Restauration d’écosystème
Lieux historiques nationaux Fort Rodd Hill et du Phare-de-Fisgard
Le pré à chênes de Garry éducatif
Sous la direction des gardiens du savoir lək̓ʷəŋən et avec l’aide de centaines de bénévoles, un terrain d’une acre situé au cœur du lieu historique national de Fort Rodd Hill et du Phare-de-Fisgard a été transformé en un pré où s’épanouissent des chênes de Garry, et en un site de démonstration forestière.
Le pré comprend une grande variété d’arbres, d’arbustes et de fleurs sauvages indigènes qui sont naturellement adaptés aux hivers humides et aux longs étés très secs de la région. Le pré à chênes de Garry éducatif n’est pas un jardin décoratif. Il a été conçu et est entretenu comme un paysage vivant, durable et en évolution.
Paysages de chênes côtiers en voie de disparition
Autrefois, l’écosystème de chênes de Garry était une vaste savane de chênes de Garry imposants et de prés de fleurs sauvages qui a assuré la subsistance du peuple Salish de la Côte pendant des millénaires. Les écosystèmes de chênes de Garry occupent aujourd’hui moins de 5 % de leur ancienne superficie au Canada.
Ces écosystèmes sont soumis à de nombreuses pressions. Avant que cette pratique ne soit interdite par les premiers colons, les Premières Nations faisaient brûler les prés à chênes de Garry de façon saisonnière afin de les garder dégagés et de favoriser la croissance de cultures vivrières de base, comme le camas. Un siècle d’extinction des incendies a permis à des espèces d’arbres et d’arbustes indigènes comme le sapin de Douglas et la symphorine blanche d’envahir les prés, les transformant éventuellement en forêts fermées. Lorsque cela se produit, les chênes de Garry et leurs tapis de fleurs sauvages disparaissent.
La forte pression exercée par le développement dans le sud de l’île de Vancouver et les îles Gulf a entraîné la disparition d’une grande partie de l’habitat d’origine et a fait en sorte que les écosystèmes de chênes de Garry qui demeurent sont très fragmentés. Ces « îlots » d’habitat qui restent sont beaucoup plus vulnérables aux espèces envahissantes qui ont été introduites, comme le genêt à balai, la ronce discolore, le lierre, le houx commun et la lauréole. Ces espèces envahissantes prennent le dessus et font en sorte que les conditions de croissance ne sont plus propices pour de nombreuses plantes indigènes.
Les cerfs sont présents en très grand nombre à Fort Rodd Hill. En l’absence de prédateurs naturels tels que les cougars et les loups, les cerfs à queue noire sont maintenant en surabondance dans toute la région. Le surpâturage pratiqué par les cerfs élimine la végétation des sous-bois. Ce phénomène a été associé au déclin des populations d’oiseaux chanteurs dans la région.
Un pré particulier
Depuis 2011, Parcs Canada collabore avec les Premières Nations, des bénévoles et d’autres collaborateurs à la protection et à la restauration des écosystèmes de chênes de Garry, appelés prés de camas par les Premières Nations Salish de la Côte.
Le lieu historique national du Fort Rodd Hill a été choisi pour accueillir le Pré à chênes de Garry éducatif parce qu’on y trouve certains des écosystèmes les plus rares du Canada.
Comment le pré a vu le jour
Un site d’un hectare a été sélectionné dans le champ principal de Fort Rodd Hill. Les processus écologiques des écosystèmes de chênes de Garry ont été imités par l’élimination d’espèces envahissantes et de certains arbres, afin d’imiter les effets d’unbrûlage écoculturel.
Comment cela a commencé – avec beaucoup de terre et de gens pour donner un coup de main!
Prêtes à être plantées – de la pépinière au pré, les graines ont poussé.
Les premiers résultats – une oasis de fleurs en pleine éclosion pour les visiteurs.
Aujourd’hui – Le pré à chênes de Garry éducatif est un lieu vibrant à visiter en toute saison.
