Lieu historique national du Quartier-Chinois-de-Vancouver

Photo en noir et blanc d'un quartier chinois avec des bâtiments et des voitures
Quartier chinois, Vancouver, Colombie-Britannique, 1927
© M.O. Hammond fonds / Archives of Ontario / Wikimedia Commons / Domaine public

Le quartier chinois de Vancouver a été désigné lieu historique national en 2011.

Plaque commémorative : Rue Pender, Vancouver, Colombie-BritanniqueFootnote 1

Le quartier chinois de Vancouver

Établi dans les années 1880, le quartier chinois de Vancouver est l’un des plus anciens et des plus vastes du Canada. Son évolution, son tissu urbain et ses coutumes témoignent des contributions et des luttes des Canadiens d’origine chinoise au cours des ans. Touchés par la discrimination et par la ségrégation, les travailleurs migrants et les nouveaux arrivants chinois se sont regroupés ici, formant un quartier distinct et autonome qui a évolué au rythme de la ville. Fortifiée par la présence de diverses associations communautaires, la culture du quartier chinois perdure grâce à la forte concentration d’entreprises, de services, d’installations culturelles et de bâtiments résidentiels sino-canadiens. Nombre d’édifices associatifs et culturels se caractérisent par un style hybride mariant des éléments architecturaux du Guangdong aux styles et aux modes de construction occidentaux. On y retrouve des balcons encastrés, des corniches décoratives, une forte verticalité et des rez-de-chaussée à haut plafond surmontés d’une mezzanine. L’une des plus anciennes communautés de Vancouver, le quartier chinois demeure partie intégrante de la vie culturelle de la ville.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en français

Quartier chinois de Vancouver

Une rue d'un quartier chinois, des bâtiments, des voitures, des piétons et des cyclistes
Vue de la rue East Pender, 2010
© Parcs Canada

Établi dans les années 1880, le quartier chinois de Vancouver est l’un des plus vieux et des plus vastes quartiers chinois au Canada. Son développement comme enclave autoségréguée (en partie attribuable à l’hostilité motivée par des motifs raciaux ailleurs dans la ville avant la Seconde Guerre mondiale) et la présence continuelle de ses habitants témoignent des nombreux combats menés par les Canadiens d’origine chinoise et de la contribution qu’ils ont apportée depuis leur arrivée au pays. L’architecture du quartier se caractérise par un style distinctif associé aux balcons encastrés, style hybride qui combine des aspects de l’architecture de la province chinoise de Guangdong avec des méthodes de construction et des éléments de style occidentaux. Il s’agit également de l’un des plus anciens quartiers de Vancouver, et il demeure une composante essentielle du patrimoine physique et culturel de la ville.

 

Une rue d'un quartier chinois, des bâtiments, des voitures et des piétons
Quartier chinois de Vancouver, 2012
© Wikimedia Commons / Xicotencatl / https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vancouver_Chinatown_
16.JPG
Les arches à l'entrée d'un quartier chinois et des bâtiments
La Porte du Millénaire, rues West Pender et Taylor, quartier chinois de Vancouver, 2012
© Wikimedia Commons / MRDXII / https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Millennium_Gate,_
Vancouver%27s_Chinatown_National_Historic_Site_of_Canada,_
WLM2012.jpg

 

Le quartier chinois de Vancouver a vu le jour au début des années 1880 lorsqu’un certain nombre de Chinois se sont établis à l’extrémité de la rue Carrall. Quand la ville de Vancouver a été constituée, en 1886, les Chinois ont obtenu 65 hectares (160 acres) en location, en périphérie de la ville et, à la fin de cette année-là, le petit établissement chinois s’était étendu jusqu’à la rue Dupont (nommée Pender Est après 1904) à l’ouest de la rue Main. En raison de la discrimination et de la ségrégation, le quartier chinois de Vancouver s’est développé comme un quartier distinct et autonome qui a pris de l’expansion avec la ville. Dès 1900, le quartier chinois comptait une soixantaine de commerces et, en 1901, sa population atteignait près de 2 900 habitants. Bon nombre des immeubles du quartier encore debout aujourd’hui ont été construits dans les années 1910 et 1920, dont des immeubles commerciaux érigés par des commerçants chinois et des immeubles de sociétés, construits pour loger les associations culturelles auxquelles appartenaient de nombreux Chinois. En 1921, la population avait augmenté à 6 484 habitants. Cependant, en 1923, année de la mise en œuvre de la Loi de l’immigration chinoise, le quartier est entré en période de stagnation, et la collectivité composée en grande partie d’hommes célibataires vieillissants ne pouvait pas croître sans de nouveaux immigrants. La Grande Crise a aussi été un coup terrible pour le quartier chinois. Puis les attitudes et les politiques ont changé durant la période suivant la Deuxième Guerre mondiale, et c’est ainsi que le quartier chinois s’est remis à prospérer, fort de l’arrivée de nombreux nouveaux habitants.

