Personnage historique national de Louis-Joseph Papineau (1786-1871)
Louis-Joseph Papineau a été désigné personnage historique national en 1937.
Importance historique : Célèbre nationaliste Canadien-français, seigneur de Montebello.
Plaque commémorative : 500, rue Notre-Dame, Montebello, QuébecFootnote 1
Politicien marquant du XIXe siècle, Papineau milite pour réformer les institutions politiques du Bas-Canada et en corriger le grave déficit démocratique. Président de la Chambre d’assemblée et chef du Parti canadien, devenu le Parti patriote, il devient le dirigeant politique au coeur des soulèvements de 1837 et de 1838. Il adopte les idées républicaines et fait la promotion de l’émancipation coloniale. Seigneur de la Petite-Nation, il défend la propriété foncière tout en étant favorable à l’abolition du régime seigneurial en retour d’une compensation financière pour les seigneurs. En 1850, il s’établit ici, à son manoir.
Louis-Joseph Papineau
Politicien charismatique et éloquent, Louis-Joseph Papineau est une des grandes figures politiques du XIXe siècle. Il est président de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada de 1815 à 1823 et de 1825 à 1837, et chef du Parti canadien (qui devient plus tard le Parti patriote). Au cours de ces années, il entreprend de réformer les institutions politiques du Bas-Canada et renforcer la démocratique dans la colonie. Il devient le principal acteur politique des soulèvements de 1837 et de 1838 et rédige, avec d’autres, les 92 résolutions des patriotes. Un promoteur de l’émancipation coloniale, il adopte les idées républicaines et demeure soucieux de préserver les traditions des Canadiens français.
Fils de Joseph Papineau, seigneur et député à la Chambre d’assemblée, Louis-Joseph naît à Montréal en 1786. Suivant les traces de son père, il est élu député du comté de Kent à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada en 1808 et commence à y siéger en 1809. Un orateur d’exception, il se distingue au sein des jeunes nationalistes et prend la tête du Parti canadien, qui devient le Parti patriote en 1826. Papineau s’oppose à l’union législative du Haut et du Bas-Canada et, en 1823, se rend à Londres au sein d’une délégation du Bas-Canada pour empêcher l’adoption d’une telle mesure. Il milite avec ardeur pour la réforme des institutions politiques du Bas-Canada, tout particulièrement le Conseil législatif non élu, et travaille à paralyser le système politique pour forcer le gouvernement britannique à donner plus de pouvoirs aux représentants canadiens-français. En 1834, Papineau, Elzéar Bédard, Augustin-Norbert Morin et Louis Bourdage rédigent les revendications du Parti patriote qui forment les 92 résolutions réclamant notamment le contrôle des revenus par la Chambre d’assemblée ainsi qu’un Conseil exécutif responsable et électif. La Couronne rejette ces demandes par l’adoption des résolutions Russell, attisant le mécontentement d’une part de la population alors aux prises avec une crise économique et précipitant un affrontement qui prend rapidement des allures de mouvement révolutionnaire.
Le Parti patriote se trouve divisé par différentes stratégies partagées entre l’aile politique et l’aile militaire. Papineau demeure modéré et prudent, limitant ses actions au cadre de la constitution. Le 23 octobre 1837, il s’adresse à 4 000 citoyens rassemblés dans la paroisse de Saint-Charles. Lors de cette assemblée, Papineau encourage encore la population à ne pas recourir à l’insurrection. Les patriotes émettent tout de même une déclaration des droits de l’homme et déclarent l’indépendance des Six-Comtés et leur volonté de prendre les armes. Peu de temps après, le gouverneur Gosford lance des mandats d’arrestation pour Papineau et les principaux chefs patriotes. Cette escalade mène aux conflits armés de l’automne 1837. À la fin du mois de novembre, alors que la défaite des patriotes est imminente, Papineau s’enfuit aux États-Unis, puis, en 1839, il s’embarque pour la France. Amnistié en 1844, il rentre au pays en 1845. Il s’installe dans sa seigneurie de la Petite-Nation, où il se consacre à l’aménagement de son domaine seigneurial et à la mise en place de l’infrastructure seigneuriale. En 1848, il retourne en politique, se liant d’abord au groupe de Louis-Hyppolite La Fontaine pour éventuellement s’en séparer à cause de leurs divergences. Ardent républicain, il prône un gouvernement républicain dans une union continentale de l’Amérique. Papineau quitte définitivement la politique en 1854, puis décède à son manoir « Monte-Bello » en 1871.
Dernière mise à jour de ce document d'information : 2022-10-06
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