Se plonger dans l’histoire
Lieu historique national Rocky Mountain House
Les archéologues et les historiens de Parcs Canada travaillent ensemble. Ils utilisent la configuration du terrain, des artefacts, des registres, des lettres, des récits oraux, etc., pour reconstituer le passé de Rocky Mountain House. L’histoire évolue constamment; de nombreux mystères ne sont pas encore résolus.
Chaque lieu historique national du Canada est doté d’un énoncé des objectifs de commémoration expliquant pourquoi le lieu revêt une importance nationale.
Rocky Mountain House est d’importance historique nationale à cause du rôle qu’il joue dans l’histoire du commerce des fourrures; de son association avec David Thompson et de l’exploration des territoires vers l’ouest; de même que de ses relations avec les Pieds Noirs (Nitsitapii), particulièrement les Piégans (Piikani). »
Deux compagnies de traite des fourrures
La Compagnie du Nord Ouest et la Compagnie de la Baie d’Hudson établissent des postes de traite des fourrures à Rocky Mountain House en 1799. Les deux compagnies se livrent concurrence et construisent des postes les uns à côté des autres le long de la rivière Saskatchewan Nord, un peu comme ces chaînes de restauration rapide près des autoroutes de nos jours.
© Scott Munn / Parcs Canada
Les postes de traite des fourrures à Rocky Mountain House sont petits et isolés. Ce n’est pas le domaine des officiers et des gentlemen, mais celui de la famille de traiteurs au travail. La presse à fourrures, les capotes, les couvertures à points et le pemmican font partie de la vie quotidienne. Ces postes ont une structure en bois particulière.
Les deux compagnies apportaient des biens d’échange provenant de pays étrangers, comme du thé, des armes à feu, de la poudre noire, des haches, des perles de verre ou des marmites en cuivre. Elles les troquaient contre des fourrures et de la nourriture que leur apportaient les peuples autochtones.
Les deux compagnies se livrent une guerre commerciale pendant de nombreuses années, jusqu’à ce qu’elles unissent leurs forces en 1821 pour devenir la Compagnie de la Baie d’Hudson; toutefois, elles conservent le nom de poste Rocky Mountain House, de la Compagnie du Nord Ouest.
Le commerce se pratiquait à Rocky Mountain House depuis 76 ans. De nombreuses personnes célèbres visitent ce poste ou y vivent durant cette période :
- l’artiste Paul Kane
- le capitaine John Palliser, de l’expédition Palliser
- le commerçant de fourrures et chroniqueur Alexander Henry (le Jeune)
- Charlotte Small, épouse de David Thompson
- Sir George Simpson, surintendant général de la Compagnie de la Baie d’Hudson
Le commerce avec les Autochtones au poste Rocky Mountain House
© Scott Munn / Parcs Canada
Le commerce était pratiqué sur le continent bien avant l’arrivée des Européens. Les Premières nations des plaines de l’Amérique du Nord disposaient d’un vaste réseau commercial qui s’étendait au nord, au sud, à l’est et à l’ouest. Le commerce faisait partie de leur mode de vie.
Huit Premières nations et les Métis échangeaient des fourrures et du pemmican à Rocky Mountain House. Certaines nations étaient amies, d’autres, rivales. Les compagnies de traite des fourrures ne comprenaient pas toujours les relations entre les Premières nations. Les Premières nations qui échangeaient avec Rocky Mountain House étaient les suivantes :
- Ktunaxa (Kootenay, Kootenai, Kutenai)
- Piikani (Piégan)
- Kainai (Blood)
- Siksika (Pieds Noirs)
- Tsuu T'ina (Sarsi, Sarcee)
- Atsina (Gros Ventre, Fall, Waterfall, Rock, Big Belly, A’aninen)
- Nakoda (Assiniboine, Stoney)
- Nehiyawak (Cri, Cree)
Les deux compagnies espèrent d’abord que les Ktunaxa (Kootenay) franchissent les montagnes pour faire du commerce. Le poste jouera plus tard un grand rôle dans le commerce avec les Piikani. Souvent, des membres d’une Première nation échangent des biens d’une des compagnies avec une autre Première nation et réalisent ainsi un profit. C’est là le rôle des intermédiaires autochtones dans la traite des fourrures.
