Personnage historique national de la Dre Frances Gertrude McGill (1882-1959)

Une femme manipule des ossements, assise a un bureau
Dre Frances Gertrude McGill, dans le cadre du trimestriel de la Gendarmerie royale du Canada : Vol. 12, n° 1, publié en 1946.
© Avec la permission de l'Association des anciens combattants de la Gendarmerie royale du Canada / Une partie de la collection trimestrielle de la GRC partagée par l'Université de Regina

Dre Frances Gertrude McGill a été désignée comme un personnage historique national en 2024.

Importance historique : remarquable pathologiste judiciaire, médecin, bactériologiste, criminologue et professeur, contribue à l’avancement de la science médico-légale au Canada et joue un rôle prépondérant dans ce domaine en tant que femme.

Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1

Dre Frances Gertrude McGill (1882-1959)

Dre Frances Gertrude McGill joue un rôle important dans l’avancement de la santé publique et de la science judiciaire en Saskatchewan, et contribue au développement de ces deux domaines au Canada en tant que bactériologiste provinciale (1918-1920), pathologiste provinciale (1920-1922) puis directrice des laboratoires provinciaux (1922-1942). Après avoir pris sa retraite des laboratoires provinciaux en 1942, elle continue d’aider la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à développer sa capacité en science judiciaire en tant que première directrice du laboratoire judiciaire à Regina (1943-1945) et en tant que première chirurgienne honoraire et experte-conseil pour le corps policier (1946-1959).

McGill naît en 1882 au sein d’une famille d’agriculteurs du district Fairmount au Manitoba, au nord-ouest de la ville de Minnedosa. Elle étudie à l’école normale de Winnipeg, puis à l’Université du Manitoba où elle est l’une des trois seules femmes de sa classe. Elle obtient son diplôme en médecine en 1915 ainsi que plusieurs prix pour ses réussites scolaires. En 1918, McGill devient bactériologiste provinciale pour la Saskatchewan. Aux laboratoires provinciaux, elle contribue à la production de vaccins et est à la tête des efforts visant à faire baisser le taux d’infections transmissibles sexuellement, notamment en supervisant l’introduction des tests Wassermann pour la syphilis et en analysant les échantillons prélevés dans de nouvelles cliniques. McGill occupe brièvement le poste de pathologiste provinciale avant d’être promue directrice des laboratoires provinciaux en 1922.

À l’époque, comme il n’y a pas de services de laboratoire judiciaire en Saskatchewan, il arrive souvent que les corps policiers demandent à McGill de les aider. Dans une affaire en particulier, sa démonstration confirmant qu’une personne s’est infligé une blessure par balle et n’a pas été victime d’un meurtre, ce qu’avait conclu le médecin local, convainc la GRC de la consulter dans les cas de mort subite, non naturelle et suspecte. McGill se déplace alors partout dans la province pour réaliser des examens post-mortem afin de déterminer la cause des décès. Ses analyses judicieuses d’un éventail de preuves biologiques s’avèrent cruciales dans de nombreuses affaires. Elle se fait largement connaître pour ses témoignages d’experte dans les procédures judiciaires, introduisant la médecine légale dans les salles d’audience des tribunaux de la Saskatchewan où elle comparait en tant que témoin expert pour la partie poursuivante à maintes reprises, notamment dans des affaires très médiatisées. Lorsque la GRC commence à acquérir une capacité en matière de science judiciaire après 1937, McGill et son équipe se concentrent sur la santé publique, notamment en faisant passer aux recrues militaires des tests de dépistage d’infections transmissibles sexuellement pendant la Deuxième Guerre mondiale.

« La reconnaissance par le gouvernement du Canada de l’héritage de la Dre Frances McGill en tant que personne d’importance historique nationale revêt une grande importance pour une femme qui a ouvert la voie aux femmes pour atteindre les sommets dans des rôles non traditionnels. Lorsque la Dre Frances McGill s’est installée à Regina, en Saskatchewan, personne ne se doutait que de cette région des grandes plaines excentrée naîtrait la première femme pathologiste du Canada et une pionnière de la médecine légale. Souvent qualifiée de “première femme membre de la police montée”, elle a été nommée première “chirurgienne honoraire de la GRC” en 1946, une distinction rare puisque la seule autre femme à avoir reçu ce titre est feu sa Majesté la reine Elizabeth II. »

Myrna Petersen, Auteure de The Pathological Casebook of Dr. Frances McGill

En 1943, McGill sort de sa retraite pour diriger le laboratoire judiciaire de la GRC à Regina jusqu’à la nomination d’un nouveau directeur en 1945. Première femme à occuper ce poste de direction, elle devient la première chirurgienne honoraire et experte-conseil de la GRC en janvier 1946. Elle continue de mettre son expertise au service du personnel du laboratoire et des policiers et assure la formation obligatoire des agents à différentes étapes de leur carrière, en pathologie, en criminologie et en médecine légale. Elle accroît également le profil de la pathologie judiciaire au Canada grâce à l’attention des médias qu’elle attire, et est un exemple important de leadership féminin des décennies avant que les femmes soient admises dans le corps policier de la GRC.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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