Authenticité

Chapitre 3 — Justification de l'inscription


  1. Critères en vertu desquels l'inscription est proposée
  2. Proposition de déclaration de valeur universelle exceptionnelle
  3. Analyse comparative
  4. Authenticité

D. Authenticité

Outre son importance sur les plans historique et technologique, la propriété mise en candidature répond aux critères d'authenticité décrits à la Section II E des directives opérationnelles. Son authenticité peut être attribuée, dans une large mesure, au degré élevé de compétence technique de ses concepteurs et à la qualité d'exécution supérieure des ouvrages techniques d'origine, des fortifications et des bâtiments. En outre, le gouvernement du Canada, propriétaire du site mis en candidature depuis les dernières décennies du XIXe siècle, a contribué énormément à la préservation des ouvrages et ensembles d'ouvrages d'origine, ainsi qu'à leur degré élevé de conservation. Les différents aspects du canal Rideau qui se rapportent aux critères d'authenticité dont il est question dans les directives sont décrits ci-dessous.

1. Authenticité de forme et de conception
Le réseau de plans d'eau
De vastes secteurs ont été inondés lors de la construction du canal
De vastes secteurs ont été inondés lors de la construction du canal. Les troncs des arbres morts sont encore visibles à bien des endroits.
© Parcs Canada

Le canal Rideau en tant que réseau de plans d'eau possède un degré élevé d'authenticité puisque son plan et son tracé d'origine, de même que la profondeur et la largeur de ses chenaux, sont demeurés intacts. Pendant sa construction, les cours d'eau et les terres en bordure de son tracé ont été considérablement modifiés par l'aménagement de barrages et d'écluses. Des rapides, des petits fonds rocheux et des marais ont disparu sous les eaux pour créer des chenaux, des lacs et des rivières navigables. Ces éléments existent tous encore aujourd'hui.

Les ouvrages de génie civil

Les écluses

Les quarante-sept écluses originales du canal Rideau ont été laissées au même endroit et ont conservé leurs dimensions d'origine. Dans les années 1880, deux écluses ont été construites au poste d'éclusage de Beveridges et font partie du canal Tay. Elles sont également au même endroit et ont conservé leurs dimensions d'origine. Dans les années 1970, pour faciliter le passage de la route au-dessus du canal aux écluses combinées de Smiths Falls, on a construit une écluse en béton à sas unique, à proximité de l'échelle de trois écluses originale qui a d'ailleurs été préservée dans sa forme et à son emplacement d'origine.

En comptant les deux écluses de Beveridges et l'écluse à sas unique de Smiths Falls, on dénombre maintenant cinquante sas d'écluses dans le canal. Quarante et un d'entre eux sont des ressources culturelles de niveau 1 et deux, des ressources culturelles de niveau 2 selon la Politique sur la gestion des ressources culturelles (GRC) de l'Agence Parcs Canada. Ces chiffres témoignent du niveau élevé d'authenticité des écluses du canal Rideau. (Les niveaux de la Politique sur la GRC sont expliqués au chapitre 2, section A.)

Les portes

Les nouvelles portes sont fabriquées par des artisans de l'Agence Parcs Canada
Les portes ont une durée de vie d'au plus vingt-cinq ans. Les nouvelles portes sont fabriquées par des artisans de l'Agence Parcs Canada, d'après les modèles d'origine.
© Parcs Canada

Comme les hivers rigoureux et une utilisation régulière entraînent la détérioration du bois, les portes à charpente en bois du canal ont une durée utile d'environ vingt à vingt-cinq ans. Leur fréquence de remplacement n'a pas changé. Les nouvelles portes sont fabriquées par des artisans chevronnés de l'Agence Parcs Canada d'après les modèles des portes d'origine.

Les barrages

Sauf quelques très rares exceptions, les barrages du canal constitués de remblais, de maçonnerie de pierre, d'évacuateurs et de barrages régulateurs se trouvent encore aujourd'hui à leur emplacement d'origine et jouent encore le même rôle dans le maintien du réseau de plans d'eau. En raison de leur importance comme structures de régulation des niveaux d'eau et pour satisfaire aux normes de sécurité, quelques barrages ont subi divers travaux de remplacement.

