L'histoire au Cap Merry

Lieu historique national Fort Prince-de-Galles

Le cap Merry est riche d'histoire et de beauté naturelle. On avait jadis baptisé le lieu Knight's Round Point, nom très seyant pour cette bande de terre coincée entre la baie d'Hudson et la rivière Churchill. James Knight arriva à l'embouchure de la rivière Churchill en 1717 pour entreprendre la construction d'un poste de traite pour le compte de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Le cap a ensuite été rebaptisé en l'honneur du capitaine John Merry, gouverneur adjoint de la Compagnie de 1712 à 1718. Cependant, le premier employé de la Compagnie à venir dans ce secteur en 1686 fut John Abraham. Il recommanda qu'un poste soit établi sur la rivière Churchill. C'est ainsi que l'on construisit, en 1689, un poste en bois sur la berge ouest, à huit kilomètres en amont, mais il brûla complètement la même année. Henry Kelsey avait participé à la construction de ce poste et fit deux voyages d'exploration à l'intérieur des terres : vers le nord, au-delà de Churchill, et vers le sud, jusqu'aux Prairies. James Knight arriva en 1717 et supervisa la construction du fort Churchill sur les vestiges du premier poste.

La batterie, en fait un mur destiné à protéger l'artillerie du feu ennemi, fut construite pour défendre la rivière et son embouchure. Elle permettait le feu croisé et empêchait l'occupation ennemie du cap Merry. On peut encore voir l'emplacement de la première batterie et les vestiges d'une poudrière dont les murs ont conservé leur mortier de pierre à chaux d'origine.

Le comité de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Londres n'était content ni de l'emplacement, ni de la construction. La batterie était située directement en face du flanc est du fort. L'artillerie aurait pu être utilisé par l'ennemi pour faire feu sur le fort. Construite dans le milieu de la batterie, la poudrière était dans une position dangereuse, car n'importe quelle étincelle aurait suffit à mettre le feu à la poudre noire. Le mât à drapeau, sur le sommet de la poudrière était une excellente cible pour un navire ennemi. En 1747, Joseph Robson, maçon et superviseur pour le compte de la Compagnie, reçut l'ordre de déplacer la batterie. Elle est encore debout aujourd'hui, ayant été reconstruite en 1959-1960 à l'aide des blocs de pierre trouvés sur place et de ciment moderne. Un canon solitaire rappelle aujourd'hui l'objectif premier de la batterie. Ce canon est l'un des 42 canons présents à l'origine au fort Prince-de-Galles.

Les hommes qui ont construit la batterie aimaient travailler à cet endroit. Ils traversaient la rivière à la fonte des glaces et travaillaient là jusqu'au retour du gel en automne. Loin de l'oeil vigilant du gouverneur, ils avaient du temps libre pour chasser ou cueillir les ressources abondantes. Les hommes s'adaptèrent à la région et tirèrent avantage des migrations printanières et automnales de la petite oie des neiges et de la bernache. En été, ils pêchaient l'omble de l'Arctique et le grand corégone tandis qu'en automne, ils cueillaient des baies dont les espèces sont si variées.

Jens Munck vint à la baie d'Hudson dans le but de découvrir l'introuvable passage du Nord-Ouest. Un cairn au cap Merry commémore le fort Churchill ainsi que Jens Munck et son équipage, premiers Européens à laisser des traces de leur passage. L'équipage de Jens Munck comprenait un ministre luthérien qui officia le premier service luthérien dans l'Ouest du Canada. En 1731, la Compagnie de la Baie d'Hudson construisit un fort en pierre à l'embouchure de la rivière Churchill afin de défendre son territoire en entier. Le gouverneur Isham reçut l'ordre de construire la batterie au cap Merry en 1744 pour compléter la défense du fort Prince-de-Galles.

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