Événement historique national Shiibaashka’igan – La robe à clochettes

Une dame porte une robe à clochettes colorée dans un décor extérieur
Evelyn Tom, Première Nation de Noatkamegwanning, Ontario, 2019
© Red Works Photography pour l'exposition Shiibaashka'igan: Honouring the Sacred Jingle Dress, The Muse / Lake of the Woods Museum

La shiibaashka’igan (robe à clochettes) a été désignée comme un événement historique national en 2023.

Importance historique : la shiibaashka’igan (robe à clochettes) est à la fois une robe et une tradition de danse sacrées des femmes anishinaabe.

Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1

Shiibaashka’igan – La robe à clochettes

Shiibaashka’igan (robe à clochettes) est à la fois une robe et une tradition de danse sacrées des femmes anishinaabe. La robe est ornée de clochettes fabriquées à l’aide de cônes métalliques qui émettent un tintement rythmique lorsqu’elles se heurtent les unes aux autres au gré des mouvements de la danseuse qui bouge au rythme du grand tambour et des chants traditionnels du groupe de tambour. Chaque pas de cette danse est vu par certains comme une prière de guérison. La danseuse garde un pied en contact avec le sol afin de maintenir un lien avec la terre, tandis que le son des clochettes produit une énergie qui se propage dans l’air et interpelle les esprits. L’une des origines de la robe et de la danse est attribuée à la communauté anishinaabe de la Première Nation de Naotkamegwanning (aussi appelée Whitefish Bay), qui se trouve dans le secteur du lac des Bois dans le Nord-Ouest de l’Ontario, et une autre à la communauté ojibwée de Mille Lacs, qui se trouve dans le Centre-Nord du Minnesota. Léguée par Gichi Manidoo (le Créateur) dans un rêve, et s’inspirant des pratiques spirituelles et des traditions anishinaabe, shiibaashka’igan devient un style de danse populaire et très estimé, ainsi qu’un moyen de guérison, de réappropriation culturelle et d’affirmation de l’identité. Largement adoptée par les Premières Nations au Canada et aux États-Unis, cette danse est une catégorie officielle de danse des pow-wow depuis son introduction dans les années 1960 par Maggie White de la Première Nation de Naotkamegwanning. La confection de la robe et l’exécution de la danse sont des expressions importantes des rôles des femmes anishinaabe en tant que guérisseuses et soignantes qui, au cours du XXe siècle, veillent au bien-être physique et spirituel de leur famille et de leur communauté en se tournant vers shiibaashka’igan pour aider à atténuer les effets de la pandémie de grippe et du colonialisme.

Dans les années 1920, les premières robes à clochettes sont de conception et de tissus simples, ornées de rangées de cônes métalliques cousus sur le corsage et la jupe qui descend jusqu’à la cheville. De nos jours, elles sont aussi confectionnées de tissus synthétiques aux couleurs éclatantes et ornées d’autres embellissements, et les cônes sont cousus en rangées droites ou en motifs géométriques.

 

Des femmes dansent dans des robes colorées
Pow-wow de la Première Nation de Timiskaming, Lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue, 21 juin 2017
© Parcs Canada

 

Selon les traditions orales, les origines de la robe et de la danse remontent au début du XXe siècle. Cette époque est marquée par des difficultés extrêmes attribuables à la pandémie de grippe (1918-1919) et à l’intensification de la mise en œuvre de politiques d’assimilation par le gouvernement fédéral, dont l’interdiction continue des cérémonies et des pratiques culturelles et spirituelles des Premières Nations. Pendant cette période difficile, des femmes anishinaabe confectionnent la robe à clochettes et exécutent la danse des clochettes pour favoriser la guérison physique et spirituelle des membres de leur famille et de leur communauté. L’une des traditions orales les plus répandues attribue l’une des origines de la robe à clochettes à la regrettée Maggie White (1922-1991). Alors qu’elle n’a que huit ans, elle tombe gravement malade; son grand-père Pinasse fait une série de rêves dans lesquels il reçoit des instructions sur la façon de confectionner une robe spéciale décorée de cônes métalliques pour sa petite-fille. Il confectionne la robe, demande à sa petite-fille très affaiblie de s’en vêtir et lui apprend une danse qui lui a été transmise en rêve. Malgré sa maladie, la jeune fille parvient à danser jusqu’à la guérison.

« La robe à clochettes symbolise l’esprit de guérison. L’esprit de la danse, du tambour et le lien avec la famille, la communauté et le lien avec le spirituel. Ces liens ont contribué à préserver le caractère sacré de la vie, à vivre d’une bonne manière : la manière originale dont le créateur voulait que nous vivions. »

M. Randy White, petit-fils de Maggie White

Maggie White sera ultérieurement connue comme la « première dame de la danse des clochettes » pour avoir popularisé la tradition de cette robe et de la danse lors de pow-wow dans l’ensemble du Canada et des États-Unis de la fin des années 1960 jusqu’au début des années 1980. La danse des clochettes deviendra ainsi une catégorie de danse officielle des pow-wow. De nos jours, cette danse est vénérée lors des pow-wow de compétition et traditionnels dans toute l’Amérique du Nord où de nouvelles générations de femmes et de personnes bispirituelles prennent part à la danse, laquelle continue d’être une source de guérison pour les personnes, les familles et les communautés. Certains participants à des mouvements de protestation revêtent également la robe à clochettes en signe d’affirmation de leur identité et de lutte contre l’oppression coloniale.

La famille de Maggie White a donné son appui à la nomination de shiibaashka’igan – la robe à clochettes en tant qu’événement historique national.

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.

 

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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