Le barrage régulateur de Jones Falls
Le barrage régulateur de Jones Falls fait partie du système complexe de barrages de ce poste d'éclusage.
© Parcs Canada

Le canal Rideau compte soixante quatorze barrages, dont vingt trois sont de niveau 1 selon la Politique sur la GRC, un indice de leur authenticité en ce qui a trait à la forme et à la conception. Quatorze barrages sont de niveau 2. La réalisation la plus remarquable en ce qui a trait à la conception technique des barrages concerne les sept barrages-voûtes en pierre construits dans le cadre du plan d'origine et qui ont tous conservé leur modèle et leur forme d'origine.





Les ponts

Les ponts tournants de type Kingpost
Des plans originaux ont été utilisés pour construire les ponts tournants de type Kingpost que l'on voit de nos jours à certains postes d'éclusage.
© Parcs Canada

Lors de l'aménagement du canal Rideau dans la nature sauvage de l'Est de l'Ontario, il n'y avait pratiquement aucun besoin d'inclure des ponts dans les ouvrages d'art des postes d'éclusage. Toutefois, avec l'augmentation de la population et l'aménagement du réseau routier dans la région, des ponts tournants ont dû être construits à quelques postes d'éclusage pour franchir le canal. Douze de ces ponts font partie de la propriété mise en candidature et illustrent, dans leur ensemble, l'évolution du modèle et de la conception des ponts. Trois d'entre eux sont les ponts tournants en acier d'origine. Ils sont situés aux postes d'éclusage de Burritts Rapids (1897), The Narrows (1898) et Long Island (1903) et sont classés ressources de niveau 2 selon la Politique sur la GRC. Quatre des ponts d'origine en bois ont été remplacés par des reproductions faites à partir des plans originaux. Les cinq ponts restants ont été remplacés par des ponts d'acier pour répondre aux besoins de la circulation routière ou en raison de leur état précaire.

Les mécanismes de fonctionnement des écluses

Les portes et les vannes sont encore actionnées au moyen de treuils manuels
Les portes et les vannes sont encore actionnées au moyen de treuils manuels.
© Parcs Canada

Lors de l'ouverture du canal en 1832, trois différents mécanismes de fonctionnement actionnés par des treuils manuels étaient utilisés. Des treuils manuels faisaient également fonctionner les vannes des écluses. Ces mécanismes sont encore utilisés de nos jours à la plupart des écluses. Seules trois des cinquante écluses du canal sont maintenant équipées de systèmes hydrauliques/électriques pour le fonctionnement des portes et des vannes : l'écluse combinée de Smiths Falls et les écluses de Black Rapids et Newboro.

Les bâtiments et les fortifications du canal

Vingt-trois bâtiments associés à la propriété mise en candidature ont été construits au cours de la même période que le canal et témoignent de la vocation principalement militaire et stratégique de ce dernier. Ces bâtiments ont été évalués selon la Politique sur la GRC et ont été classés ressources de niveau 1. En outre, la propriété mise en candidature comporte des bâtiments construits avant l'aménagement du canal. Leur modèle et leur forme reflètent leurs différentes périodes de construction, l'évolution de la propriété et les fonctions particulières qu'ils étaient appelés à remplir. Seize de ces bâtiments sont des ressources de niveau 2 selon la Politique sur la GRC.

Les bâtiments classés ressources de niveau 1 selon la Politique sur la GRC sont les fortifications de Kingston ainsi que les blockhaus et les maisons fortifiées des maîtres-éclusiers. En ce qui a trait à la forme et à la conception, les quatre tours Martello et le fort Henry sont tels qu'ils ont été construits au XIXe siècle, mais les tours Shoal et Cathcart n'ont plus de plancher et les murs de séparation au niveau de l'aire d'entreposage se sont effondrés. Des six blockhaus construits pour défendre le canal Rideau, quatre existent encore (Merrickville, The Narrows, Newboro et Kingston Mills). Bien qu'ils aient été adaptés pour d'autres utilisations lorsqu'ils ont cessé d'être utilisés à des fins défensives, ils ont maintenant tous été restaurés et ont retrouvé leur apparence originale.

