Vocation des lieux avant l'arrivée des Européens

Lieu historique national de La Fourche

Les êtres humains fréquentent le confluent des rivières Rouge et Assiniboine depuis au moins 6000 ans. La Fourche a servi de point de ralliement et de campement fréquenté par les pêcheurs et les traiteurs.

Les premiers habitants de La Fourche, chasseurs de gros gibier, dressaient leurs tentes en saison près de cette importante source d'eau pour chasser et pêcher. Les importantes remontées d'esturgeon, de doré noir, de doré jaune et d'autres poissons, voyageant depuis les cours supérieurs des rivières Rouge et Assiniboine à destination du lac Winnipeg, transformaient La Fourche en lieu de pêche foisonnant plusieurs fois par année. Le gibier abondaient dans les forêts et plaines entourant le confluent : cerfs, élans, ours et, durant l'hiver, bisons.

Les vestiges de deux feux de camp sur les berges de l'Assiniboine montrent que des autochtones fréquentaient les lieux il y a 6000 ans. Un millénaire avant notre ère, des Autochtones y campaient pendant des périodes prolongées pour exploiter les riches ressources alimentaires le long d'une importante route de transport et de commerce. Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir des artefacts provenant d'aussi loin que la région du lac Supérieur et le nord du Texas. Ces objets montrent que La Fourche a joué de nombreux rôles importants pour les habitants de la région : lieu d'approvisionnement, route de migration saisonnière depuis les forêts de conifères dans le nord jusqu'aux plaines du sud et de l'ouest et tronçon d'une voie commerciale transcontinentale.

Les Assiniboins occupaient La Fourche lorsque des explorateurs français ont entendu parler de la région et de ses habitants. Les Assiniboins (ou « guerriers de la pierre ») sont un groupe siouen qui s'est établi dans la région au XVIIe siècle après avoir quitté la famille des Sioux (Dakota) au Minnesota. Même s'ils se sont établis dans la région, ils n'ont pas établi de campement permanent le long de la rivière Rouge, et ce, pour une bonne raison. Comme il s'agissait de la principale voie de transport depuis le sud, la rivière Rouge était prisée au plus haut point par les pilleurs. La Fourche était bel et bien un lieu de rencontre à l'époque, mais les gens ne s'y éternisaient pas. Le pillage et les guerres périodiques caractérisaient les relations entre les Sioux (Dakota), d'une part, et les Assiniboins et leurs alliés, Cris et Ojibways, d'autre part, jusqu'aux années 1870. (Notons que même si la rivière s'appelle Assiniboine, les Autochtones en question tiennent à se faire appeler Assiniboins, sans « e ».)

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