Lieux de croissance
On retrouve le chêne de Garry et les écosystèmes qui lui sont associés dans le lieu historique national de Fort Rodd Hill et dans la réserve de parc national des Îles-Gulf, tous deux gérés par Parcs Canada. La protection et le rétablissement des espèces en péril dans ces écosystèmes sont guidés par des stratégies de rétablissement et des plans d’action élaborés en collaboration (incluant les plans d’action visant des espèces multiples de Parcs Canada requis en vertu de la Loi sur les espèces en péril). Un financement spécial alimente les projets de conservation, en mettant l’accent sur la restauration et la surveillance des écosystèmes. Renseigner les gens sur les espèces en péril et leurs habitats, et les sensibiliser à leur sujet, demeure un élément important de notre travail.
Plus de 10 000 plantes indigènes ont été cultivées à partir de graines dans une pépinière de conservation sur le site, puis plantées dans la zone clôturée du Pré à chênes de Garry éducatif. La pépinière, qui s’approvisionne principalement en graines ramassées à la main sur les sites historiques, est devenue un centre très productif. Désormais, la pépinière de conservation fournit également des semis et des plantes pour les activités de restauration qui ont lieu dans la réserve de parc national des Îles-Gulf.
Un autre objectif du Pré à chênes de Garry éducatif et de la pépinière de conservation à Fort Rodd Hill est d’accroître la disponibilité d’espèces importantes sur le plan culturel. Parcs Canada reçoit des directives des Premières Nations sur les espèces d’intérêt que celles-ci aimeraient voir plus facilement disponibles et invite les partenaires des Premières Nations à récolter ces espèces pour soutenir les pratiques culturelles et cérémonielles au sein de la communauté (p. ex. cuisson en fosse de camas, fourniture de remèdes aux Aînés de la communauté). Parcs Canada cultive également diverses autres espèces indigènes pour soutenir les projets de restauration menés par des Autochtones sur les terres des Premières Nations et a participé à la plantation de ces espèces lors des journées de restauration communautaires.
Partage de connaissances
En été, des interprètes parcourent le Pré éducatif et partagent des renseignements intéressants au sujet de ses habitants.
Le Pré à chênes de Garry éducatif propose également un sentier d’interprétation autoguidé, agrémenté de panneaux éducatifs et de signalisation indiquant le nom des plantes. Une aire de repos invitante comprenant deux chaises rouges de Parcs Canada et une table de pique-nique offre une vue imprenable du pré et de la Batterie intérieure.
Dans le Pré éducatif, les visiteurs peuvent observer les diverses espèces végétales qui composent cet écosystème, notamment les fleurs sauvages, les herbes et d’autres végétaux indigènes, et se renseigner à leur sujet. Ils peuvent aussi découvrir l’importance des pollinisateurs, tels que les abeilles et les papillons, pour ces plantes et le maintien de la santé de l’écosystème.
En plus d’avoir une valeur éducative, le Pré à chênes de Garry éducatif constitue un habitat important pour de nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes et d’autres espèces sauvages. En explorant et en appréciant cet écosystème unique, les visiteurs auront une meilleure compréhension de l’importance de la préservation et de la protection des habitats naturels et de la biodiversité.
REMARQUE : Le Pré éducatif comporte deux entrées. La première se trouve immédiatement à gauche en accédant aux sites historiques. Nous vous recommandons d’utiliser la deuxième entrée, située sous une arche sculptée par le peuple Salish de la Côte, à environ 150 mètres du Centre d’accueil. Cette deuxième entrée vous permettra de mieux apprécier l’art Salish de la Côte. Le sentier d’une longueur de 100 mètres, en gravier tassé, entre l’entrée du site et le début du sentier du pré éducatif présente une pente maximale de 2 % (il est généralement plat). Vous trouverez une aire de repos comprenant les deux chaises rouges sur une chaussée en pierres légèrement irrégulières. Ce sentier est entretenu tout au long de l’année. Si vous rencontrez un obstacle, tel que des branches d’arbre tombées, veuillez le signaler à un membre de notre personnel à l’adresse fortrodd@pc.gc.ca.
SAVIEZ-VOUS QUE…
Les écosystèmes de chênes de Garry sont appelés systèmes alimentaires Kwetlal (camas) au sein de certaines cultures locales du peuple Salish de la Côte. De nombreux aliments traditionnels et plantes médicinales y poussent. Les bulbes de camas, le fritillaire chocolat et d’autres légumes-racines récoltés étaient cuits lentement dans des fosses, une méthode traditionnelle de préparation des aliments utilisée par le peuple Salish de la Côte.
Certaines personnes disent que les bulbes de camas ont un goût de châtaigne!
Liens connexes
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