Personnage historique national de Chloe Cooley

Chloe Cooley a été désignée personnage historique national en 2022. 

Importance historique : Exemple précoce d'une femme d’ascendance africaine soumises à l’esclavage qui résista à l'esclavage.

Plaque commémorative : Point de vue panoramique du sentier récréatif pavé de la Rivière Niagara, Parc Queenston Heights, OntarioFootnote 1

Chloe Cooley

En mars 1793, cette femme asservie d’ascendance africaine vivant à Queenston, est violemment attrapée, ligotée et transportée contre son gré de l’autre côté de la rivière Niagara pour être vendue dans l’État de New York. Malgré ses cris et sa résistance, elle ne peut se libérer. Témoin de la capture, le loyaliste noir Peter Martin en raconte les horreurs au Conseil exécutif du Haut-Canada. Son témoignage convainc le lieutenant-gouverneur Simcoe d’adopter une loi restreignant l’esclavage, faisant ainsi du Haut-Canada un refuge pour les Afro-Américains en quête de liberté. Le courage de Cooley illustre la résistance des femmes asservies.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en français
Illustration d'une femme et un soleil rouge en arrière plan
Interprétation artistique de Chloe Cooley dans une affiche créée par le Graphic History Collective dans le cadre de leur « Remember/Resist/Redraw : A Radical History Poster Project », en réponse aux commémorations liées à Canada 150. *Notez qu'il n'existe pas d'images connues de Chloe Cooley.
© Naomi Moyer en collaboration avec l'historienne Funké Aladejebi, 2017 / Prise de : https://graphichistorycollective.com/project/poster-2-chloe-cooley

Chloe Cooley

Plaque commemorative en bronze avec texte doré
Plaque commémorative en bronze de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada pour le Personnage historique national de Chloe Cooley. Cette plaque sera installée au Parc Queenston Heights, en Ontario

Chloe Cooley était une femme d’ascendance africaine, soumise à l’esclavage, qui vivait à Queenston, dans le Haut-Canada. La vie de Cooley est peu connue, mais sa résistance courageuse contre sa capture violente et son transport vers l’État de New York en 1793 pour y être vendue est devenue un exemple bien connu des actes de résistance quotidiens des femmes soumises à l’esclavage. Bien que Cooley n’ait pas réussi à s’échapper, le loyaliste noir Peter Martin a été témoin de cet incident et en a attesté à une réunion du Conseil exécutif du Haut-Canada. Le témoignage de Martin décrivant le traitement infligé à Cooley par l’esclavagiste loyaliste Adam Vrooman poussa le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe à faire adopter une loi limitant l’esclavage, faisant ainsi du Haut-Canada un refuge pour les Afro-Américains en quête de liberté.

En mars 1793, Adam Vrooman avait pris des dispositions pour vendre Cooley à un Américain. Puisque Cooley criait et se débattait, Vrooman l’a ligotée avec de la corde pour l’empêcher de fuir et l’a bâillonnée pour faire taire ses cris. Aidé de son frère Isaac Vrooman et d’un des fils du loyaliste McGregory Van Every, Adam Vrooman a usé de violence pour forcer Cooley à monter à bord d’un petit bateau et lui faire traverser la rivière Niagara. Une fois sur la côte américaine, Cooley hurlait et tentait de se défaire de ses liens, sans toutefois réussir à s’enfuir.

 

Un groupe de personnes debout près d'une plaque commémorative en bronze tenant sur un lutrin en bois
Cérémonie de dévoilement de la plaque de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada pour le Personnage historique national de Chloe Cooley, Niagara-on-the-Lake, Ontario, 2024. De gauche à droite: M. Richard Alway, membre représentant de l'Ontario et président de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada; Chris Bittle, député de St. Catharines; Rochelle Bush, historienne et administratrice du Lieu historique national de la Chapelle de Salem; Rosemary Sadlier, auteure et ancienne présidente de la Ontario Black History Society; et Jewel Cunningham, vice-présidente à Parcs Canada.
© Parcs Canada

 

Bien que la résistance dont a fait preuve Cooley ne lui ait pas rendu sa liberté, la scène a marqué profondément Peter Martin, un homme libre d’ascendance africaine et vétéran de la guerre révolutionnaire américaine, et William Grisley (Crisley), un employé blanc de Vrooman. Environ une semaine plus tard, le 21 mars, les deux témoins ont relaté la capture au lieutenant-gouverneur Simcoe et à deux membres du Comité exécutif. Le procureur général John White a reçu l’ordre d’intenter des poursuites contre Vrooman, mais ce dernier n’a fait l’objet d’aucune accusation, car il avait agi dans la limite de ses droits légaux en vendant Cooley. Toutefois, l’affaire a incité Simcoe à ordonner au procureur général de rédiger un projet de loi imposant des limites à l’esclavage dans le Haut-Canada. Présenté en juin 1793, ce projet de loi a suscité une vive opposition puisque plusieurs députés de l’Assemblée législative et du Conseil législatif étaient eux-mêmes des esclavagistes.

 

Peinture d'une main tenant un cadre et le portrait d'une personne
Interprétation artistique de Chloe Cooley, par Wayne Moore. Cette oeuvre a été créée en 2023 pour le 230ème anniversaire de la loi de 1793 visant à limiter l'esclavage et de l'incident de Chloe Cooley. Le travail de Moore rend hommage à son héritage et à l’impact significatif de sa résistance sur les personnes d’ascendance africaine.
© Niagara-on-the-Lake Museum Collection
Une plaque commémorative en bronze tenant sur un lutrin en bois
Plaque commémorative dévoilée pour le Personnage historique national de Chloe Cooley, 2024.
© Parcs Canada

 

Finalement, la loi visant à interdire l’entrée de personnes soumises à l’esclavage au Haut-Canada et à établir des limites dans la durée des contrats de servitude a été adoptée; il s’agissait de la première en son genre dans l’Empire britannique. La loi ne mettait pas fin à l’esclavage dans le Haut-Canada et ne libérait pas ceux qui y étaient déjà soumis. En fait, elle obligeait les esclavagistes ayant libéré une personne soumise à l’esclavage à verser une caution afin d’éviter de créer un fardeau financier pour la province. Toutefois, la loi imposait des limites à la servitude (contrat de travail) et stipulait que les enfants de personnes soumises à l’esclavage nés après le 3 juillet 1793 seraient affranchis à l’âge de 25 ans et que leurs enfants seraient libres à la naissance. La loi interdisait également l’importation de nouvelles personnes soumises à l’esclavage dans la province, ce qui a incité les Afro-Américains en quête de liberté à se déplacer vers le nord, au Haut-Canada. En 1819, le procureur général John Beverley Robinson a émis un avis juridique dans lequel il a déclaré que toute personne d’ascendance africaine qui arrive au Haut-Canada jouira d’une liberté garantie, même si cette personne est soumise à l’esclavage dans un autre pays. Ces précédents juridiques, ainsi que l’abolition de l’esclavage dans les territoires britanniques en 1834, ont contribué à étendre le chemin de fer clandestin au Haut-Canada.

Cette fiche d’information a été préparée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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