmer Footnote 1

 

Un grand nombre de personnes sur un bateau
Immigrants indiens à bord du Komagata Maru dans la baie English, Vancouver, Colombie-Britannique, 1914
© Bibliothèque et Archives Canada / PA-034015
Une image en noir et blanc d'un bateau
Sikhs à bord du Komagata Maru, Vancouver, Colombie-Britannique, 1914.
© Bibliothèque et Archives Canada / C-075261

 

L’incident du Komagata Maru en 1914

En mai 1914, le Komagata Maru rejoint Vancouver via Hong Kong et le Japon, transportant 376 immigrants du Punjab en dépit des restrictions raciales de la loi canadienne sur l’immigration. Son arrive suscite une vive réaction anti-asiatique, et les voyageurs seront contraints de rester à bord pendant deux mois. La communauté asiatique locale se mobilise pour empêcher leur déportation, mais la contestation juridique se solde par un échec, et le navire ainsi que la plupart de ses passagers sont finalement renvoyés en Inde. L’incident demeure un moment marquant dans l’histoire canadienne, symbolisant la lutte des Canadiens sudasiatiques pour la justice et l’égalité.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en français
A bronze commemorative plaque in three languages
Plaque commémorative trilingue en bronze de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada pour l'événement historique national de l'incident du Komagata Maru de 1914 : anglais, français et pendjabi

L’incident du Komagata Maru en 1914

Le 23 mai 1914, le navire S.S. Komagata Maru atteint Burrard Inlet, à Vancouver, en Colombie-Britannique. À son bord se trouvent 376 passagers, tous des sujets britanniques d’origine indienne (340 sikhs, 24 musulmans et 12 hindous), les membres d’équipage japonais, ainsi qu’une cargaison de 1 500 tonnes de charbon. Le navire n’est pas autorisé à venir à quai pendant les deux mois qui suivent et les fonctionnaires refusent l’entrée au Canada à tous les passagers. L’impasse qui s’ensuit constitue une opposition majeure aux politiques d’immigration canadiennes qui établissent une discrimination fondée sur la race.

Un grand groupe de personnes sur un bateau
S. S. "Komagata Maru" 1914
© Archives de la ville de Vancouver, domaine public, code de référence AM1584 : CVA 7-122

À cette époque, le Canada restreint considérablement l’immigration en provenance de l’Asie. Les Sud-Asiatiques du sous-continent indien sont des sujets britanniques, ce qui, en théorie, leur confère le droit de se déplacer librement dans l’Empire et donc de s’installer dans le Dominion du Canada. Cependant, le Canada tente de leur interdire l’entrée en 1908 par des lois exigeant que les migrants en provenance de l’Inde fassent le voyage directement de leur pays d’origine. Le gouvernement du Canada travaille par la suite avec les principales compagnies de navigation à vapeur pour mettre fin au transport de passagers sur ces liaisons et s’assurer ainsi que ceux-ci ne peuvent faire un voyage sans escale.

Pour s’opposer à cette discrimination fondée sur la race, Gurdit Singh Sarhali, un homme d’affaires et entrepreneur de la Malaisie, affrète le S.S. Komagata Maru afin de transporter des Sud-Asiatiques du sous-continent indien jusqu’au Canada. Les journaux de la Colombie-Britannique alimentent les craintes du public et du gouvernement en annonçant que le navire fait route avec une « horde », ou un « afflux », d’immigrants indiens à son bord.

Pendant les deux mois qui suivent l’arrivée du S.S. Komagata Maru, les fonctionnaires empêchent les passagers de débarquer et d’entrer au Canada. On leur refuse eau et vivres, et la situation se détériore. Au plus fort de la confrontation, les autorités font appel au NCSM Rainbow pour forcer les passagers à quitter le bord de l’eau. Les passagers résistent et se défendent en lançant des briques et du charbon à l’équipage du Rainbow. Le croiseur de la Marine royale canadienne bat en retraite.

Un grand groupe de personnes
Les gens sur le quai regardent "Komagata Maru" 1914
© Archives de la ville de Vancouver, domaine public, code de référence AM1584 : CVA 7-129

Dès le début, un comité à terre composé d’activistes de descendance sud-asiatique du Lower Mainland amasse des fonds pour retenir les services de l’avocat J. Edward Bird et défendre les droits d’entrée des passagers. Le tribunal autorise l’audition d’une seule affaire, sur laquelle ils se fondent pour rejeter sommairement la demande d’entrée des autres passagers, à l’exception de 20 d’entre eux qui peuvent prouver qu’ils habitaient déjà au Canada.

Après deux longs mois marqués par de grandes difficultés personnelles et financiers, le racisme systémique, le colonialisme, l’impérialisme et des obstacles juridiques, tous les passagers sont contraints de retourner en Inde. Les citoyens locaux profèrent des insultes et observent, pendant qu’ils pique-niquent en famille, l’« équipée » et la mascarade de refus tandis que le navire est forcé de faire demi-tour. Une fois le S.S. Komagata Maru de retour à Budge Budge, près de Calcutta (en Inde), un massacre se produit. Les forces indiennes britanniques, informées par les Britanniques qui croyaient avoir affaire à des révolutionnaires, tirent sur ces rapatriés. Vingt passagers sont tués, de nombreux autres sont blessés, plus de deux cents sont emprisonnés sans accusation et d’autres s’exilent.

Dernière mise à jour de ce document d'information : 2016-07-13

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