Événement historique national de La production de munitions aux usines de Defence Industries Limited

Deux ouvrières aux usines de Defence Industries Limited fabriquent des amorces de détonateurs destinés à être montés sur des obus, Ajax, 1944
Vera Mann et Marie Grondin, deux ouvrières aux usines Cherrier et Bouchard de Defence Industries Limited, fabriquent des amorces de détonateurs destinés à être montés sur des obus et rendre leurs joints étanches à l'air, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada. Photothèque / Bibliothèque et Archives Canada

La production de munitions aux usines de Defence Industries Limited a été désignée comme un événement historique national en 2024.

Importance historique : production d’un imposant arsenal de munitions et des composants connexes, contribue grandement à l’effort de guerre industriel du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale et à la victoire des Alliés, mais aussi à la contamination à long terme des sites.

Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1

La production de munitions aux usines de Defence Industries Limited

La production de munitions aux usines de Defence Industries Limited (DIL) situées au Manitoba, en Ontario et au Québec contribue grandement à l’effort de guerre du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. L’imposant arsenal de munitions et de composants connexes produit dans les usines de DIL joue un rôle important dans la victoire des Alliés et contribue à propulser le Canada au quatrième rang des producteurs de munitions parmi les pays alliés. Des milliers d’ouvriers sont recrutés à travers le pays pour travailler aux chaînes d’assemblage, et la grande proportion de femmes travaillant dans les usines de DIL révèle le rôle important que jouent les femmes dans la production de munitions. Les efforts colossaux qui y sont déployés ne sont pas sans conséquences. Les matières toxiques et dangereuses manipulées au cours des divers processus de fabrication posent un risque pour la santé des ouvriers et sont la source de contamination de l’environnement sur les sites des usines.

 

Des femmes mettent de la cordite en paquets pour un obus de la marine à Defence Industries Limited, Montréal, 1944
Des femmes mettent de la cordite en paquets pour un obus de la marine à Defence Industries Limited à Montréal, Québec, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada / PA-116926
Des ouvriers remuent des produits chimiques utilisés dans la fabrication des cônes de charge aux usines de Defence Industries Limited, 1944
Des ouvriers remuent des produits chimiques utilisés dans la fabrication des cônes de charge aux usines Cherrier et Bouchard de Defence Industries Limited, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada
Une ouvrière, portant un costume en amiante ainsi qu'une protection sur le visage et la têteaux usines de Defence Industries Limited, 1944
Une ouvrière, portant un costume en amiante ainsi qu'une protection sur le visage et la tête, examine une machine à mélanger la poudre et se prépare à la faire démarrer aux usines Cherrier et Bouchard de Defence Industries Limited, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada

 

L’essor de DIL, un entrepreneur militaire public-privé créée en 1939, témoigne du rôle essentiel que joue le gouvernement dans la gestion de l’économie de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale. La Société des approvisionnements alliés de guerre, dirigée par le ministère des Munitions et des Approvisionnements, supervise le financement, la construction et l’expansion de l’industrie de guerre. DIL est une filiale de guerre de Canadian Industries Limited (CIL), une entreprise privée qui se spécialise dans la fabrication d’explosifs et d’obus depuis la fin du XIXe siècle. Bien que le gouvernement fédéral soit le propriétaire de plusieurs des usines et des produits de guerre qui y sont fabriqués, DIL est responsable de la gestion des usines et reçoit donc des honoraires à cet effet. Les usines de DIL situées à Pickering (aujourd’hui Ajax), en Ontario, à Saint-Paul-l’Ermite et à Sainte-Thérèse, au Québec, ainsi qu’une usine de la General Engineering Company située à Scarborough, en Ontario, forment le noyau de la production d’obus au Canada. DIL compte également des usines à Nobel, en Ontario, à Transcona, au Manitoba, ainsi qu’à Salaberry-de-Valleyfield et à Belœil, au Québec, où sont fabriqués les explosifs pour remplir les obus et les munitions d’armes légères. D’autres usines de produits chimiques et de munitions en Ontario et au Québec forment un système intégré de production qui fabrique des milliards de munitions d’armes légères, des millions d’obus d’artillerie et leurs composants connexes ainsi que des explosifs et des produits chimiques pour l’effort de guerre.

 

Deux employés remplissent des cartouches de 20 milimètres aux Defence Industries Limited, 1944
Le contremaître Tony Lanthier et une ouvrière non identifiée remplissent des cartouches de 20 mm dans la « section à risques » de l'usine Cherrier de Defence Industries Limited, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada
Une ouvrière enlève les masques posés sur les obus avant de peindre aux usines Defence Industries Limited, 1944
L'ouvrière Hélène Pelletier enlève les masques posés sur les obus avant de peindre ces derniers aux usines Cherrier et Bouchard de Defence Industries Limited, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada
Un ouvrier et une pile d'obus de 25 livres prêts pour expédition, près du convoyeur à courroie aux usines Defence Industries Limited, 1944
L’ouvrier A. Pauze et une pile d'obus de 25 livres prêts pour expédition, près du convoyeur à courroie qui transporte les obus de la section de peinture à la section d'emballage aux usines Cherrier et Bouchard de Defence Industries Limited, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada

 

La Seconde Guerre mondiale marque un tournant important pour les femmes dans l’industrie manufacturière, tandis que des possibilités d’emploi au-delà des usines de textile s’offrent à elles. Les efforts du Service sélectif national du gouvernement attirent plus d’un quart de million de Canadiennes dans les industries de guerre en 1942–1943. En juillet 1944, plus de 107 000 personnes travaillent dans l’industrie des munitions au Canada, et les femmes représentent environ 40 % de cette main-d’œuvre. Celles-ci reçoivent un salaire inférieur à celui des hommes, mais nombre d’entre elles sont fières de contribuer à l’effort de guerre. À son apogée, DIL emploie quelque 33 000 ouvriers dans ses usines.

Des ouvriers et des ouvrières quittant des usines de la Defence Industries Limited montent dans des trains de voyageurs, 1944
Des ouvriers et des ouvrières quittant l'usine Cherrier de la Defence Industries Limited montent dans des trains de voyageurs, 1944
© Harry Rowed / Office national du film du Canada / Bibliothèque et Archives Canada

Les fondements de la production de munitions pendant la guerre froide au Canada, ainsi que l’infrastructure institutionnelle, industrielle et résidentielle du Canada d’après-guerre, notamment dans ce qui est aujourd’hui la ville d’Ajax, en Ontario, font partie du legs de l’effort de guerre de DIL. Les usines de la compagnie ont également eu un impact sur l’environnement et la santé des travailleurs. Des millions de litres d’eau douce ont été contaminés par la production de munitions, en particulier lors de la fabrication de l’explosif trinitrotoluène (TNT). L’exposition à ces produits chimiques toxiques a entraîné des répercussions négatives à long terme sur les travailleurs, qui ont également été exposés aux nombreux autres risques qui caractérisaient la production industrielle de l’époque.

« Je me réjouis que l’on ait désigné la production de munitions aux usines de Defence Industries Limited (DIL) à titre d’événement historique national dans le cadre du Programme national de commémoration historique. L’exploitation de l’usine DIL d’Ajax a grandement contribué à l’effort de guerre du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale et a attiré dans notre région des milliers de travailleurs de collectivités de partout au Canada. Ce sont ces travailleurs, et la collectivité qu’ils ont établis, qui ont finalement mené à la fondation de la ville d’Ajax. Nous sommes extrêmement fiers de notre histoire et nous sommes heureux qu’elle soit reconnue à l’échelle nationale. »

Shaun Collier, maire
Ville d’Ajax

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus

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