Personnage historique national de Jos Montferrand (1802-1864)

© Société canadienne des postes / Bibliothèque et Archives Canada
Jos Montferrand a été désigné comme un personnage historique national en 2023.
Importance historique : héros populaire du XIXe siècle aux valeurs de force physique, de résistance, de courage et de résilience, ayant surtout travaillé comme contremaître et maître de cage dans l’industrie forestière de la vallée de l’Outaouais.
Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1
Jos Montferrand (Joseph Montferrand dit Favre) (1802-1864)
Jos Montferrand est un héros populaire du XIXe siècle. Ses exploits sont amplifiés de son vivant partout où en terre d’Amérique se parle le français. Il travaille comme contremaître et maître de cage dans l’industrie forestière de la vallée de l’Outaouais. Part du récit national des Canadiens français, la légende de Montferrand décrit sa force et son courage physiques, son altruisme ainsi que son rôle de protecteur des Canadiens français. Au fil du temps, les médias en tout genre, dont des pièces de théâtre, des romans et des chansons, contribuent à ce que cet homme transcende la tradition populaire et devienne un personnage de légende. Jos Montferrand est toujours présent dans l’imaginaire de la population canadienne, notamment sous le nom de Big Joe Mufferaw, mais également aux États-Unis sous le nom de Joe Mufraw, puisqu’au gré des pérégrinations des travailleurs forestiers canadiens-français en Amérique du Nord, la légende de Montferrand y est popularisée. Il est également le reflet d’une culture dite masculine qui prévalait dans le monde ouvrier du XIXe siècle et dont les traits caractéristiques ont un lien direct avec les conditions de travail. En ce sens, le parcours de Montferrand illustre bien cette culture largement fondée sur les valeurs de force physique, de résistance, de courage et de résilience.

© BAnQ / Domaine public / 0002745862
Né à Montréal, le 25 octobre 1802, Montferrand atteint à l’âge adulte une taille exceptionnelle pour l’époque, soit près de deux mètres. En 1818, il œuvre comme charretier au havre de Montréal. La même année, il devient champion du Canada au terme d’un combat de boxe anglaise (« où les pieds viennent en aide aux poings ») tenu au Champs-de-Mars à Montréal. Par la suite, il défend souvent son titre, sans toutefois être vaincu. Après une courte période d’emploi auprès de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Montferrand commence à travailler dans les chantiers forestiers des Laurentides puis dans la vallée de l’Outaouais en 1827. Deux ans plus tard, il devient l’homme de confiance du marchand de bois Baxter Bowman. De 1829 à 1840, il est contremaître durant la saison froide tout en dirigeant au printemps d’immenses trains de bois (brelles) de l’Outaouais jusqu’à Québec. À compter de 1840, il se cantonne au métier de maître de cages. Il se marie en 1852, puis prend sa retraite vers 1857. À la suite du décès de sa femme en 1863, il se remarie l’année suivante. Le 4 octobre 1864, il meurt dans sa maison située dans le quartier Saint-Louis à Montréal.
Champion des Canadiens français, Montferrand défend sans cesse sa couronne en combat singulier, tant sur les arènes de boxe que dans les « points chauds » de la colonie : les chantiers, les ports et les tavernes où les différends se règlent très souvent à coup de poing et de pieds. Ce faisant, sa vie est jalonnée d’exploits maintes fois racontés faisant l’éloge de son adresse, sa souplesse et sa force. En 1829, la concurrence entre les Canadiens français et les Irlandais d’origine (connus sous le nom de Shiners) pour obtenir des postes dans l’industrie forestière s’accentue dans l’Outaouais. Montferrand apparaît comme le protecteur des Canadiens français dans ce conflit. Son fait d’armes le plus célèbre est la « mise en déroute » en 1829 d’un groupe de Shiners, que certains évaluent à 150, qui lui tendait une embuscade sur le pont reliant Hull (aujourd’hui Gatineau) à Bytown (aujourd’hui Ottawa). Véridique ou non, cet épisode entre dans la légende.
La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2024.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
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