Les maisons fortifiées des maîtres-éclusiers étaient des petits bâtiments carrés d'un étage, munis de petites fenêtres et percés de meurtrières pour le tir au fusil. Lorsqu'il devint évident qu'elles ne serviraient plus à des fins défensives, on les modifia pour les rendre plus habitables. Plusieurs ont été dotées d'un étage, mais malgré ces adaptations, un grand nombre ont quand même conservé leur forme et leur apparence initiales.

Le bois a remplacé la pierre comme matériau de construction pour les bâtiments des postes d'éclusage
Plus tard au XIXe siècle, le bois a remplacé la pierre comme matériau de construction pour les bâtiments des postes d'éclusage.
© Parcs Canada

Les bâtiments classés ressources de niveau 2 selon la Politique sur la GRC et associés à la propriété mise en candidature ont été construits plus tard au XIXe siècle et jusque dans les années 1930. Après la période militaire, d'autres maisons ont été construites pour les maîtres-éclusiers et plusieurs dans les premières décennies du XXe siècle. Elles présentent toutes le même modèle : structures simples, rectangulaires, à un étage. Au début du XXe siècle également, quelques maisons ressemblant aux maisons des maîtres-éclusiers, mais de dimensions plus modestes, ont été construites pour loger les éclusiers.

Dans les premiers temps de l'existence du canal et pendant de nombreuses années par la suite, les maisons des maîtres-éclusiers ont servi de bureaux pour les postes d'éclusage. Vers la fin du XIXe siècle, on s'est mis à construire des bâtiments qui servaient uniquement de bureaux pour les postes d'éclusage. Le bureau du poste d'éclusage de Davis fut construit en 1875 et de par sa conception, ressemblait à un bâtiment domestique. Au contraire, le bureau du poste d'éclusage d'Ottawa construit en 1884 est, en dépit de ses dimensions restreintes, une impressionnante structure en pierre. On a continué d'ériger des bâtiments spécifiques pour les postes d'éclusage jusque dans les années 1970, mais un certain nombre des bureaux en usage aujourd'hui sont des maisons de maîtres-éclusiers modifiées.

2. Authenticité des matériaux et substances
Les écluses

Presque toutes les écluses du canal Rideau sont encore aujourd'hui telles qu'elles ont été construites et contiennent encore un pourcentage élevé de pierre d'origine. Les radiers des écluses étaient en pierre ou en bois d'œuvre. Il a été possible de conserver les pierres, mais il a fallu remplacer le bois par du béton. Les écluses sont désormais conservées dans l'état où elles se trouvent actuellement, dans le cadre d'un programme de gestion du cycle de vie.

Les radiers d'origine en maçonnerie
À de nombreuses écluses on peut encore voir les radiers d'origine en maçonnerie. Les radiers de bois de certaines écluses ont été remplacés par du béton.
© Parcs Canada
Techniques d'injection
On recourt aujourd'hui à des techniques d'injection qui endommagent moins les matériaux d'origine.
© Parcs Canada

Par le passé, pour procéder à leur stabilisation périodique, on démantelait les parois des écluses et on les reconstruisait. Depuis, l'Agence Parcs Canada a adopté de nouvelles techniques d'entretien qui permettent de conserver les parois de pierre originales des écluses. À cette fin, on recourt aujourd'hui à des techniques de carottage et d'injection sous pression qui endommagent moins les blocs de pierre d'origine et protègent mieux la structure originale. Cependant, lorsqu'il faut remplacer des blocs de pierre, on insère dans la structure d'origine de nouvelles pierres dont la composition est semblable aux pierres d'origine.

Une seule écluse d'origine, celle de Black Rapids, a entièrement été reconstruite en béton, et cinq autres, les écluses 1 à 5 d'Ottawa, ont été reconstruites avec des pierres semblables aux pierres d'origine.