Une rue d'un quartier chinois, des bâtiments et des voitures stationnées
Vue d'un balcon, 2010
© Parcs Canada / Kate MacFarlane

Au cœur de la rue Pender, le quartier chinois doit son cachet physique particulier en bonne partie à ses bâtiments et à ses paysages de rues. Pris dans leur ensemble, ces éléments créent un tout harmonieux. On trouve dans le quartier 70 propriétés contiguës comportant des immeubles commerciaux, mais également des immeubles à vocation résidentielle et culturelle, ainsi que des cours et des ruelles. La grande majorité des immeubles du quartier chinois bordent le trottoir et ont de deux à quatre étages. Au rez-de-chaussée, les piétons peuvent accéder à différents commerces, et les étages supérieurs des immeubles sont habituellement occupés par des bureaux ou peuvent aussi convenir à des usages de type institutionnel ou résidentiel. Parmi les éléments architecturaux distinctifs du quartier, mentionnons les balcons très en retrait, la forte verticalité de même que de hauts plafonds au rez-de-chaussée ainsi que des mezzanines. Alliant des aspects de l’architecture occidentale et de l’architecture régionale chinoise, les immeubles du quartier représentent un style particulier que l’on surnomme « style balcon » ou « style quartier chinois ». Dans l’ensemble, l’architecture du quartier chinois est à l’image du patrimoine, de la structure sociale et des modes de vie de ses occupants.

Le quartier chinois de Vancouver a été décrit comme un quartier de travail fonctionnel qui joue également un rôle touristique important à Vancouver et en Colombie-Britannique. Dans un paysage urbain distinct doté d’une architecture vernaculaire bien particulière, sa culture dynamique s’exprime par la concentration historique de commerces, d’installations culturelles et de structures résidentielles sino-canadiens, le tout renforcé par des associations communautaires dont le siège social se trouve encore sur place.

Dernière mise à jour de ce document d'information : 2017-04-27

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Quartier-Chinois-de-Vancouver est un quartier distinct situé à l’est du centre-ville de Vancouver, en Colombie-Britannique. Son centre d’intérêt est la rue Pender, entre la rue Taylor à l’ouest et l’avenue Gore à l’est, et les voies nord et sud de la rue Pender. L'architecture du quartier est caractérisée par un style hybride distinctif qui combine des aspects de l'architecture chinoise régionale avec des méthodes de construction et des éléments de style occidentaux. Le tracé des grandes rues reflète le quadrillage classique des années 1880, tandis que la partie nord est propre au quartier chinois, avec ses cours intérieures, ses allées et ses façades qui donnent à la fois sur les rues et sur les allées. Érigés sur les limites avant des parcelles, la plupart des bâtiments de deux à quatre étages abritent des commerces, des institutions et des résidences. Du côté sud, l’uniformité du quartier change pour faire place au centre culturel chinois avec sa vaste cour intérieure menant au plus grand espace public de l’arrondissement, le jardin chinois classique Sun Yat-Sen. La reconnaissance officielle vise un terrain ayant la forme d’un polygone irrégulier correspondant exactement à la description qui en est faite à l’annexe HA-1 du rapport sur l’arrondissement historique du quartier chinois de la Ville de Vancouver.

Valeur patrimoniale

Le quartier chinois de Vancouver a été désigné lieu historique national du Canada en juin 2010 pour les raisons suivantes :

  • C’est l’un des plus vieux et des plus grands quartiers chinois du pays. Son apparence distincte, son développement comme enclave autoségréguée (en partie attribuable à l’hostilité motivée par des motifs raciaux ailleurs dans la ville avant la Seconde Guerre mondiale) et la présence continuelle de ses habitants témoignent des nombreux combats menés par les Canadiens d'origine chinoise et de la contribution qu’ils ont apportée depuis leur arrivée au pays;
  • L’architecture du quartier est caractérisée par un style distinctif associé aux « balcons en retrait », style hybride qui combine des aspects de l’architecture chinoise régionale avec des méthodes de construction et des éléments de style occidentaux. Parmi les éléments architecturaux distinctifs du quartier, mentionnons les balcons très en retrait, la forte verticalité, les mezzanines et les portes d'entrée étroites et séparées au niveau du sol, menant à un escalier encaissé qui monte aux étages supérieurs. Pris dans leur ensemble, ces éléments créent un tout harmonieux;
  • Le quartier chinois regroupe aussi une des collectivités les plus anciennes de Vancouver, et il est encore aujourd'hui un élément essentiel de l'histoire de l'évolution matérielle et culturelle de la ville.

La valeur patrimoniale du quartier chinois de Vancouver tient aussi à ses liens avec le développement de la vie sociale et culturelle des immigrants chinois en Colombie-Britannique et au Canada, ainsi qu’aux activités commerciales des secteurs commerciaux et portuaires d’origine de Vancouver. L’arrondissement est défini par sa forme, ses ornements, sa disposition et son architecture. Constituée en 1886, la Ville de Vancouver devient un point d’entrée majeur pour les immigrants chinois, dont un grand nombre s’installent dans le quartier chinois de la ville. Les travailleurs Chinois obtiennent alors un bail portant sur une parcelle de 160 acres et s’établissent le long de la rue Main à partir de la rue Pender Est. Au début des années 1900, le quartier chinois de Vancouver devient le plus important quartier chinois du Canada et le demeure jusque dans les années 1970. Les 70 propriétés contigües du paysage de rue de l’arrondissement offrent un mélange de bâtiments à vocation commerciale, résidentielle et culturelle, dont plusieurs remontent au début du XXe siècle. Des éléments culturels importants et plus récents, comme le parc et jardin chinois classique Sun Yat-Sen (1986), le centre culturel chinois (de 1981 à 1986) et la porte du millénaire (2002), mettent en valeur le caractère chinois traditionnel de l’endroit.

Protégé depuis 1971 en vertu de lois provinciales et de règlements municipaux sur le patrimoine, le secteur compte 24 propriétés inscrites au registre patrimonial de Vancouver. Le quartier chinois de Vancouver s’inscrit dans la continuité tout en conservant ses liens avec son passé et, en sa qualité de quartier urbain fonctionnel, il offre des contrastes dynamiques entre son paisible jardin public, ses bâtiments distinctifs et sa vie de quartier colorée.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus

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