Au départ, les deux compagnies espéraient attirer les Ktunaxas (Kootenays) de l’autre côté des montagnes pour pratiquer le troc avec eux. Plus tard, ce poste est devenu un important lieu d’échange avec les Piikanis. Souvent, des membres d’une Première Nation échangeaient avec une autre Première Nation des biens obtenus d’une compagnie. Ils en dégageaient des profits. Ainsi s’exerçait le rôle de l’intermédiaire autochtone dans la traite des fourrures.
Venez boire du thé et manger du pain bannock avec nos interprètes métis dans la tente des trappeurs. Vous pourrez essayer de gratter une peau de bison, de faire du pemmican ou de revêtir une capote. Petits et grands apprécieront les jeux traditionnels des Métis.
David Thompson et l’exploration de l’ouest
David Thompson travaille au poste Rocky Mountain House de la Compagnie du Nord Ouest, qui lui sert de camp pour ses expéditions dans les montagnes Rocheuses. Les guides des Premières nations aident Thompson à trouver son chemin. Cet explorateur crée deux routes de traite des fourrures qui traversent les Rocheuses.
La première passe par le col Howse. La Compagnie du Nord Ouest utilise ce col pour bâtir un poste dans le territoire Ktunaxa. Les Nitsitapii (Pieds Noirs) empêchent Thompson et sa brigade d’utiliser le col Howse, car ils sont furieux contre la Compagnie du Nord Ouest, qui a fourni des fusils aux Ktunaxa.
Étant donné que Thompson veut faire du commerce tant avec les Ktunaxa qu’avec les Nitsitapii, il doit trouver une route qui passe par les Rocheuses, mais qui contourne le territoire Nitsitapii par le nord. À partir de ce moment, les commerçants de la Compagnie empruntent le col Athabasca.
Charlotte Small épouse David Thompson en 1799. Leur première enfant, Fanny, naît à Rocky Mountain House en 1801. Charlotte et David auront 13 enfants et ils resteront mariés jusqu’à la fin de leurs jours. David meurt en 1857 et Charlotte le rejoint à peine trois mois plus tard.
David Thompson est le plus grand cartographe du Canada. Il cartographie 3,9 millions de kilomètres carrés de notre continent au cours de sa vie. Ses cartes contribueront à jeter les bases de notre pays.
Quand vous visitez notre lieu, vous suives les traces de David Thompson. Vous aussi pouvez rire et chanter en compagnie des autres tandis qu’ils célèbrent la vie et les tribulations de cet homme étonnant à la pièce de théâtre de marionnettes - David Thompson. Cette spectacle divertissante s’adresse aux visiteurs de tous les âges et relate les exploits de David Thompson, commerçant de fourrures, cartographe, arpenteur et explorateur. Présentation de la Confluence Heritage Society pendant la saison estivale.
Collaboration avec les peuples autochtones
Lors des consultations sur le plan directeur de 2020 du lieu historique national Rocky Mountain House, des groupes autochtones ont fait connaître leur intérêt pour les ressources archéologiques du lieu historique, tant celles d’avant que celles d’après l’époque des premiers contacts avec les Européens.
Parcs Canada et les collectivités autochtones poursuivront leur travail de collaboration, qui prendra la forme de visites sur place, d’ateliers, d’échanges de connaissances et de discussions significatives. Ces travaux façonneront l’orientation future de leurs relations et de leurs projets de conservation communs. Les réseaux d’information ainsi créés au lieu historique national Rocky Mountain House faciliteront la conservation des ressources archéologiques et de l’histoire des postes de traite.
Liens connexes
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