Les portes
À l'origine, les portes d'écluses étaient faites de chêne, mais on utilise maintenant du douglas taxifolié
À l'origine, les portes d'écluses étaient faites de chêne, mais en raison de la rareté des chênes ayant les dimensions voulues, on utilise maintenant du douglas taxifolié.
© Parcs Canada

À l'origine, les portes étaient faites de chêne indigène, mais aujourd'hui, lorsqu'on les remplace, tous les vingt à vingt-cinq ans, on utilise du douglas taxifolié de la Colombie Britannique en raison de la rareté des chênes ayant les dimensions voulues pour la construction des portes. Dans la mesure du possible, on conserve les anciennes ferrures pour les installer sur les nouvelles portes. Lorsqu'il faut remplacer des pièces, on utilise des matériaux et des modèles identiques aux originaux.

Les barrages

Vingt-trois des soixante-quatorze barrages du canal Rideau, y compris les sept barrages-voûtes en pierre, sont encore constitués de leurs matériaux d'origine. En raison de leur importance aux fins de la régulation des eaux et pour satisfaire aux nouvelles normes de sécurité applicables à ces ouvrages, un certain nombre de barrages en maçonnerie ont dû être reconstruits en béton. Quatorze de ces anciens barrages en béton illustrent l'évolution des techniques de construction et ont été classés ressources de niveau 2 selon la Politique sur la GRC. Les barrages en matériaux meubles sont encore constitués des matériaux d'origine, y compris les noyaux en argile compactée, mais ont dans certains cas été renforcés par l'ajout de matériaux meubles ou de pierre.

Les ponts

Les ponts les plus anciens qui subsistent sur le canal datent du XIXe siècle et du début du XXe siècle et sont faits d'acier. Lorsqu'il faut les réparer, on utilise de l'acier. Les ponts de bois qui franchissent maintenant le canal sont, de par leur conception, des reproductions fidèles des originaux et sont faits des mêmes matériaux que les originaux, dans la mesure du possible.

Les mécanismes de fonctionnement des écluses

À mesure que les mécanismes de fonctionnement des écluses vieillissent et se détériorent, ils sont réparés de façon à conserver les matériaux originaux, comme le bois, la fonte, le fer forgé et l'acier. Lorsqu'il faut les remplacer, on utilise des matériaux conformes aux originaux.

Les bâtiments et les fortifications du canal

La plupart des bâtiments qui datent de la période de construction du canal sont en pierre, mais les quatre blockhaus encore existants sont faits de pierre au rez-de-chaussée et de bois à l'étage. Les fortifications de Kingston sont en pierre, mais les quatre tours Martello ont des toitures de bois. Des deux bureaux de postes d'éclusage datant du XIXe siècle, l'un est en pierre, l'autre en bois. Au XIXe siècle, la plupart des modifications aux bâtiments du canal consistaient en l'ajout d'un étage en bois. Les maisons construites au début du XXe siècle sont en bois.

Les réparations à ces bâtiments visent à conserver le plus possible les matériaux originaux; s'il faut remplacer ces derniers, on les reproduit à l'identique.

3. Authenticité dans l'utilisation et la fonction

En 2007, on célébrera le 175e anniversaire de l'inauguration du canal Rideau. Pendant toute son histoire, le canal a conservé sa vocation de voie de transport. Les utilisations à des fins commerciales et militaires ont cédé la place à la navigation de plaisance, mais l'expérience que l'on peut vivre en empruntant le canal, les distances et le temps de déplacement n'ont pas changé. L'expérience que vivent les plaisanciers d'aujourd'hui lors de l'éclusage de leurs embarcations ressemble beaucoup à celle qu'ont dû vivre les voyageurs d'autrefois.

À partir des années 1860, le fort Henry et les quatre tours Martello de même que les blockhaus et les maisons fortifiées des maîtres-éclusiers s'échelonnant le long du canal étaient dépassés sur le plan défensif; certains bâtiments ont toutefois continué d'être utilisés par les militaires, comme le fort Henry par exemple, jusque après la Première Guerre mondiale. De nos jours, plusieurs de ces fortifications servent à l'interprétation de leur fonction militaire d'origine. Le fort Henry est utilisé pour illustrer la vie de la garnison qui y était stationnée en 1867. Le fort Frederick et la tour Murney sont des musées et une partie de leur programmation est consacrée à l'histoire et à l'importance des fortifications de Kingston. Le blockhaus de Kingston Mills, les maisons fortifiées des maîtres-éclusiers à Jones Falls et à Chaffeys et le blockhaus de Merrickville expliquent la fonction militaire de ces petites fortifications.

