Lieu historique national de la Maison-Griffin

Une petite maison dans une atmosphère d'été
Vue de la maison Griffin
© Parcs Canada, M. D'Abramo, 2006

La maison Griffin a été désignée lieu historique national en 2007.

Plaque commémorative : 733, chemin Mineral Springs, Hamilton, OntarioFootnote 1

Construite en 1827, cette maison témoigne de l’établissement des Noirs en Amérique du Nord britannique durant la première moitié du XIXe siècle. En 1834, elle fut achetée par Enerals Griffin, un immigrant noir de la Virginie, et demeura dans la famille pendant 154 ans. Elle exprime la diversité de l’expérience des colons noirs, étant plus élaborée que les maisons qu’ils possédaient à l’habitude et située dans une localité peuplée surtout d’Euro-Canadiens plutôt que dans un établissement de réfugiés du sud-ouest de l’Ontario. Elle constitue aussi un rare exemple de l’architecture domestique typique du Haut-Canada au début du XIXe siècle.

Description du lieu patrimonial

Un foyer et une chaise dans une maison
Vue de l'intérieur
© Parcs Canada, M. D'Abramo, 2006

Le lieu historique national de la Maison-Griffin est une modeste résidence d’un étage et demi située au sommet d’une colline surplombant la vallée Dundas dans le canton d’Ancaster, aujourd’hui la ville de Hamilton. Construite vers 1827, l’habitation simple de style géorgien est typique des résidences de quatre pièces que l’on retrouvait dans le Haut-Canada au XIXe siècle. Elle est surmontée d’un toit à pignon incliné vers l’avant et revêtue de bardage à clins horizontal sans finition. La reconnaissance officielle concerne le bâtiment et le terrain qui l’entoure avec ces éléments paysagers jusqu’aux limites du secteur considéré comme étant « fragile sur le plan archéologique ».

Valeur patrimoniale

La maison Griffin a été désignée lieu historique national en 2007 pour les raisons suivantes :

  • cette maison, qui appartenait à Enerals Griffin, immigrant noir de la Virginie venu s'établir ici en 1834, est associée à l'établissement des Noirs en Amérique du Nord britannique pendant la première moitié du XIXe siècle. Elle est aussi un spécimen rare de nos jours de l'architecture vernaculaire domestique typique au XIXe siècle dans le Haut-Canada; et,
  • la maison exprime toute la complexité de l'expérience des Noirs : c'est une habitation plus évoluée que ce à quoi les réfugiés noirs étaient habitués et elle est située dans une localité du centre-sud de l'Ontario où vivent principalement des Canadiens d'ascendance européenne plutôt que dans un des établissements du sud-ouest de l'Ontario expressément destinés à l'accueil des réfugiés noirs. La maison est restée dans la famille pendant 154 ans.

Au XIXe siècle, avant la Confédération, de nombreux immigrants noirs ont emprunté le chemin de fer clandestin pour quitter les États-Unis et venir s’installer au Canada, fuyant l’esclavage et les lois restrictives qui les régissaient. Enerals Griffin, l’un de ces pionniers noirs qui ont choisi de s’établir au Canada, est arrivé dans la région de Niagara avec sa femme en 1829. En 1834, M. Griffin a acheté, de George Hogeboom, l’ancienne maison Lawrason et cinquante acres (202 342,8 mètres carrés) de terrain. La maison Griffin est l’un des rares exemples qui subsistent encore aujourd’hui d'habitation typique de quatre pièces que l’on retrouvait dans le Haut Canada à cette époque. Elle a subi d’importantes restaurations entre 1992 et 1994 afin qu’elle retrouve l’apparence des années 1830-1850.

Le sous-sol d'une vieille maison
Vue générale intérieure de la maison
© Parcs Canada, M. D'Abramo, 2006

En plus de sa valeur architecturale, la maison Griffin est aussi particulière sur le plan historique parce qu’elle témoigne de la complexité de l’expérience des Noirs en Amérique du Nord britannique durant les premières années du chemin de fer clandestin, en ce sens qu’elle représente une habitation plus raffinée que celles habituellement associées aux réfugiés noirs. L’emplacement de la maison Griffin dans le canton d’Ancaster (devenu la ville de Hamilton) contribue également à la valeur historique du lieu. En effet, au XIXe siècle, les immigrants étaient plus attirés par le marché du travail et le potentiel agricole de la communauté à prédominance euro-canadienne que par les établissements planifiés de réfugiés du Sud-Ouest de l’Ontario. La maison Griffin représente l’établissement permanent des immigrants noirs dans ce qui est à présent le Canada, puisqu’elle est passée d’une génération de Griffin à l’autre jusqu’en 1988, année où elle a été vendue à la Hamilton Conservation Authority.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juillet 2007.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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