4. Authenticité des traditions, des techniques et des systèmes de gestion

Construit par le gouvernement britannique, le canal Rideau a été remis à la province du Canada, puis au Dominion du Canada en 1867. Le gouvernement britannique est resté propriétaire du fort Henry et des tours Martello jusqu'en 1870, au moment où ces derniers ont été transférés au gouvernement canadien. Le canal et les fortifications sont encore sous la responsabilité du gouvernement fédéral et cette continuité d'appartenance au gouvernement a été un facteur majeur dans la survie des structures originales et des ensembles de structures, et dans leur niveau élevé de conservation.

Pendant près de 175 ans, sans interruption, le canal Rideau a été une voie navigable exploitée remplissant sa vocation originale de voie de transport entre Ottawa et Kingston. Bien que les méthodes de gestion aient évolué au fil du temps, les méthodes d'exploitation du canal sont demeurées les mêmes. Par exemple, la fonction de maître-éclusier existe depuis 1832 et les maîtres-éclusiers du canal continuent d'exercer leurs responsabilités comme le faisaient leurs prédécesseurs, maintenant une longue tradition de service au public. De plus, la plupart des écluses fonctionnent encore comme par le passé et leurs portes et leurs vannes sont actionnées au moyen de treuils manuels.

La propriété est gérée conformément aux principes de conservation, ce qui signifie que les techniques utilisées pour l'entretien et la conservation de ses ressources culturelles respectent l'intégrité de l'exécution originale. Les ressources culturelles qui permettent de montrer les techniques de construction d'origine sont conservées. Bien que les portes d'écluses et les autres structures de bois doivent être réparées et remplacées de temps à autre, les modèles utilisés sont conformes aux originaux. Au nom de l'efficacité, on utilise souvent des outils modernes, mais les méthodes d'installation et de fabrication sont conformes aux techniques de construction originales.

5. Authenticité de l'emplacement et du cadre

Le parcours du canal Rideau sur les 202 km qui vont d'Ottawa à Kingston est resté le même, mais le paysage qu'il traverse, dans certains secteurs, a considérablement évolué. Le canal traverse maintenant des villes et des municipalités qui n'étaient que de petites communautés en 1832 : Ottawa, Merrickville, Smiths Falls et Kingston. Des fermes prospères jalonnent son parcours, surtout entre Ottawa et Smiths Falls. Le développement de la villégiature est remarquable, notamment dans la région des lacs Rideau. Pourtant, près de la moitié des rives du canal sont encore de nos jours à l'état naturel.

Les vingt-quatre postes d'éclusage du canal sont encore à leur emplacement original, tout comme les divers bâtiments et barrages de niveau 1 et de niveau 2 qui datent du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Quant aux maisons fortifiées des maîtres-éclusiers et aux blockhaus, leur fonction défensive reste très évidente. Les terrains en bordure des écluses sont mieux entretenus qu'au XIXe siècle et, alors que tous les arbres avaient été coupés au moment de la construction du canal, on peut maintenant admirer des postes d'éclusage entourés d'arbres, surtout hors des milieux urbains.

À l'exception de la tour Cathcart, située sur une île inhabitée au large de la pointe Henry, le cadre dans lequel se trouvent les fortifications de Kingston a beaucoup changé à mesure que la ville s'est étendue alentour. Les terrains situés au nord du fort Henry ont été lotis. La tour Shoal, au milieu du port de Kingston, est maintenant au centre d'un port de plaisance. Le fort Frederick se trouve au sud du vaste campus du Collège militaire royal du Canada et la tour Murney, au sud du campus de l'Université Queen's. En raison de leur emplacement au bord de l'eau, on comprend encore toutefois la fonction originale des fortifications. Leur répartition géographique, la logique tactique de leur emplacement et leurs champs de tir d'artillerie sont encore observables.

 

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